ROBES-PIERRE Blanche, ROBES-PIERRE NoireOu de la conception maçonnique du pouvoir.(Partie 8)
- jeanbernardritt
- 26 avr. 2021
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ROBES-PIERRE Blanche, ROBES-PIERRE Noire
Ou de la conception maçonnique du pouvoir.
(Partie 8)
LA TERREUR : LA VIOLENCE REVOLUTIONNAIRE
Saint-Just : « Pas de liberté pour les assassins de la liberté ! »
Robespierre lie toujours la Terreur et la Vertu :
« Quel est le principe fondamental du gouvernement démocratique. C’est la vertu, je parle de la vertu publique qui opéra tant de prodiges dans la Grèce et à Rome, et qui doit en produire de bien plus étonnants dans la France républicaine ; de cette vertu qui n’est autre chose que l’amour de la patrie et de ses lois. »
Le 10 juin 1794 : le début de la Grande Terreur.
Robespierre est le maître. Il a imposé sa dictature. En se débarrassant des Girondins, puis des partisans de Hébert et de ceux de Danton, il a fait place nette à sa droite t à sa gauche. Ses partisans, les Montagnards, sont minoritaires dans l’opinion. Mais, avec le soutien des sans-culottes parisiens, ils étaient parvenus à établir au printemps 1793 un gouvernement d’exception, afin de briser toute opposition dans le pays : détenteur du pouvoir exécutif, le comité de salut public a organisé la Terreur qui s’appuie sur le tribunal révolutionnaire et sur la loi des suspects. Sont ainsi réputés suspects et arrêtés les ci-devant nobles et leurs parents, toute personne n’ayant pas un certificat de civisme, les prêtres assermentés ou non à la constitution et tous ceux « qui par leur conduite, leurs relations, leurs propos, leurs écrits se montrent partisans des ennemis de la liberté ». Le décret du 10 juin 1794 vient encore durcir ces dispositions : Toute lenteur est un crime, toute formalité indulgente est un danger public. » Plus d’avocat pour les accusés et une seule peine : la mort ! C’est la Grande Terreur qui s’étend à la France. Rien qu’à Paris, 2000 personnes sont guillotinées au mois de juin. Ce régime s’achève après la mort de Robespierre le 28 juillet. Au total, on estime que 500000 personnes ont été emprisonnées, 300000 assignées à résidence et 16600 ont été exécutées.
La violence est consubstantielle à la Révolution française.
La terreur est une forme d’organisation administrative de l’Etat. Affrontements politiques.
Robespierre a fait jeter sur la planche à bascule les Girondins, ces bourgeois trop bien élevés, et tous ceux qui ont pactisé un tant soit peu avec eux ; il a aussi épuré les Jacobins. Même la tête de certains Montagnards est allée rouler dans le panier à son. Celles de ses amis qui ont pris position trop ouvertement pour les thèses des athées.
En ce printemps 1794, tous les grands noms qui ont incarné à tour de rôle les idéaux révolutionnaires ont disparu dans la tourmente : Vergniaud, Brissot et 21 de leurs amis, Pétion, qu’il appelait son frère, et Roland, que l’on nommait le Vertueux. Sa femme, Madame Roland, Condorcet, le savant, président de la Convention, qu’il a obligé à se suicider. Il y a eu la fournée des Corrompus, celle des Indulgents, et pour faire bonne mesure, celle des Exagérés. Il a fait couper en deux Hébert et sa bande de lyncheurs, Danton et ses compagnons, Camille Desmoulins, son ancien condisciple à Louis le Grand, à qui il servit de témoins lors de son mariage.
Si grand est désormais le pouvoir de Robespierre que d’avoir une opinion est déjà un crime de lèse-révolution. Depuis qu’il a obtenu la tête de Louis XVI, il semble lui-même investi d’une sorte de pouvoir absolu, de droit divin. C’est sans débat, sans interrogation, sans discussion et sans défenseur, qu’il a voulu faire jeter le roi dans la fosse à chaux.
Robespierre : « Si Louis peut être l’objet d’un procès, il peut toujours être absous ; il peut être innocent : que dis-je ? Il est présumé l’être jusqu’à ce qu’il soit jugé ; même si Louis est absous, si Louis peut être innocent, que devient la révolution ? ».
Seul, il l’est depuis toujours, depuis l’enfance, et la mort qu’il brandit toujours plus haut l’isole tous les jours davantage.
Deux hommes désormais peuvent seuls franchir comme ils veulent la porte du dieu vivant : Saint-Just et Couthon, le paraplégique.
Il y a un aspect positif et un aspect négatif de la Terreur. Il y a une Terreur « d’en haut » et une Terreur d’ « en-bas ». La Terreur d’en-bas correspond à la pression exercée par le mouvement sans-culotte. Il y avait parfois convergence entre ces deux tendances.
Il a pu y avoir aussi répression par la Terreur d’Etat des revendications égalitaires et démocratiques radicales des sans-culottes, et ce dès avant Thermidor – sort des hébertistes, des enragés, de Jacques Roux,… --. C’est même la démoralisation populaire qui s’ensuivit qui éclaire la passivité relative des quartiers populaires lors de la chute de Robespierre.
La Terreur était nécessaire historiquement pour organiser la mobilisation armée contre les armées monarchiques étrangères et leurs complicités aristocratiques en France.
ROBES-PIERRE NOIRE : L’ŒUVRE REACTIONNAIRE : ROBESPIERRE, REPRESENTANT DE LA CLASSE BOURGEOISE
LA LUTTE CONTRE L’OPPRESSION POLITIQUE (LE ROI)
Pour ce qui est de la lutte contre l’Ancien régime, on peut dire que Robespierre a fait largement son travail, travail qui l’a mené à une mort précoce, à 36 ans.
Il a du utiliser pour ce faire, la violence, et il ne pouvait pas en être autrement, car il en a toujours été ainsi lorsqu’une classe sociale dominée a remplacé une autre classe sociale dominante.
S’il a contribué à détruire l’oppression féodale, Robespierre n’a pas libéré l’humanité de toute oppression, mais il a remplacé l’oppression féodale par l’oppression bourgeoise, et ceci à divers niveaux :
Droits bourgeois, dont la propriété bourgeoise (propriété privée des moyens de production) ;
Culte de l’Etre suprême, et non pas liberté de croyance et de conscience et laïcité ;
Nouvel esclavage des « bras nus » et du peuple (Loi Le Chapelier, refus de la loi agraire,…)
Lutte contre les représentants u peuple (Enragés, hébertistes,…)
En raison du caractère de classe de Robespierre et de la réalité sociale de l’époque, il ne pouvait pas en être autrement.
Au cours de la période révolutionnaire qui transforme la société féodale en société capitaliste, il convient de tenir compte des éléments suivants :
Nécessité de recourir à la violence ;
Tenir compte des classes sociales existantes. La bourgeoisie doit à la fois lutter contre la noblesse et le haut clergé, en tenant compte de l’apport des autres classes sociales du tiers-état (bras nus, artisans, paysans,…), mais aussi contenir les velléités de ces diverses classes sociales inférieures, qui tentent inéluctablement à imposer leurs propres intérêts.
Déclaration de Robespierre le 5 décembre 1790 (Discours sur les gardes nationales) :
« Loin de regarder la disproportion énorme des fortunes qui place la plus grande partie des richesse dans quelques mains comme un motif de dépouiller les restes de la souveraineté inaliénable, je ne vois là pour le législateur et pour la société qu’un devoir sacré de lui fournir les moyens de recouvrer l’égalité essentielle des droits, au milieu de l’inégalité inévitable des biens. »
« L’inégalité inévitable des biens » : cette phrase montre que Robespierre ne saute pas le pas de l’égalitarisme réel, et ne le sautera jamais jusqu’à sa mort.
Robespierre appartient à la bourgeoisie et ne peut pas concevoir l’égalité de tous devant l’argent. Pour clairvoyant qu’il soit, Robespierre ne conçoit pas une société où il n’y ait pas de riches et de pauvres, mais il demande simplement que les seconds aient autant de droits que les premiers, ce qui est une utopie et un contre-sens, l’argent, seul, permettant souvent l’obtention de droits que les pauvres ne possèderont jamais.
Jamais Robespierre ne parviendra à prendre conscience clairement de cette question. Il restera un bourgeois toujours révolutionnaire, mais il ne sera jamais du peuple, quoi qu’il fasse, et quelle que soit sa popularité parmi les concitoyens les plus démunis.
« Je ne suis pas le défenseur du peuple […], je suis du peuple, je n’ai jamais été que cela, je neveux être que cela. Je méprise quiconque a la prétention d’être quelque chose de plus. »
LES DROITS DE L’HOMME :
Cette déclaration de principe, tout en s’inspirant du texte américain de 1776, se définit de portée générale et s’adresse aux hommes de tous temps et de tous les pays, consacrant ainsi sa vocation « universelle ». Les guillemets sont nécessaires à « universel », puisque les droits qu’elle renferme ne s’adressent qu’aux individus de sexe masculin et disposant d’un revenu minimum.
Avec le Directoire en 1795, on revient à un texte proche de 1789, et pendant 150 ans l’idéologie économique libérale va s’accommoder d’une conception restrictive des droits de l’homme, même si elle a constitué une avancée incontestable par rapport au féodalisme.
Prédominent les droits individuels, et il faudra attendre la révolution russe de 1917, pour que les divers pays, sous la pression des classes sociales défavorisées, se résolvent à élargir peu à peu le champ d’action des droits de l’homme à des droits collectifs prenant en compte la dimension sociale de la personne humaine.
Il faudra attendre 1948 et la Déclaration universelle pour que droits individuels et droits collectifs soient proclamés en même temps et sur le même plan, au bénéfice de l’humanité en son entier.
Robespierre montre une fois de plus ses limites en n’intervenant pas contre la loi Le Chapelier qui, le 14 juin 1791, interdit la grève et les coalitions ouvrières. Etonnante, cette indifférence de la part d’un esprit aussi prêt à sauter sur toutes les occasions pour affirmer les droits du peuple !
Dans la Déclaration des droits de l’homme de 1789, c’est l’égalité juridique qui est consacrée, c’est-à-dire que ce n’est pas une égalité sociale, économique ou même politique. C’est l’égalité en droit. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit précise l’article 1. Cette égalité signifie égalité devant la loi, et notamment devant la loi pénale. Egalement, égalité d’accès aux emplois. Enfin, égalité devant l’impôt, revendication la plus répandue dans les cahiers de doléances.
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