PARTIE 9 : Israël - Église - MessieLe sacrifice des otages pour une survie politique
- jeanbernardritt
- 25 nov. 2024
- 6 min de lecture
PARTIE 9 : Israël - Église - Messie
Le sacrifice des otages pour une survie politique
Cela ne s'est pas passé comme cela, mais à travers un certain nombre de documents diffusés dans l'opinion et les médias, Netanyahou a cherché à rendre systématiquement responsable le Hamas de l'échec de toutes les négociations de cessez-le-feu et de libération des otages. Le Hamas voulait avant tout la libération de prisonniers palestiniens. Mais quoi penser quand on sait que Yahya Sinouar, l'instigateur et chef d'orchestre du 7 octobre, a passé 20 ans dans les geôles israéliennes, et a finalement été libéré lors de la libération en 2011 du soldat israélien Gilad Shalit détenu à Gaza pendant 5 ans ?
Près de 13 mois après le drame, il ne resterait qu'une cinquantaine de prisonniers israéliens encore vivants dans les tunnels du Hamas. Et tel que c'est parti, il y a fort à parier que tous meurent au fur et à mesure, dans des conditions terribles, car Netanyahou est face à une impasse, son impasse : s'il discute, s'il négocie, il perd le soutien de sa coalition, et son gouvernement tombe. Hors de question pour lui, de s'arrêter en si "bon chemin », alors qu'il a réussi à faire éliminer les principaux dirigeants et cadres du Hamas et du Hezbollah, pour laisser les lauriers se tresser à un hypothétique successeur.
Mais la suite de l'enquête, et les conséquences de l'arrestation de certains individus proches de l'affaire, tout comme la montée inexorable de la colère des Israéliens qui attendent le retour de leurs proches depuis un an, risque bien d'entraver un peu plus encore le chemin à Netanyahou, accusé depuis des années de petits calculs politiques pour sa propre survie. Cette fois-ci, ce serait le plus grand scandale politique qu'il ait provoqué pour l'une des pires tragédies qu'Israël ait connu depuis sa naissance. Les lettres du nom de Netanyahou risquent bien de rester marquées au fer rouge dans la mémoire de tous les Israéliens.
En attendant, Netanyahou a du mauvais sang à se faire le temps de l'interrogatoire que subira le principal suspect arrêté, qui est un de ses proches, et qui au centre de l'affaire en cours. Netanyahou n'aura-t-il alors plus d'autre choix que de finalement démissionner ? Et quel risque Israël prendrait-il dans une période de chaos régional comme il a rarement connu depuis sa création ?
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(*) Docteur en sciences politiques, chercheur monde arabe et géopolitique, enseignant en relations internationales à l'IHECS (Bruxelles), associé au CNAM Paris (Équipe Sécurité Défense), à l'Institut d’Études de Géopolitique Appliquée (IEGA Paris), au NORDIC CENTER FOR CONFLICT
7 novembre 2024
ANNEXE:
Derrières les bombes sur Gaza, un plan bien préparé. Vatican News. 8 novembre 2024
Il s’appelle «le plan des généraux» et est un projet israélien de siège et d’évacuation forcée du nord de la Bande de Gaza. Il suscite une certaine appréhension pour la population palestinienne en général et pour la paroisse de la Sainte-Famille en particulier. Le professeur Idan Landau, de l’université de Tel Aviv, nous livre sa réflexion.
Entretien réalisé par Roberto Cetera – Cité du Vatican
Alors que l’attention médiatique se portait entièrement sur le Liban et sur la confrontation avec l’Iran, ces derniers jours l’armée israélienne a repris ses bombardements intensifs sur le nord de la Bande de Gaza, causant de nombreuses victimes civiles. C’est une situation grave qui suscite une appréhension également pour le sort de la communauté chrétienne réfugiée dans la paroisse de la Sainte-Famille, qui ne se situe désormais qu’à quelques kilomètres de l’avancée des troupes israéliennes. Certains observateurs estiment qu’il s’agit du lancement du «plan des généraux», un plan qui vise à assiéger et évacuer de manière forcée le nord de la Bande, proposé dans ses grandes lignes par un ancien général israélien, Giora Eiland, au cours d’une interview avec le journal The Times of Israël en avril dernier. Le plan a été communiqué à la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Parlement par le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, en septembre dernier. À cet égard, L’Osservatore Romano s’est entretenu avec le Pr Idan Landau, de l’université de Tel Aviv, qui a attentivement étudié la question et a écrit sur ce sujet dans des revues israéliennes.
Professeur Landau, pouvez-vous nous expliquer brièvement en quoi consiste le «plan des généraux»?
Le «plan des généraux» a été proposé publiquement en septembre dernier. Son objectif est de vider le nord de la Bande de Gaza de sa population, donc plus ou moins un tiers du total des habitants de la Bande, soit environ 300.000 personnes. Dans une première phase, l’armée israélienne informerait ces personnes qu’une semaine leur est accordée pour fuir vers le sud par deux couloirs humanitaires. Dans une deuxième phase, après cette semaine, la zone entière serait déclarée «territoire militaire fermé». Ceux qui seraient restés seraient alors considérés comme des ennemis combattants et tués s’ils ne se rendaient pas. Un siège total serait ensuite imposé dans l’ensemble du territoire, intensifiant, avec l’isolement, la crise alimentaire et sanitaire.
Professeur, le plan proposé par le général Eiland a été présenté au gouvernement en avril dernier et n’a pas été entièrement approuvé. Pourquoi pensez-vous qu’il est actuellement en phase de réalisation? Quelles opérations militaires en cours le prouveraient?
Mon impression est que, malgré les démentis officiels, les militaires israéliens sont en train de mettre en œuvre une version proche de celle d’origine. Et les soldats sur le terrain le confirment aux journalistes. De nombreux civils ont été tués ces derniers jours et le siège du nord de la Bande est en cours. Des dizaines de témoins de Jabalia, Beit Hanoun et Beit Lahia font état de niveaux de destruction sans précédent, de quartiers entiers rasés au sol, d’attaques visant également les refuges afin de débusquer ceux qui cherchent à se protéger. Les massacres sont quotidiens: le 29 octobre, l’armée de l’air israélienne a bombardé massivement des immeubles densément habités à Beit Lahia, tuant 250 personnes (dont la moitié se trouve encore sous les décombres). Par conséquent, je ne pense pas qu’il y ait le moindre doute sur le fait que le plan ait été lancé. En parallèle des destructions, les Forces de défense d’Israël (IDF) poussent les déplacés vers le sud. Même si nombre d’entre eux résistent et restent dans l’enclave, refusant de traverser le couloir de Netzarim, car ils craignent de ne plus jamais pouvoir revenir.
Combien de personnes sont concernées par le plan d’évacuation forcée?
Avant le 5 octobre 2024, — date estimée du début de l’opération — entre 300 000 et 400 000 personnes vivaient dans l’enclave. Aujourd’hui, il en reste environ 100 000. Mais l’IDF est déterminée à toutes les évacuer. Il est assez évident que tout cela n’a rien à voir avec l’intention déclarée de capturer les chefs restants du Hamas et de détruire leurs bases; mais le droit international humanitaire n’autorise pas ce type d’opération militaire.
Le plan prévoirait aussi, outre la pression militaire, l’interruption de ravitaillement en nourriture, en eau, en carburant et en énergie. Cela aussi irait à l’encontre du droit international humanitaire?
Permettez-moi de dire que je suis contre l’utilisation du conditionnel. Cela ne «prévoirait» pas mais «prévoit»; cela «n’irait» pas mais «va». Désormais, depuis un mois, dans l’enclave du nord de Gaza, la nourriture et l’eau ne sont plus acheminées, à l’exception d’approvisionnements limités pour l’hôpital Kamal Adwan. Toutes les agences des Nations unies et les organismes humanitaires dénoncent chaque jour une situation humanitaire catastrophique. Je crois qu’il n’y a aucun doute sur le caractère de cette opération par rapport au droit international humanitaire, et c’est pour cette raison que le gouvernement israélien a tendance à passer sous silence sa portée réelle.
Camp de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza le 7 novembre 2024
À ce jour, le gouvernement israélien n’a pas exprimé de position claire et définitive sur l’ordre futur à Gaza. Pensez-vous que cette opération préétablisse un ordre futur, au moins pour le nord de la Bande?
Oui. Je pense que l’objectif final est le ré-établissement des colons. Un retour après le retrait décidé en 2005 par le Premier ministre de l’époque, Ariel Sharon. La coalition d’extrême-droite qui soutient le gouvernement guidé par Benyamin Netanyahou ne s’en cache pas. À commencer par le ministre des Finances, Bezalel Smotrich. Il s’agit évidemment d’un projet qui sera réalisé étape par étape. Par la présence de militaires à l’intérieur du périmètre de la Bande et des zones dites «de sécurité». Ils créeront de petites colonies justifiées par la nécessité de contrôler militairement le territoire, qui deviendront ensuite de grandes communautés comme celles de Cisjordanie. Cependant, je ne pense pas que cette solution de ré-établissement de colons puisse fonctionner au sud du couloir de Netzarim, car deux millions de Palestiniens entassés dans ce ghetto à ciel ouvert n’ont nulle part d’autre où aller. Et avec le temps, ils finiront par constituer une bombe à retardement de pauvreté, de maladies et même d'extrémisme dangereux et montant.
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