( Partie 5) Moi, résidente en maison de retraite
- jeanbernardritt
- 7 mars 2024
- 7 min de lecture
( Partie 5) Moi, résidente en maison de retraite
Pour 600 000 personnes résidant dans 7000 établissement EHPAD, près de 34 000 sont décédées du fait de la pandémie entre mars 2020 et mars 2021. Cela ne résulte pas seulement de la fragilité des résidents, mais estime la Cour des Comptes dans un rapport de février 2022, également de difficultés structurelles liées à ces établissements. Les médecins représentent moins de 1 % des 377 000 équivalents temps plein que comptent les EHPAD, soit en moyenne , un seul médecin pour environ 600 résidents, déjà fragilisés par ailleurs. Sans compter, en raison des conditions de travail imposées sans vergogne, un taux d'abstention du personnel de 20 %, ainsi que des bâtiments inadaptés. Ainsi , la maison où je réside est fort ancienne, et voilà déjà cinq ans qu'il y a un projet en cours de reconstruction d'un nouveau bâtiment, qui semble-t-il , manque de financement. Voilà ce qu'en dit la presse locale : « C’est le groupe Avec (anciennement DocteGestio) qui a la paternité de ce projet. En 2017, il avait acquis le terrain du Sansonnet, c’était avant la crise sanitaire. Et ce n’est pas un virus, en l’espèce, qui a ralenti le projet mais un manque de financements. »
A noter également dans ma maison de retraite, l'absence d'une réponse adéquate au désir de spiritualité de certains résidents. S'il y a bien une salle qui sert de lieu de prière, en raison de la crise des vocations de prêtres, une est dite une fois par mois, au lieu d'une fois par semaine. Ceci pose également un problème quant à l'absence de respect du principe de laïcité dans les EHPAD. En effet, si l'on trouve parfois, dans l'enceinte des maisons de retraite, des églises, par contre, il n'y a pas d'autres lieux pour d'autres cultes, ou des lieux de spiritualité. L'une des raisons à cela est l'absence délibérée parmi les résidents de personnes issues des classes laborieuses des quartiers populaires de Metz, parfois de confession musulmane, bouddhiste ou autres (originaires d'Afrique du Nord, ou d'Afrique Noire, de Turquie, etc.). Par ailleurs, s'il y a à Metz, une maison de retraite confessionnelle, un « Home israélite » , à proximité de la synagogue, je peux témoigner par la présence d'amies du quartier dans celui-ci, que le traitement réservé aux résidents est quasiment le même que celui de ma propre maison de retraite. Espérons l'application des principes et la fin de la ségrégation entre Français de souche et Français immigrés et l'instauration d'une réelle égalité entre hommes et femmes, qu'ils soient blancs gaulois ou d'origine immigrée et de couleur, riches ou pauvres.
Les résidents des EHPAD étant considérés comme des choses, voilà longtemps qu'ils ne sont plus des citoyens à part entière. Même les principes de la démocratie bourgeoise ne sont plus appliqués par la classe bourgeoise (élections, suffrage universel, informations politiques, etc.). Aucun effort n'est fait pour faire participer les personnes âgées aux diverses échéances électorales.
Voilà de nombreuses années que les résidents des maisons de retraite sont tenus à l'écart du suffrage universel ; ils ne comptent pour rien dans la vie politique et sociale. Alors que lors des diverses échéances électorales, il suffirait d'un bureau de vote ambulant, dans un autobus , par exemple, comportant un représentant de chaque candidat pour empêcher les fraudes. Cet autobus pourrait sillonner les rues pour s'arrêter devant tous les lieux où des personnes sont confinées (maisons de retraite, prisons, hôpitaux,...) afin de permettre aux personnes qui ne peuvent pas se déplacer de participer aux divers votes !
Enfin , je voudrais insister sur la pire de toutes les humiliations, et le summum de la maltraitance, réservées aux personnes âgées, c'est le fait d'obliger à porter les « grenouillères de la république bourgeoise » . De quoi s'agit-il ? C'est une sorte de camisole de force que je suis obligée de porter depuis un an jour et nuit.
Pourquoi une grenouillère ? Pour les personnes âgées, ou à mobilité réduite, la grenouillère est un vêtement que l'on enfile, et dont l'achat est facturé à la famille. Ce vêtement est muni d'une fermeture à glissière, qui se trouve dans le dos, jusqu'à l'entrejambe, afin de faciliter les gestes d'habillage et les soins quotidiens, en limitant les manipulations.
Mon fils s'est opposé à ce que je porte une grenouillère. Il a rencontré les responsables de la maison de retraite, en exposant tous le éléments qui allaient à l'encontre d'une telle torture qui m'est infligée. En effet, j'ai l'habitude de porter une culotte et une chemisette, alors que cette grenouillère se porte sur la peau au-dessus de la couche. Jusque là j'avais aussi l'habitude d'aller seule aux toilettes, mais là cela devient impossible, car la grenouillère s'ouvre dans le dos. C'est une ultime dépossession du corps, et une façon de faire en sorte que la personne baigne dans les odeurs des excréments et de l'urine, perdant toute humanité.
Les arguties pour obliger à porter cette grenouillère, sortes de camisole de force, est d'affirmer à mon fils que je me dénude devant les autres résidents, en arrachant ma couche. Mais la vraie raison est d'économiser encore le temps consacré à mon entretien et au changement des couches. Cette façon de lutter contre la dignité humaine se retrouve , par exemple, dans les entreprises, où les capitalistes , pour ne pas perdre de temps, car « le temps, c'est de l'argent », obligent les employés à porter des couches, pour faire leurs gros et petits besoins, et éviter ainsi de consacrer du temps aux toilettes. C'est une véritable dépossession de mon corps. L'une des conséquences est de tenir à l'écart du peu d'activités sociales existant dans un tel environnement . Heureusement que les jours de visite, mon fils change la couche polluée ! C'est une volonté méchante de faire dépérir encore plus vite les personnes dépendantes.
Ma retraite est de 1000 € environ par mois, alors que le coût mensuel de l 'EHPAD est de 2200 € à la charge de la famille. Dernière humiliation subie , et atteinte à ma dignité, les derniers temps de vie, je suis obligée de porter une grenouillère : instrument moyenâgeux, une grenouillère est une sorte de seconde peau, qui enferme le corps , et le rend prisonnier, obligeant à garder une couche imbibée d'urine et d'excréments, pendant une longue durée , entre deux changes de la couche. Ceci par manque de personnel : le ratio de personnel prôné par les professionnels est de huit encadrants pour dix résidents ! Cet élément détermine bien la situation d'esclavage : malgré les protestations, la classe bourgeoise applique des mesures iniques pour favoriser les profits, au détriment de la dignité des êtres humains. A noter que, jusqu'à aujourd’hui, la fraction la plus aisée de la bourgeoisie moyenne a toujours refusée de loger et de mourir dans une maison de retraite, préférant , et de loin, demeurer dans leurs luxueux appartements, et y mourir. C'est une possibilité que les gouvernants bourgeois offrent de moins en moins ; bien évidemment la fraction supérieure des grands bourgeois très riches, là aussi , vit dans un monde parallèle : les personnes âgées sont entourées d'une large domesticité, parfois même de personne médical, jusqu'à la fin de leur vie !
Le mardi 24 janvier 2023, à 14 heures 50, lors d'une visite de mon fils, celui-ci me découvre en pleurs, dans le réfectoire de la maison de retraite, entourée de trois aide-soignantes qui tentent en vain de me consoler. Chaudes larmes. C'est dur de voir sa mère pleurer. Un crève-cœur. Je dis à mon fils : « Je suis perdu ! Personne ne s'occupe de moi ! » J' avais tout simplement envie de faire le gros besoin. Mais rendue prisonnière dans la grenouillère, il m' était impossible de me présenter seule sur la cuvette des toilettes. Obligé de me changer, fortement polluée par le pipi et le caca, dans sa chambre, mon fils me change , refusant de me remettre une grenouillère, et me mettant une petite chemise et un slip, vêtements que j'ai toujours portés ! Un retour, pour un court instant , dans le monde des vivants !
Voilà les conditions de vie des résidents dans des maisons de retraire sous statut associatif, et voilà donc ce que de plus en plus de personnes dépendants vont vivre dans l'avenir, si elles ne se révoltent pas aux côtés de leurs familles. Cette déshumanisation va également gangrener les divers personnels de ces établissement, empêchés par le système de faire un travail intelligent et dignement rémunéré.
Vous trouverez des éléments d'information complémentaire également sur deux sites Facebook :
-Mon site personnel, sous le pseudonyme de Thérèse Ditz : https://www.facebook.com/therese.ditz/
-Le site de l'AMAPA, sous le nom de AVEC Mon EHPAD: https://www.facebook.com/residences.avec/.
Ainsi que sur l'encyclopédie Wikipédia à propos du groupe Doctegestio :
et le site du Républicain Lorrain :
Le présent message s'adresse d'abord aux futures personnes dépendantes et à leurs familles: si vous n'obtenez pas des changements rapides , voici ce qui vous attend concernant vos conditions de vie … Le message s'adresse aussi à tous les encadrants de la dépendance : élus, administrations, médecins, personnel médical de toute sorte, ainsi que le personnel des EHPAD, depuis la direction jusqu'aux agents les plus divers : ne vous laissez pas enfermer dans une bulle de maltraitance, mais battez vous pour obtenir à la fois des salaires dignes et des conditions de travail adaptés à un pays riche comme la France !
Faut-il vous rappeler que le nombre de résidents en EHPAD est aujourd'hui d'environ 600 000 personnes, et les personnes en perte d'autonomie à domicile sont environ de 1,9 million de personnes pour un total de personnes de plus de 60 ans en 2015 de 16,2 millions de personnes, et que le nombre estimé de personnes en perte d'autonomie sera de 640 000 personnes en établissements et 3,1 millions de personnes à domicile, en 2030. 2030, c’est demain. Et vous en serez peut-être , vous, sœur ou frère ,qui me lisait, parmi cette cohorte.
Comme je l'ai indiqué ci-dessus, les personnes des classes moyennes seront de plus en plus nombreuses. Et c'est une clientèle qui intéresse au plus au point les truands qui s'engraissent des économies des résidents et de leurs familles. Car les classes moyennes ont encore quelques économies. Mais aussi, comme je le constate tous les jours, et contrairement aux personnes des classes laborieuses, qui pourront de moins en moins bénéficier de placements en maisons de retraite, les personnes des classes moyennes(parents dépendants de commerçants, d'enseignants, de médecins, de petits patrons, d'artisans, etc) ont du mal à supporter les conditions de maltraitance et de souffrance que la machinerie des EHPAD leur fait subir.
Sœur ou frère humain, c'est à toi que s'adresse ce message : Prends ton destin en main, avant qu'il ne soit trop tard !
Marie RITT.
19 février 2022
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