(Partie 3) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.
- jeanbernardritt
- 23 juil. 2023
- 4 min de lecture
(Partie 3) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.
Deuxième partie :
Les obstacles à l’universalité maçonnique et à l’application de la fraternité universelle.
2.1) Le levain maçonnique :
La voie maçonnique est une voie progressive parmi d’autres voies. Un premier obstacle relève d’une mauvaise perception de ce qu’est réellement la franc-maçonnerie du point de vue organisationnel. En effet, la franc-maçonnerie n’a jamais représentée toute la société, mais elle représente une catégorie sociale, plutôt aisée économiquement et financièrement et participant à un haut niveau culturel. Ainsi, au XVIII° siècle, elle regroupait essentiellement l’aristocratie et la haute bourgeoisie, au XIX° siècle, elle regroupait la bourgeoisie et au XX° siècle, la petite-bourgeoisie, dite « classe moyenne ».
Les francs-maçons ont donc représentés une partie de la classe dominante, partie progressive, qui a trahi l’intérêt de sa classe d’origine, pour se ^placer du côté des classes progressistes, aidant celles-ci à aller vers plus de démocratie, plus d’égalité, plus de libertés, et donc plus de fraternité.
Pour faire partie de la franc-maçonnerie, à chaque période, il ne faut sous-estimer ni les contraintes financières (cotisations diverses,…), ni les contraintes culturelles.
Ceci est un constat : la franc-maçonnerie regroupe une partie de la population, plutôt aisée, et progressive. Individuellement, la franc-maçonnerie est une voie initiatique, parmi une multitude d’autres voies. C’est un levain dans la pâte. Et il faut peu de levain pour faire lever une grande quantité de pâte.
2.2) Le « complot maçonnique » :
Le complotisme affirme qu’il existe une sorte de « centre » occulte qui manipule les foules et mène l’histoire. C’est une idée qui existe depuis l’origine de la franc-maçonnerie, au XVIII° siècle, et qui a prospéré, s’est nourrie et développée en « complot judéo maçonnique », notamment au sein de l’extrême droite.
Paradoxalement, c’est aussi une théorie reprise par certains francs-maçons, selon lesquels les maçons seraient « à l’origine » de divers mouvements historiques : la Révolution française de 1789, la III° République, diverses lois,…
Du point de vue de l’histoire, du logos, il n’y a pas eu de « complot maçonnique », mais les francs-maçons ont joué un/leur rôle dans l’histoire.
2.3) Rôle historique lors des trois périodes envisagées :
a) Révolution française, 1789-1794 :
Du début du XVIII° siècle à 1789, c’est une période de « cumul » des forces : les aristocrates et la haute bourgeoisie créent des loges et se réunissent autour de l’idéal maçonnique.
Mais il y a d’autres organes que les loges maçonniques qui expriment les Lumières et préparent la fin du féodalisme : ce sont les académies, les divers clubs, les salons, l’ « Encyclopédie », etc.
Les loges sont un lieu d’apprentissage du fonctionnement « démocratique » des assemblées.
Au moment de la Révolution, on trouve des francs-maçons dans les deux camps, le camp révolutionnaire et le camp réactionnaire. Un se divise en deux : il y a implosion et certains maçons choisissent leurs intérêts de classe et le maintien de leurs privilèges. Certains maçons choisissent l’émigration ; d’autres sont décapites. Enfin, les plus progressistes sont révolutionnaires. Lors des diverses étapes de la Révolution, plus celle-ci est « démocratique », plus certains francs-maçons reculent et cherchent à préserver leurs intérêts de classe. A un moment donné, les loges disparaissent et c’est toute la société qui devient le Temple.
Sur le plan de la sociologie, la franc-maçonnerie regroupe surtout l’aristocratie, dont le clergé de niveau supérieur. Lors de la Révolution, une partie des francs-maçons va renier ses origines sociales et rester fidèle à l’idéal maçonnique, en luttant pour plus de liberté et plus d’égalité ;
On peut distinguer :
Les francs-maçons non-mûrs, qui demeurent fidèles à leur origine sociale et trahissent l’idéal maçonnique. Une grande partie de ces francs-maçons va rejoindre la cohorte des émigrés ;
Les francs-maçons qui s’engageront dans les luttes révolutionnaires, mais déserteront ce camp, lorsqu’ils pensent que le mouvement social va trop loin. Une partie de ces francs-maçons seront guillotinés, ayant trahi l’idéal maçonnique ;
Beaucoup de maçons déserteront les loges, car ils estiment que la société dans son ensemble constitue le Temple.
Avec le concordat, les condamnations papales entrent en application en France. Alors, le clergé déserte les loges.
En 1845, la noblesse perd la direction du Grand Orient de France : alors, le contenu sociologique de la franc-maçonnerie se modifie.
b) La Commune de Paris de 1871 :
Au XIX° siècle, les loges sont des « lieux » républicains, opposés au second Empire. Il y a une période de gestation, les années 1860, suivie d’une période de rupture, la Commune de Paris. Au cours des années 1860, la franc-maçonnerie compte de nombreux blanquistes.
Encore une fois, un se divise en deux. Si la Commune comprend une forte représentation de francs-maçons, ceux-ci sont également présents parmi les Versaillais, et les hommes politiques de la bourgeoisie classique. En particulier, la plupart des responsables de l’obédience du Grand Orient de France sont résolument du côté de Thiers.
Plus tard, certains francs-maçons favorables à la Commune de Paris seront présents dans le camp du boulangisme et des dreyfusards.
La franc-maçonnerie, représentant sociologiquement la classe sociale dominante de l’époque, la bourgeoisie, s’est donc scindée, lors de la Commune de Paris, en deux camps diamétralement opposée :
D’une part, les francs-maçons qui demeurent fidèles à leur origine sociale, et trahissent l’idéal maçonnique : ce sont les francs-maçons non-mûrs. Ils rejoignent notamment les Versaillais et comprennent aussi les représentants officiels du Grand Orient de France.
D’autre part, les francs-maçons qui trahissent leur origine sociale et appliquent l’idéal maçonnique : ce sont les Communards, ou francs-maçons mûrs. Par la suite, une partie de ces maçons trahira l’idéal maçonnique, pour rejoindre divers courants, dont les républicains opportuniste, les anticapitalistes romantiques et antisémites ou le boulangisme.
Posts récents
Voir toutPartie 22: Israël - Église - Messie Vous avez eu les Signes: - Le Messie est connu de la terre entière, son enseignement est répandu ,...
Partie 21: Israël - Église - Messie Notre Père. Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta...
Partie 20: Israël - Église - Messie deuxième partie: les nations Guerre de la Russie contre l'Ukraine Il appartient aux peuples russe et...
Comentários