(Partie 3) Comment comprendre cette affirmation : « La vie est un don de Dieu » ?
- jeanbernardritt
- 12 févr. 2023
- 4 min de lecture
(Partie 3) Comment comprendre cette affirmation : « La vie est un don de Dieu » ?
La démarche de Saint Jean de la Croix.
Une fois ces préalables posés, je souhaite illustrer cette affirmation : « La vie est un don de Dieu » par saint Jean de la Croix.
Il est à noter que l’œuvre de saint Jean de la Croix, tout comme celle de sainte Thérèse d'Avilla, ne correspond pas du tout à des spéculations mystiques vaseuses, mais bien à une expérience, celle du saint lui-même, et aussi elle est une démarche pratique proposée à des moniales et moines du XVI° siècle en Espagne, puis dans l'Europe entière, à des religieux comme à des laïcs.
Notre objectif est l'union d'amour avec Dieu, et pour ce faire, nous devons escalader cette montagne qu'est le Mont Carmel. Nous devons passer, tout comme Jésus nous l'a montré, par divers stades, ou degrés, qui sont :
-l'enfant, ou le commençant ;
-le disciple, l'adulte, ou le « profiteur » , le bénéficiaire ;
-pour devenir parfait et saint.
Le sommet à atteindre, c'est d' « arriver à la divine lumière de l'union parfaite de l'amour de Dieu, telle qu'elle est possible en cette vie », c'est « l'union et la transformation de l'âme en Dieu par amour ».
La première étape ne dépend que de nous. Lors de cette étape, nous devons être actif et il s'agit de nous purifier.
Il s'agit de se connaître soi-même. Comme le dit l'adage grec, « Connais-toi toi-même, et tu connaîtras l'univers et les dieux (ou Dieu) ». C’est par l'abandon de soi à la volonté divine que la souffrance est vraiment la voie d'accès à Dieu. Il y a transformation du caractère pour vivre dans l'amour. Extase signifie littéralement l'état auquel on parvient lorsqu'on est hors de soi. Il s'agit de perdre sa vie (la vie étriquée du monde) pour accéder à la vraie vie, la vie éternelle. Saint Jean de la Croix : « Une forme ne peut pas s'introduire dans le sujet si elle n'en a pas tout d’abord changé la forme contraire, car celle-ci, tant qu'elle dure, lui est un obstacle … il y a incompatibilité entre les deux. ». Ainsi, le cheminement spirituel vise à transformer la forme « vie terrestre » en forme « vie éternelle » dès ici-bas. Car il y a incompatibilité entre notre vie naturelle et notre nature divine, qui est la « vraie vie ». Il faut donc chasser la forme inférieure de la première et c'est alors seulement que nous pourrons avancer sur un plan supérieur. Saint Jean de la Croix : « Tant que l'âme est assujettie à l'esprit sensible, elle est incapable de recevoir l'esprit purement spirituel. » « Quiconque veut aimer autre chose avec Dieu, sans doute ne fait pas grande estime de Dieu. » La Foi est ce qui fait mourir le vieil homme et féconde notre vie : « Si le grain de blé ne meurt, il reste seul. Mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruits. ». C'est cette mort volontaire que saint Jean de la Croix appelle « nuit ». La foi dans le surnaturel exige de nous que nous renoncions à notre ego et à notre vouloir propre. Cette renonciation de la volonté est l'idéal par lequel on devient réellement pauvre. Maître Eckart : « Celui-là seul est pauvre qui ne veut rien avoir. »
Autre façon d'illustrer cette évolution :
-nous sommes d'abord dans une nuit obscure d'avant minuit
-puis nous passons dans une nuit obscure , bien plus sombre, d'après minuit
-et enfin apparaît l'aurore, la lumière du jour.
C 'est une façon de dire que ,d'une étape à l'autre, les souffrances, les difficultés , augmentent ; mais , avec l'aide de Dieu, nous sommes de plus en plus capable de supporter cette souffrance. Nous avons trois ennemis tout au long du chemin : le monde, le diable et la chair. En somme, nous traînons notre croix, jusqu’à la délivrance, qui peut intervenir dans ce monde-ci. A noter que pour les chrétiens, il n'y a jamais de saint vivant dans le monde : on n'est reconnu saint et béatifié, qu'une fois mort.
Une remarque concernant le corps :
Il convient de bien distinguer la chair (en grec, sarx) qui est le péché, et le corps physique lui-même , qui n'est ni bien , ni mal, qui est bien ou mal, selon l'usage que l'on en fait. Et au-delà du corps physique, il y a le corps glorieux, ou plutôt les divers corps glorieux, si l'on accepta l'hypothèse d'une évolution qui se poursuit dans l'au-delà, selon les neufs catégories d'Anges.
Jean 6. 65 : Jésus : « C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. »
Dans la première étape, nous abordons la purification des trois principes de l'âme qui sont l'entendement, la volonté et la mémoire. Il s'agit d'en finir avec la sensibilité, de faire mourir le vieil homme pour faire place à l'homme nouveau. On ne peut servir deux maîtres à la fois, Dieu et le monde. Il s'agit de rompre avec tous les attachements aux objets du monde, pour ne s'attacher qu'à Dieu. Les outils pour parvenir à ces buts, ce sont la prière , l'oraison , et la méditation.
La nuit obscure de l'entendement : Elle est réalisée par la FOI. La foi est au-dessus de l'entendement.
La nuit obscure de la volonté : Il s'agit d'abdiquer son petit moi égoïste, de le soumettre à Dieu. Il s'agit de renoncer à sa propre volonté et ,en tout de faire en sorte que la volonté de Dieu soit faite. Comme Dieu est tout AMOUR, nous nous transformons et devenons à sa ressemblance tout AMOUR.
La nuit obscure de la mémoire : Il s'agit de se détacher du passé et de l'avenir, pour une seule ESPERANCE : l'union avec Dieu.
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