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Partie 21 : Les députés (suite)

  • jeanbernardritt
  • 5 févr. 2023
  • 8 min de lecture

Partie 21 : Les députés (suite)

Un peu d'histoire des idées : Montesquieu et Jean Jacques Rousseau.

« Comme la plupart des citoyens , qui ont assez de suffisance pour élire, n'en ont pas assez pour être élus ; de même le peuple, qui a assez de capacité pour se faire rendre compte de la gestion des autres, n'est pas propre à gérer par lui-même. »

Montesquieu « De l'Esprit des Lois » Livre II Chapitre II ;

Jean-Jacques Rousseau « Du Contrat Social » Chapitre XV Des députés ou représentants.

« La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu'elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté générale ne se représente point : elle est la même , ou elle est autre ; il n'y a point de milieu. Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses commissaires ; ils ne peuvent rien conclure définitivement. Toute loi que le peuple en personne n' a pas ratifiée est nulle ; ce n'est point une loi. Le peuple anglais pense être libre ; il se trompe fort, il ne l'est que durant l'élection des membres du parlement ; sitôt qu'ils sont élus, il est esclave, il n'est rien. Dans les courts moments de sa liberté , l'usage qu'il en fait mérite bien qu'il la perde.

« Je n'entends point par tout cela qu'il faille avoir des esclaves ni que le droit d'esclavage soit légitime, puisque j'ai prouvé le contraire. Je dis seulement les raisons pour quoi les peuples modernes qui se croient libres ont des représentants, et pour quoi les peuples anciens n'en avaient pas. Quoi qu'il en soit, à l'instant qu'un peuple se donne des représentants, il n'est plus libre, il n'est plus. »

De ces considérations résultent au moins deux points :

1 – Pour qu'il y ait véritablement démocratie (qui est pouvoir au peuple seul pour diriger le peuple), il est nécessaire que le peuple soit considéré comme un ensemble de citoyens, libres, égaux, ayant la maturité pour diriger les affaires publiques. Cela signifie que chaque citoyen a droit au respect, à la dignité et à l'amour. En somme, il s'agit de servir honnêtement le peuple, avec la possibilité pour le peuple de se débarrasser sans autre forme de procès des représentants incompétents ou malveillants, qui ne servent pas l'intérêt général et le bien commun.

Or depuis au moins le XVIII siècle jusqu'à nos jours , les dirigeants ont considérés , à l'image de Montesquieu, que le peuple n'avait pas la maturité, ni les moyens, ni le temps, ni les connaissances , pour participer à la gestion de l’État : les citoyens sont traités comme des enfants, des incapables, qu'il faut amener au bonheur social, presque malgré eux, si ce n'est contre eux. Aujourd'hui, l'exemple type sont le recours à l’article 49-3 de la Constitutions, ou des lois mensongères, comme celle relative à la Constitution européenne de 2005. Aussi a-t-on eu recours à de multiples moyens pour empêcher les citoyens populaires d'accéder aux divers suffrages ( recours aux suffrages censitaires ; nombreuses sélections par l'argent, la formation, le sexe, comme le refus du vote féminin dans son ensemble, etc.).

2 – Le texte de Jean-Jacques Rousseau est très clair : la démocratie ne se délègue pas, mais s'exerce directement par le peuple. Bien trop souvent, le grand nombre de citoyens a été un prétexte facile pour dessaisir le peuple de tous ses droits. Or, de nombreux exemples démontrent que la démocratie peut être appliquée par le peuple lui-même : il en est ainsi lors de la courte expérience de la Commune de Paris de 1871, et de bien d'autres exemple. La démocratie populaire est encore facilitée par le recours aux réseaux sociaux.

Pour le siècle des Lumières, (XVIII° siècle) le nec plus ultra de la classe bourgeoise en matière politique a été l'exemple anglais. Mais ainsi que l'indique Jean-Jacques Rousseau, le peuple anglais est libre uniquement lors de la période électorale, qui lui permet de désigner des représentants. Ensuite, il retourne à l'esclavage. C'est ce qui s'est passé n France et se passe encore , à tous les niveaux électoraux : tant nationaux, que locaux. Ainsi, le peuple est appelé aux urnes pour de courtes périodes , pour désigner des représentants, puis, il lui est demandé de laisser faire ceux-ci , sans plus se mêler de rien. Il suffit alors à la classe bourgeoise de désigner ces fameux représentants » , qui de fait représentent, non pas les intérêts du peuple, mais les seuls intérêts de la classe bourgeoise, et de la classe « moyenne ». Rarement, dans l'histoire, le peuple n'a eu de véritables commissaires représentant ses intérêts réels, si ce n'est , par exemple, les élus communistes, tant au niveau national, qu'au niveau local, lors de la période des années 1920 à 1953.

Les pseudos-représentants , entre deux élections qui leur donnent un semblant de légitimité, adoptent des lois en faveur de la seule classe bourgeoise , voire les différents textes législatifs sur les loyers, les retraites, les salaires, etc. Un exemple parmi d'autres : l'égalité entre les hommes et les femmes. Pour parvenir à celle-ci, au rythme actuel, il faudrait presque 150 années. Et pourtant, semble-t-il, aucun parti ne s'est jamais prononcé contre cette égalité. Et même, l'assemblée nationale comptait 224 députées femmes sur un total de 577 députés en 2017, et 215 députées femmes en 2022 : qu'est-ce qui empêche alors le passage d'une loi instaurant cette égalité ? La seule volonté politique des élus bourgeois, qui souhaitent maintenir une société patriarcale !


Partie 22 : Les députés (suite)


I – Démocratie bourgeoise et démocratie populaire

Pour tous les partis présents actuellement à l'Assemblée nationale, il y a un socle commun, celui de l’acceptation de la démocratie bourgeoise, de la république bourgeoise et de la démocratie bourgeoise. Ainsi, les partis politiques dits « de gauche », sont sur une ligne réformiste : il est possible de réformer le capitalisme, de lui donner un « visage plus humain », etc. Ceci par des élections qui porteraient au pouvoir une « majorité » « de gauche ». Ce n'est donc pas une position de rupture qui repose sur une analyse de classe de la société française, sur la nécessité de renverser l’État bourgeois par un État populaire et socialiste, une dictature du prolétariat. Ceci en dotant la classe ouvrière et le peuple, d'un Parti véritablement communiste, d'une Armée rouge et d'un Front uni. Il s'agit donc bien d'en terminer avec la propriété privée des moyens de production, qui rend impossible une égalité dans les faits , à la fois des droits égaux et réels, entre la bourgeoisie et le prolétariat, en instaurant une dictature de l'immense majorité du peuple sur une extrême minorité, qui détient aujourd'hui la totalité du pouvoir politique, économique , culturel (médias, idéologie, …) etc.

Quand le Parti pseudo socialiste parle de parti de gouvernement et de parti d'opposition extrême, il vise en réalité à être un parti bourgeois, pour diriger selon des méthodes bourgeoises le système capitaliste, à l'image de François Mitterrand. Ce Parti n'a jamais choisi entre les Communards et les Versaillais, mais , comme l'a fait Pierre Mauroy, de façon opportuniste, il a essayé de faire la synthèse entre ces deux fractions irréconciliables : capitalisme ou socialisme . C'est pourquoi il n'hésite pas , à la fois , à commémorer la création du Sacré-cœur, et à participer aux commémoration du 1° mai des fusillés de la Commune au Père Lachaise : le résultat de fait est en réalité le triomphe du point de vue bourgeois.

Le mouvement/Parti « La France Insoumise » est dans un positionnement identique : représentant la « classe moyenne » et la petite bourgeoise, c'est un Parti juste bon à préparer les élections présidentielles, pour ensuite prendre les manettes d'un gouvernement à la solde de la classe bourgeoise ; mais c'est un mouvement/Parti incapable d'assurer dans ses propres rangs une démocratie populaire, et de se comporter comme de vrais commissaires du peuple.

Il en résulte qu'aujourd'hui, 98 % de la population française est « hors champ » et ne participe en rien à la vie collective et à la gestion tant des biens communs, que des entreprises et des quartiers.

Face à une telle situation , il est tout à fait légitime que le peuple interpelle tous les députés , de façon un peu rude, pour les obliger à faire le travail pour lequel ils ont été élus, tant les députés que les maire.


II – L'impérialisme français

Si, au XVIII° siècle, la classe bourgeoise était révolutionnaire, et a renversé le féodalisme, avec l'aide de toutes les classes populaires (le Tiers-Etat), il ne faut pas pour autant négliger l'aspect réactionnaire de la classe bourgeoise, qui a tout fait , à tous les niveaux, pour restreindre les droits des travailleurs et les maintenir dans une sujétion et un esclavage capitalistes. Elle a poursuivi l'orientation déjà entamée par l'aristocratie, à savoir la domination à tous points de vue sur les autres peuple du monde (autres que ceux d'Europe, des États-Unis, du Canada, de l'Australie, etc.) . Ainsi, la bourgeoisie a imposé au monde entier une Histoire universelle raciste et colonialistes , à la fois dans les faits et en théorie. Ainsi, il n'y aurait qu'une seule science, la science occidentale, une seule religion, la religion chrétienne, etc. Niant , avec violence, toute autre forme de connaissance, de religion , d'idéologie, et affirmant comme un fait acquis , la supériorité de l'homme blanc, de sa science, de sa religion, de son idéologie,etc. Ceci alors qu'il est bien connu que les connaissances (arabes chinoises, etc.) ont été purement et simplement pillées et annexées aux connaissances européennes (Galilée, Newton, chiffres arabes, médecine etc.) .

C'est le cas de la France, qui a colonisé de nombreux pays (Algérie, Madagascar, Afrique de l'Ouest, Chine, Martinique, Guadeloupe, Océanie, Nouvelle Calédonie, etc.) . Par le colonialisme, puis plus tard, par l'impérialisme, la France a pillé les richesses de ces pays, et les exploiteurs de ces pays sont les même que les exploiteurs du peuple français : la classe bourgeoise.

Il y a bien une affirmation universaliste des valeurs bourgeoise (droits de l'homme, liberté , égalité , fraternité,etc.), mais cet universalisme reste théorique. Il s'agit de se positionner sur une base occidentale, « blanche », et les autres populations doivent s'adapter à cette idéologie. Dans les faits c'est donc la négation des autres civilisations , et donc une oppression, avec l'aide de la bourgeoisie compradore local. Nombreux de ces pays sont transformés en néo-colonie où continue de survivre le néo-féodalisme. Il y a aussi création de divers mythes, comme la pure origine occidentale de la science, et uniquement occidentale (comme s'il n'y avait pas de sciences hindous, chinoises, arabes, etc.) ou bien une seule religion, la religion chrétienne , ou encore une seule philosophie, la philosophie occidentale. Il conviendra de procéder à une décolonisation du savoir.

Actuellement, depuis la crise Covid-19, se prépare au niveau international, la mise en place de la troisième guerre mondiale, dans le cadre de la seconde crise générale du capitalisme. Dans ce cadre, la France est un maillon faible, et il convient donc de se préparer à une lutte révolutionnaire, à la fois contre les agresseurs extérieurs éventuels , et contre l’impérialisme français : il s'agit d'une guerre populaire pour la paix, le pain et l'instauration d'un système socialiste. La guerre en Ukraine, notamment, est un prémisse de cette troisième guerre mondiale. Seul le peuple est véritablement patriote, et seul capable de défendre l'indépendance nationale. La bourgeoisie, représentée tant par les partis de droite et de gauche classiques, comme par les partis d'extrême droite, en est bien incapable, et elle est en train de démontrer son impuissance. Ainsi, ce qui la guide, dans son aide à l'Ukraine, dans le cadre de l'union de l'OTAN, dirigée par l'impérialisme américain, ce sont ses intérêts économiques et politiques : il en résulte des tergiversations, des hésitations, etc. A la fois, elle restreint les mesures contre l'impérialisme russe, afin de continuer de disposer du pétrole et du gaz russes (voir l'Allemagne notamment), de s'impliquer, sans trop se mouiller : en somme de se cacher derrière les sacrifices consentis par le peuple ukrainien, et la peur des réactions russes … Sur le fond, le plus grand point faible de la défense nationale assurée par la bourgeoisie, c'est qu'elle fait confiance uniquement à la technique et aucunement au peuple, qu'elle craint et dont elle a peur (voir par exemple la suppression d'un réel service militaire universel par le président Jacques Chirac, et son remplacement par une armée de métier). Le peuple bien évidemment réinstaurera un service national populaire, hommes et femmes . Nous reviendrons sur ces divers points.

 
 
 

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