(Partie 1) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.
- jeanbernardritt
- 20 juil. 2023
- 4 min de lecture
(Partie 1) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.
Introduction :
La méthode.
Il s’agit de répondre aux questions : « D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? », en tant que collectivité de francs-maçons.
Il y a plusieurs façons d’appréhender la franc-maçonnerie. Nous en distinguerons au moins deux : mythos et logos.
On peut étudier la franc-maçonnerie d’un point de vue légendaire, le mythe, ou mythos. C’est la façon de la concevoir que l’on trouve dans les « Constitutions » d’Anderson de 1723. On disposait alors de peu d’éléments historiques et on n’avait pas connaissance de faits relatifs à la franc-maçonnerie. Ceci explique le recours à la mythologie et à l’allégorie. Par exemple, l’affirmation que la franc-maçonnerie « existe » depuis l’origine du monde, élément qui est représenté par le fait d’ajouter quatre mille années au millésime de l’année (an 6014 pour 2014), a un aspect symbolique. De même, on évoque différents personnages « fondateurs » légendaires de la franc-maçonnerie : Adam, Noé, Salomon, Pythagore, etc.
Les « mythographes » se basent sur les mythes pour expliquer l’origine et le devenir de la franc-maçonnerie. Tout mythe comporte une part de vérité et une part de fable. Le mythe repose à la fois sur l’imaginaire et sur l a raison. La part de fable que contient le mythe informe non sur les faits eux-mêmes, mais sur les valeurs de la société qui a inventé ce mythe. Les mythes nous apprennent beaucoup sur ce que les francs-maçons pensent d’eux-mêmes, et également sur ce que les autres, dont les antimaçons, pensent de la franc-maçonnerie. En ce sens, les mythes, ensemble de vérités et de contrevérités, font aussi partie de l’histoire. Mais on ne peut prendre comme argent comptant ce que les francs-maçons disent d’eux-mêmes.
Mais aujourd’hui, on dispose d’une connaissance de faits historiques relatifs à la franc-maçonnerie :
De 1717 à aujourd’hui, il y a une histoire de la maçonnerie, soit près de trois siècles de faits connus et de documents écrits ;
De même, dès sa naissance, la franc-maçonnerie a suscité l’apparition de mouvements dirigés contre elle, avec également l’existence de publications diverses : Barruel, Léo Taxil, le régime de Vichy…
Enfin, depuis plusieurs dizaines d’années, la franc-maçonnerie fait l’objet d’une branche spécifique de l’histoire scientifique, la « maçonnologie ».
En conséquence, la méthode retenue est le rationalisme (logos), l’histoire scientifique de la franc-maçonnerie, le recours à la raison pure et dure, en éliminant toute référence à la sentimentalité, à l’émotion, à l’allégorie.
Quels éléments fiables peut-on retenir de l’histoire de trois siècles de la franc-maçonnerie ? L’objectif est de tenter de définir ce qu’est la franc-maçonnerie et d’en donner une définition. Egalement, il s’agit de s’interroger sur ce que l’histoire passée de la franc-maçonnerie nous apprend sur la mission de la franc-maçonnerie, aujourd’hui, au XXI° siècle, en France.
Première partie :
Définition de la franc-maçonnerie.
L’idéal maçonnique est la fraternité universelle.
1.1) La franc-maçonnerie dans l’histoire :
S’il ne s’agit pas d’exposer une conception de l’histoire, on peut néanmoins accepter les axiomes suivants :
L’histoire a un sens : elle a un développement nécessaire et déterminé.
L’évolution historique n’est pas une ligne droite, ni un cercle fermé, avec le retour du même, mais l’histoire peut être représentée par une spirale, avec des avancées et des retours en arrière.
Ceci posé, la franc-maçonnerie, au sein de l’histoire française, peut être partagée en deux périodes bien distinctes :
Des « pages blanches », des périodes « pacifiées », ou de gestation : la vie maçonnique suit son cours, avec toutefois des crises et des périodes de « glaciation », mais toujours une certaine continuité ;
Et puis des périodes de rupture, des coups de tonnerre et des éclairs.
Le symbole pourrait être le changement d’état de l’eau : l’eau chauffée reste liquide de 0 à 100 degrés. Puis à 100 degrés, il y a un saut qualitatif et l’eau liquide se transforme en vapeur d’eau. Inversement, si l’on baisse la température de l’eau, pour la faire passer en dessous de 0 degré, elle va geler et se transformer en glace solide.
Il en est de même de la franc-maçonnerie :
Il y a des périodes de « calme » relatif, par exemples :
De sa « création » en 1717 à la Révolution française de 1789 ;
Lors du consulat et de premier Empire, ou lors du second Empire ;
Ou encore depuis la fin de la guerre de 1945 à aujourd’hui.
Puis, il y a des périodes de ruptures. Nous prendrons à titre d’exemples, trois périodes de ruptures :
La Révolution française, de 1789 à 1794 ;
La Commune de Paris de 1871 ;
La Résistance française de 1940 à 1945.
La franc-maçonnerie est un phénomène urbain, élitiste, dont le mode de sélection des adhérents est l’argent et la culture. La franc-maçonnerie crée de la sociabilité, mais dans les classes aisées, ou les classes moyennes. Au XVIII° siècle, ces classes sont l’aristocratie et la haute bourgeoisie. Au XIX° siècle, ces classes sont la bourgeoisie, la petite bourgeoisie et l’aristocratie ouvrière.
L’Autre a toujours été exclu : les pauvres, les femmes, les hommes de couleur, les juifs, les handicapés, les personnes laides, difformes, homosexuelles, libertines, athées, saltimbanques, artistes et comédiens, musulmans,,…
Il y a une contradiction entre ce qui est affirmé en tenue : l’égalité, l’universalisme, la « République universelle », etc. et complètement nié par la réalité : c’est un phénomène masculin, urbain, « république chrétienne », élitisme, blanc, culture bourgeoise,…L’argument donné pour n’accepter que les personnes ayant un certain niveau de richesse est qu’il faut pouvoir participer aux « œuvres de bienfaisance ».
Le mur de l’argent est un obstacle suffisant pour écarter les catégories sociales modestes. Derrière des discours maçonniques généreux, le poids du réel demeure prégnant.
Le Règlement (1779) de la loge toulousaine de Clermont précisait : « Nul ne pourra être reçu ni affilié qu’il n’ait 25 ans accomplis, qu’il ne soit noble ou officier de Cour souveraine. Quoi que la maçonnerie égale tous les états, il est cependant vrai que l’on doit plus attendre des hommes qui occupent tous un état distingué dans la société civile que l’on ne doit attendre du plébéien ».
Les classes populaires, urbaines et rurales, sont donc absentes des loges, à l’exception des frères servants, dont la situation est précisée dans une Circulaire du Grand Orient de France : « Un domestique quel qu’il soit, ne sera admis qu’au titre de frère servant ». (Concierge, factotum, cuisinier, …). Le grade de maître (et parfois même de compagnon), leur était refusé ! Le recrutement des loges d’adoption était encore plus inégalitaire.
Posts récents
Voir toutPartie 22: Israël - Église - Messie Vous avez eu les Signes: - Le Messie est connu de la terre entière, son enseignement est répandu ,...
Partie 21: Israël - Église - Messie Notre Père. Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta...
Partie 20: Israël - Église - Messie deuxième partie: les nations Guerre de la Russie contre l'Ukraine Il appartient aux peuples russe et...
Kommentare