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Liberté, égalité, fraternité (Partie 42)

  • jeanbernardritt
  • 31 déc. 2024
  • 13 min de lecture

Liberté, égalité, fraternité (Partie 42)




Le premier aspect de la dictature du prolétariat, la violence nécessaire contre les anciens exploiteurs et leurs alliés révisionnistes est un héritage de l’ancienne société ; ce « reste » de l’ancienne société est destiné à disparaître au fur et à mesure du renforcement de la dictature du prolétariat, c’est-à-dire de la suppression des classes et de l’extinction de l’Etat, instrument de domination. Cette violence a complètement disparu au stade supérieur du communisme.

Le second aspect de la dictature du prolétariat, c’est-à-dire la démocratie pour le peuple, est quelque chose de tout à fait nouveau, destiné à se développer : ce qui est essentiel c’est la discipline prolétarienne des uns sur les autres, l’autodiscipline exercée par la persuasion, la critique et l’autocritique, car le peuple ne saurait « exercer la violence sur lui-même ».

Un des critères pour juger de la nature de classe d’une société (socialiste ou capitaliste ?) est de voir quelle classe détient le pouvoir d’Etat, quelle est la nature de classe de l’Etat, autrement dit, qui exerce la violence sur qui : si la masse est tenue à l’écart de la gestion de l’Etat, c’est une dictature de la bourgeoisie, et l’Etat est un Etat capitaliste, peu importe sa forme, république démocratique bourgeoise comme en France aujourd’hui, ou dictature social fasciste de type hitlérien comme en Union soviétique depuis l’arrivée des révisionnistes au pouvoir. Si la masse participe de plus en plus à la gestion de l’Etat, tenant à l’écart la bourgeoisie et ayant pour but final l’extinction de l’Etat, tendant sans cesse vers ce but, alors nous avons affaire à une dictature du prolétariat, et l’Etat est un Etat prolétarien, peu importe sa forme historique, assemblées générales de la Commune ou Soviets de Russie.

Ce but de la dictature du prolétariat est de fonder le socialisme, de supprimer la division de la société en classes, de faire de tous les membres de la société des travailleurs, et de priver de base toute exploitation de l’homme par l’homme. Cette édification du socialisme se fait avec les éléments d’un capitalisme renversé : ces hommes donc proviennent d’une société où l’idéologie dominante était fondée sur l’exploitation, sur la recherche individuelle du profit, sur l’égoïsme, sur le mépris du travail manuel. Ces hommes sont, sans préparation, projetés du jour au lendemain dans des conditions d’existence entièrement nouvelles, et où on fait appel à leur initiative et à leur responsabilité personnelles. Mais on ne doit pas dire à ces gens : « débrouillez-vous » et, au nom de la « liberté » nouvellement acquise, les laisser entièrement livrés à eux-mêmes et à eux seul. Il est certain que nombreux sont parmi eux ceux qui vont dégénérer, du fait de leurs habitudes, de ce qu’ils ont vu et vécu jusque là : en cela, la dégénérescence de l’Union soviétique constitue un exemple par la négative, qu’il convient d’étudier à fond.

La dictature du prolétariat est une dictature qu’exerce le peuple révolutionnaire, sous la direction du prolétariat révolutionnaire organisé en parti marxiste-léniniste, c’est-à-dire la dictature est exercée par la fraction du peuple préparée et éduquée à cet effet par le capitalisme et le marxisme-léninisme.

« L’ouvrier n’a jamais été séparé de l’ancienne société par une muraille de Chine. Et il a conservé une bonne part de la psychologie traditionnelle de la société capitaliste. Les ouvriers construisent une société nouvelle, sans s’être transformés en hommes nouveaux, débarrassés de la boue du monde ancien ; ils sont encore jusqu’aux genoux plongés là-dedans. Le nettoyage de cette boue ne peut être encore qu’un rêve ? Ce serait l’utopie la plus fallacieuse de penser qu’on peut le faire sur le champ ! » (234)

Il n’est pas vrai que le « nouveau » s’improvise, qu’il naît de la seule spontanéité, du « hasard » qui ferait bien les choses. Il n’est pas vrai que l’on puisse laisser l’initiative du nouveau aux masses.

La dictature du prolétariat est exercée par le peuple révolutionnaire mais celui-ci demeure profondément lié au peuple entier, l’amenant au fur et à mesure, par sa libération des exploiteurs et par l’application de mesures révolutionnaires, à participer pleinement à la gestion de l’Etat. Ce mécanisme qui fait que le prolétariat révolutionnaire, organisé en parti, aspire l’énergie révolutionnaire de tout le peuple, et épure ses rangs en luttant et en écartant tous les éléments corrompus, exploiteurs et oppresseurs, les éléments dégénérés et opportunistes, ainsi que les éléments bureaucrates qui s’éloignent de plus en plus du peuple, ce mécanisme constitue l’essence de la dictature du prolétariat. Si ce mécanisme fonctionne bien, c’est-à-dire si l’avant-garde révolutionnaire reste fidèle au marxisme-léninisme, applique bien le marxisme, et corrige ses erreurs comme il faut, la dictature du prolétariat se renforce et le pouvoir socialiste s’accroît. Si ce mécanisme fonctionne mal, c’est-à-dire si l’avant-garde révolutionnaire ne lutte pas dans ses rangs et à l’extérieur comme il faut contre l’impérialisme et l’opportunisme, la dictature du prolétariat s’affaiblit et le pouvoir socialiste décline : par un bond qualitatif, il peut même se transformer en son contraire, comme cela a été le cas en Union soviétique, ou le pouvoir est à nouveau passé pour quelques temps aux mains d’une bourgeoisie des plus réactionnaires.

Il est très important de connaître l’essence de la dictature du prolétariat, aussi allons-nous étudier dans les paragraphes suivants :

  • A) Le lien aux masses

  • B) La ligne de masse

  • C) Le contrôle ouvrier

  • D) Le dépérissement de l’Etat


Le dépérissement de l’Etat est en effet le but final et le résultat de la dictature du prolétariat : la dictature contient en germe l’extinction complète de l’Etat. La dictature du prolétariat est une période de transition entre le capitalisme et le stade supérieur du communisme ; aussi l’Etat de la dictature du prolétariat est un Etat transitoire entre l’Etat bourgeois et le non-Etat. Ce n’est plus un Etat au sens propre.


L’essence de la dictature du prolétariat, c’est de partir du peuple pour retourner au peuple ; cette dictature est exercée uniquement par le peuple révolutionnaire, et il ne peut en être autrement. Mais le but que se fixe l’avant-garde révolutionnaire est de rapprocher sans cesse le peuple entier de la gestion de l’Etat, de régler en commun les affaires sociales, communes. La relation entre l’avant-garde et l’ensemble du peuple est un va-et-vient pendulaire du bas vers le haut et du haut vers le bas : les deux, le bas et le haut, sont indissociables, autrement il n’y a pas ou il n’y a plus dictature du prolétariat. En effet, nous avons vu qu’il n’est pas possible de laisser l’initiative du nouveau, l’édification de la nouvelle société à la spontanéité des masses : ce serait un retour inévitable à l’ancien. Il faut aller du haut vers le bas. Mais nous avons vu aussi qu’il est impossible aux communistes seuls d’édifier la nouvelle société ; seul la masse est le héros de l’histoire, et elle est seule capable de se saisir du nouveau et de détruire l’ancien. Il faut aller du bas vers le haut.

Ce mécanisme est un : dissocier ses deux aspects, c’est commettre une erreur. Aller uniquement du haut vers le bas, c’est commettre une erreur : l’autoritarisme. Le marxisme-léninisme est l’ennemi de l’autoritarisme ; on ne peut utiliser la contrainte et la violence d’aucune sorte à l’égard du peuple, si on est lié au peuple. Staline a parfois commis cette erreur.

Si on commet l’erreur, il convient de la corriger. Si on la commet de nombreuses fois, on court le risque de couper l’avant-garde révolutionnaire de la masse, et donc de transformer le contenu idéologique prolétarien de l’avant-garde en son contraire, en une idéologie bourgeoise, qui impose ses mesures au peuple par la ruse, le mensonge, le secret, en tout cas toujours par la contrainte et la violence.

Une autre forme de l’autoritarisme, qui donne le même résultat, le renforcement de l’idéologie bourgeoise, est le désir d’ « introduire » le « socialisme » par en haut : c’est ce que se proposait Trotski. Ceci est dû à un manque de confiance dans les masses, qui, s’il n’est pas extirpé, mène à un renforcement de la bourgeoisie.

La révolution, c’est-à-dire la prise du pouvoir dans un premier temps, ne suffit pas pour transformer fondamentalement toutes les structures anciennes. Si elle brise l’Etat de la classe exploiteuse, il ne suffit pas de quelques décrets pour mettre en place des structures nouvelles. On ne peut « introduire » le socialisme à l’aide d’un « plan » élaboré en chambre. De plus on ne peut que retarder l’édification du socialisme et la compliquer avec des mesures législatives ou administratives précipitées ou imprudentes. Le socialisme est justement l’entrée sur la scène historique des masses qui font l’histoire : il s’agit seulement d’aider les masses à se dégager des anciennes entraves, en leur apportant la conscience de ce qu’elles sont : la force motrice de l’histoire, le héros qui crée la société nouvelle.

« Les ouvriers et les paysans n’ont pas encore suffisamment confiance en eux-mêmes, en leurs propres forces ; une tradition séculaire les a trop habitué à attendre des ordres d’en haut. Ils ne se sont pas encore complètement faits à l’idée que le prolétariat est la classe dominante, et l’on compte encore parmi eux des éléments terrorisés, comprimés, qui s’imaginent devoir passer par l’ignoble école de la bourgeoisie. » (235)

Toutes les expériences de l’histoire sont là pour démontrer la nécessité absolue d’une transformation profonde sur le plan idéologique, d’une inévitable révolution idéologique permanente, si l’on désire aboutir de manière durable aux objectifs proposés par la révolution elle-même. De ce point de vue le phénomène de dégénérescence de la société soviétique par rapport aux idéaux bolcheviks, si magistralement proclamés par Lénine au moment même de la tourmente que fut la victorieuse Révolution d’Octobre 1917 constitue un exemple par la négative.



Liberté, égalité, fraternité (Partie 43)


  1. LE LIEN AUX MASSES


Sous la dictature du prolétariat, les masses ne sauraient avoir l’intelligence pour juger de tous les problèmes.

Cela est dû (cause interne) à la nature petite bourgeoise d’une partie des masses, comme la bourgeoisie moyenne et petite : cette nature présente deux aspects ; le passé de la petite bourgeoisie la rapproche de la bourgeoisie, l’avenir de la petite bourgeoisie la rapproche du prolétariat. Cela est dû aussi (cause externe) à la duperie, la démagogie et l’utilisation de la force à leur égard, force qui se traduit par l’idéologie ou la force armée ouverte, par « la carotte et le bâton ». Le prolétariat révolutionnaire peut et doit démasquer la nature réelle de la bourgeoisie aux yeux des autres couches et classes sociales et leur donner une conscience vraie de ce qui les opprime et les exploite, car :

« Seule une organisation distincte, des ouvriers salariés, qui mène une lutte de classe conséquente, est capable d’arracher les paysans à l’influence de la bourgeoisie et de les éclairer sur la situation inextricable des petits producteurs dans la société capitaliste. » (236)

Dans la société capitaliste, il y a deux pôles d’attraction et deux seulement : le pôle positif, le prolétariat, et le pôle négatif, la bourgeoisie. Le prolétariat doit montrer aux autres classes et couches sociales quels sont leurs intérêts, qui les opprime et qui les exploite, et comment se libérer, en s’organisant et en combattant pour le socialisme.

Le prolétariat révolutionnaire doit particulièrement combattre les illusions qui enchaînent les classes moyennes : Lénine cite en particulier « les préjugés et les illusions démocratiques petits bourgeois sur l’ « égalité » des classes, la démocratie « conséquente » ou « pure », et la solution des grands problèmes historiques par des votes ». Il est ridicule de poser les problèmes du point de vue de la majorité et de la minorité : c’est se placer du point de vue de la légalité bourgeoise. L’expérience historique, mais aussi l’expérience quotidienne des masses, démontre qu’elles doivent d’abord prendre le pouvoir sous la direction du prolétariat révolutionnaire, briser l’Etat bourgeois, émanciper les masses de l’oppression politique, idéologique et militaire. L’ « égalité » est une duperie si elle est contraire aux intérêts de la libération du travail de l’oppression capitaliste. Elle signifie ni plus ni moins que la suppression des clases, et donc de la suppression de la cause des privilèges de classe, de la possibilité de vivre en parasite aux dépens du travail d’autrui. D’autre part, la « démocratie » bourgeoise, et le parlementarisme ont été organisés de façon à éliminer avant tout les masses laborieuses de l’appareil administratif.

L’Etat bourgeois est un service spécial au-dessus de la population et chaque individu le ressent comme une contrainte. Il a pour but de maintenir et de reproduire les classes, l’exploitation de l’homme par l’homme, la propriété privée des moyens de production par la classe capitaliste, basée non sur le travail personnel, mais sur le vol.

Seul le prolétariat est capable de renverser la bourgeoisie car il est la seule classe groupée et éduquée par le capitalisme pour cela, la seule classe capable de réunir autour d’elle l’ensemble du peuple et de « neutraliser » les hésitants et d’entraîner le peuple vers sa libération :

« Les préjugés et les illusions démocratiques petits-bourgeois (sur l’ « égalité » des classes, la démocratie « conséquente » ou « pure », la solution des grands problèmes historiques par des votes, etc.) sont substitués à la lutte de classe. On ne veut pas comprendre que le prolétariat qui a conquis le pouvoir d’Etat ne cesse pas pour autant sa lutte de classe, qu’il la continue sous une autre forme, par d’autres moyens. La dictature du prolétariat est la lutte de classe du prolétariat menée à l’aide d’un instrument tel que le pouvoir d’Etat ; l’un de ces objectifs de cette lutte de classe est de montrer par une longue expérience, par une longue série d’exemples pratiques, aux couches laborieuses non prolétariennes qu’elles ont bien plus intérêt à se prononcer pour la dictature du prolétariat que pour celle de la bourgeoisie, et qu’il n’existe pas de troisième solution. » (237)

En luttant pour la dictature du prolétariat et le renversement de la bourgeoisie capitaliste, en instaurant la dictature du prolétariat et en édifiant le socialisme, la classe ouvrière démontre qu’elle est la seule capable de prendre la direction des masses pour supprimer les classes. Seul le prolétariat a été éduqué par le capitalisme : par l’école du travail, par la lutte dans l’unité contre la classe des capitalistes, par le socialisme scientifique, le prolétariat a assimilé toute la civilisation urbaine et s’est montré capable de mener la grande production moderne ? Seul le prolétariat rompt résolument tous les ponts avec la classe bourgeoise : il n’a aucun intérêt particulier à défendre, aucun privilège, si ce n’est de les supprimer tous. Seul le prolétariat est capable, de par sa discipline, et de par son esprit de sacrifice, d’attirer derrière lui l’ensemble du peuple, de briser les chaînes du passé et de frayer à tout le peuple un chemin vers l’avenir.

« Pour vaincre, pour créer et consolider le socialisme, le prolétariat doit accomplir une double tâche : premièrement, entraîner par l’héroïsme indéfectible de sa lutte révolutionnaire contre le capital la masse des travailleurs et des exploités ; l’entraîner, l’organiser, la diriger en vue de jeter bas la bourgeoisie et de briser entièrement sa résistance ; deuxièmement, mener à sa suite la masse des travailleurs et des exploités, ainsi que les couches petites bourgeoises, dans la voie de la nouvelle construction économique, de l’établissement de relations sociales nouvelles, d’une nouvelle organisation du travail, qui allie le dernier mot de la science et de la technique bourgeoise à l’union massive des travailleurs conscients, artisans de la grande production socialiste. » (238)


  1. LA LIGNE DE MASSE


Il existe une conception opportuniste de la ligne de masse, ou plus exactement une conception qui se voudrait une mise en œuvre de la ligne de masse, alors qu’elle n’a rien à voir avec elle. En quoi consiste-t-elle ? Elle dit qu’il faut partir du niveau de conscience des masses, c’est-à-dire des questions revendicatives, des préoccupations immédiates des masses, et ce n’est que lorsque nous serons apparus comme les meilleurs défenseurs des masses que nous pourrons dénoncer le révisionnisme. Autrement, nous risquerions de nous « couper » des masses. Il est clair comme le jour que, si cette conception prétend lutter contre le révisionnisme, elle le combat en paroles, mais dans les faits, elle laisse les masses sous la direction politique et idéologique de la bourgeoisie.

La ligne de masse telle qu’elle est définie par le marxisme-léninisme repose sur le matérialisme historique. Ce ne sont pas les individus qui font l’histoire, contrairement à ce qu’affirment la bourgeoisie et l’idéalisme. Les transformations historiques sont l’œuvre des masses, du peuple et non pas de prétendus « génies » comme l’affirme la bourgeoisie.

La révolution et l’édification du socialisme ne peuvent pas être l’œuvre des seuls communistes et de leur parti :

« Bâtir la société communiste par les mains des communistes est une idée puérile s’il en fut. Les communistes sont une goutte dans l’océan, une goutte dans l’océan populaire. (…)C’est que dans la masse populaire, nous sommes comme une goutte d’eau dans l’océan et nous ne pouvons exercer le pouvoir qu’à la condition d’exprimer exactement ce dont le peuple a conscience. Sinon, le Parti communiste ne conduira pas le prolétariat, celui-ci n’entraînera pas derrière lui les masses, et route la machine se disloquera. » (239)

Le Parti communiste ne peut jouer son rôle que s’il est capable de mobiliser les masses, s’il est lié à elles, pour qu’elles engagent la transformation révolutionnaire de la société. C’est là ce qui fonde la ligne de masse. Quels en sont les principes ? Il s’agit pour les communistes, lorsqu’ils ont un rôle de direction, d’être capables de mobiliser ceux qu’ils dirigent, de les amener à prendre conscience, à prendre eux-mêmes en mains des responsabilités, de façon à ce que le plus grand nombre de personnes possible participent aux responsabilités et à l’action :

« Une des erreurs les plus grandes et les plus dangereuses que commettent les communistes (comme, d’ailleurs les révolutionnaires en général qui ont mené à bien le début d’une grande révolution), c’est de se figurer que la révolution peut être accomplie par les mains des seul révolutionnaires. Or, pour assurer le succès de toute action révolutionnaire sérieuse, il faut comprendre et savoir appliquer pratiquement l’idée que les révolutionnaires ne peuvent jouer un rôle que comme avant-garde de la classe réellement avancée et viable. Sans alliance avec les non communistes dans les domaines d’activité les plus divers, il ne saurait être question d’aucun succès en matière de construction de la société communiste. » (240)

Donc la ligne de masse est opposée à l’autoritarisme, c’est-à-dire à l’attitude qui consiste à imposer son point de vue aux masses que l’on dirige.

Mais il y a un second aspect de la ligne de masse : appliquer la ligne de masse signifie pour le marxisme-léninisme exposer sans rien cacher ses positions, mais ne pas chercher à imposer ces positions de façon autoritaire, si les masses ne les ont pas encore fait leur. Par exemple, que signifie aujourd’hui en France, « exprimer les idées présentes dans le peuple » ? Il s’agit d’abord de se poser la question : quelle est dans notre société l’idéologie dominante ? Il est clair qu’il s’agit de l’idéologie de la classe dominante, de l’idéologie bourgeoise. « Exprimer les idées présentes dans le peuple » ne peut aboutir qu’à refléter l’idéologie dominante et à la reproduire.

L’électoralisme est à l’heure actuelle dominante dans le peuple : donc on reflètera les illusions électoralistes. Mais ce ne sont pas ces points de vue « majoritaires » qui répondent aux intérêts des travailleurs : une position peut être majoritaire à un moment donné sans être juste pour autant. L’opportunisme consiste justement à suivre un point de vue parce qu’il est « majoritaire » ; mais un principe du marxisme-léninisme est d’ « oser aller à contre-courant » et de ne jamais perdre de vue le point de vue des intérêts du peuple.

Une ligne politique est le reflet d’une certaine conception du monde. Toute lutte de lignes est le reflet de la lutte des classes. Ainsi la ligne révisionniste est la ligne bourgeoise infiltrée dans le mouvement ouvrier : les idées des révisionnistes sont les idées de la bourgeoisie infiltrée dans la classe ouvrière. Entre la ligne révisionniste et la ligne marxiste-léniniste, il y a les intérêts inconciliables de deux classes ennemies, la bourgeoisie et le prolétariat, il y a une lutte à mort ; il ne saurait y avoir coexistence pacifique. Le révisionnisme moderne est le dernier rempart de l’impérialisme agonisant : c’est dans le combat contre lui que s’édifie la ligne du Parti et que se pratique le marxisme-léninisme. Le révisionnisme est en effet par la ligne politique et l’idéologie qu’il développe, l’obstacle principal à la révolution dans notre pays : l’attitude adoptée à son égard est un critère qui permet de différencier le révolutionnaire authentique du révolutionnaire en paroles.

L’autoritarisme et le fait d’exprimer les idées présentes dans les masses ne considèrent qu’un seul aspect de la ligne de masse. Il faut partir des masses pour retourner aux masses : systématiser les idées des masses est le rôle du Parti, porteur de l’idéologie révolutionnaire :

« Le marxisme enseigne (…) que le parti politique de la classe ouvrière, c’est-à-dire le parti communiste est le seul capable de grouper, d’éduquer et d’organiser l’avant-garde du prolétariat et de toutes les masses laborieuses, qui est seul en mesure de s’opposer aux inévitables oscillations petites bourgeoises de ces masses, aux inévitables traditions et récidives de l’étroitesse, corporative ou des préjugés corporatifs dans le prolétariat, et de diriger toutes les activités unifiées de l’ensemble du prolétariat, c’est-à-dire le diriger politiquement et, par son intermédiaire, guider toutes les masses laborieuses. Autrement la dictature du prolétariat est impossible. » (241)




 
 
 

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