Liberté, égalité, fraternité (Partie 37)
- jeanbernardritt
- 23 avr. 2023
- 13 min de lecture
Liberté, égalité, fraternité (Partie 37)
LA NATION
Qu’est-ce que la nation ? La définition de la nation a été formulée en 1913 par Staline dans un article connu aujourd’hui sous le titre Le marxisme et la question nationale :
« La nation est une communauté stable, historiquement constituée, de langue, de territoire, de vie économique et de formation psychique, qui se traduit dans une communauté de culture. » (212)
Cette définition se fonde sur une analyse matérialiste historique et dialectique et rassemble les cinq caractères spécifiques de la nation.
La nation est une communauté stable, historiquement constituée :
La nation française, par exemple, n’est pas née à partir d’une seule race, ou d’une seule tribu, ou d’une seule peuplade. Seuls les idéologues racistes et fascistes exaltent l’idée d’une nation fondée sur une seule race, ou race « pure » qu’ils tiennent pour « supérieure » (Hitler, par exemple), mais leur théorie est totalement idéaliste et fausse, sans parler de ses criminelles conséquences. La nation française s’est constituée à travers des siècles d’histoire commune, vécue par des peuples divers : Ligures, Ibères, Gaulois, Romains, Germains, Normands, Celtes, etc. Les contradictions, et donc les luttes et les combats de ces peuples entre eux, ont fini par se résoudre de façons variées (victoires, défaites ou coexistence), et se sont stabilisées. Avec le capitalisme, la nation française est alors apparue dans ses frontières actuelles, demeurées stables depuis le XIX° siècle. L’empire fondé par Bonaparte incluant l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, etc. ne formait pas une nation, mais seulement « un conglomérat de groupes accidentels et peu liés entre eux » (Staline), qui ne revêtait aucune stabilité et se désagrégea rapidement.
La nation se fonde sur une communauté de langue
La langue constitue l’un des premiers véhicules de toutes les activités humaines. Elle concourt à la stabilité de tout groupe humain, dont elle exprime l’unité. La nation ne peut se constituer que par le rassemblement d’hommes capables de se comprendre entre eux, disposant donc d’une langue commune. Cette langue s’enrichit, au cours du développement historique de la nation, par les apports provenant des différents peuples qui s’y intègrent et la composent. Ainsi la langue française, aux origines latines, provient de l’ancien langage de l’Ile-de-France qui s’est enrichi et transformé peu à peu. Cette communauté de langue revêt un caractère populaire et n’a rien à voir avec l’institution d’une langue officielle d’Etat (qui peut résulter de circonstances historiques exceptionnelles).
Dans les colonies, nations opprimées, la langue officielle est celle du colonisateur, alors que la langue nationale, parfois interdite, est celle du peuple autochtone (par exemple à l’époque de la domination française, le français était la langue officielle en Algérie, alors que la langue nationale était l’arabe). Toutefois l’existence de la langue commune de la nation n’exclut pas la pratique de dialectes, de patois et même la persistance de langues de minorités nationales ; mais les hommes qui en font usage recourent à la langue commune dans leurs relations avec les autres hommes de la nation. Ainsi en France actuelle, Alsaciens, Bretons, Corses, Basques, Catalans, etc., parlent couramment le français même s’ils utilisent encore dans certaines régions leurs langues d’origine, dialectes ou patois.
La nation s’étend sur un territoire commun
L’histoire d’une communauté humaine n’a jamais eu de développement identique, jusqu’à nos jours, en dehors d’une communauté de territoire. A notre époque, où le capitalisme n’a pas encore disparu à l’échelle mondiale, la stabilité d’une communauté d’hommes reste liée à la communauté du territoire où ils vivent ensemble. Des groupes d’hommes différents peuvent utiliser la même langue, comme les Anglais et les Américains des Etats-Unis, mais ils ne forment pas une nation parce qu’ils ne vivent pas sur un territoire commun. Par contre, certains groupes d’hommes peuvent vivre temporairement sur le même territoire que d’autres hommes avec lesquels ils n’ont aucune communauté historique ancienne et dont ils ne parlent pas la langue commune. Mais ils ne participent pas à la formation d’une nation et finissent par être rejetés à la faveur d’une guerre de libération nationale. Ainsi, malgré cent trente-deux ans de présence en Algérie, les Français et d’autres Européens en ont été chassés parce qu’ils y représentaient la domination oppressive du colonialisme. Dans leur cas la communauté de territoire n’était que fallacieuse, le territoire national de ces colons restant avant tout celui de ce qu’ils appelaient leur « métropole ».
La nation s’appuie sur la communauté de la vie économique
La nation assure la cohésion économique entre les différentes parties de son territoire commun. Cette communauté économique n’existe que « s’il y a liaison économique interne soudant les diverses parties en un tout unique » (Staline). Cette condition ne se réalise qu’avec la naissance du capitalisme, au cours du XIX° siècle. Elle se manifeste par exemple par la transformation et l’utilisation de ressources du sol dans une autre région du territoire commun que celle où ces ressources ont été extraites.
La nation correspond à une communauté de formation psychique qui se traduit par une communauté de culture
Staline écrit :
« La formation psychique en elle-même, ou, comme on l’appelle autrement, le « caractère national », apparaît pour l’observateur comme quelque chose d’insaisissable, mais pour autant qu’elle s’exprime dans l’originalité de la culture commune à la nation, elle est saisissable et ne saurait être méconnue ».
Cette communauté de formation psychique et de culture se manifeste dans la littérature, dans les arts, dans les usages et dans les coutumes, dans le mode de vie, et même dans les traits les plus marquants et les plus courants du caractère. Elle n’est pas immuable et subit modifications et transformations du fait des luttes de classes.
Il résulte de la réunion de ces cinq caractères le fait de la nation. « L‘absence même d’une seule d’entre elles suffit pour qu’il n’y ait pas « nation ». » (Staline)
Quand apparaît la « nation » ? Staline écrit en 1913 :
« La « nation » n’est pas seulement une catégorie historique, mais une catégorie historique d’une époque déterminée, de l’époque du capitalisme ascendant. Elle manifeste la victoire du capitalisme sur le morcellement féodal. »
Dans L’impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916), Lénine distingue les nations oppressives et les nations opprimées. Les nations opprimées sont les nations déjà parvenues au stade de développement capitaliste, mais dominées par de plus grandes nations capitalistes (l’Irlande dominée par l’Angleterre, la Pologne dominée par la Russie, etc.) ainsi que les colonies et semi-colonies non encore parvenues au stade de développement capitaliste.
Mais en 1917, la Révolution bolchevique fit apparaître un type nouveau de nation : la nation socialiste. L’Union des Républiques socialistes soviétiques constitua un Etat multinational regroupant plusieurs nations socialistes. Mais aujourd’hui l’U.R.S.S. est redevenue capitaliste à la mort de Staline ; sa politique mondiale est social impérialiste.
Elle a dominé pendant longtemps plusieurs nations opprimées et colonisées : la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la République démocratique d’Allemagne, les nations issues des anciennes colonies des tsars.
De 1949 à 1976, la République populaire de Chine était un pays multinational uni, de régime socialiste.
Avec le rejet de la domination colonialiste sont apparus, depuis 1945, de nouveaux types de nations, qui ne sont pas des nations socialistes, mais des nations en voie de développement, dans la consolidation de leur récente indépendance nationale. Sur le plan international, ces nations suivent une voie anti-impérialiste. Sur le plan intérieur, leurs structures de développement conservent des caractères capitalistes, en même temps que dans certains secteurs, elles se réfèrent au socialisme (Algérie, Congo, etc.).
La question nationale et la question coloniale appartiennent au même problème. Marx et Engels exigèrent la libre détermination des peuples d’Irlande et de Pologne. Lénine et Staline formulèrent le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et l’étendirent des nations capitalistes aux colonies et aux semi-colonies (Chine, Inde, etc.). Les quatre théoriciens du socialisme scientifique élaborèrent et développèrent le principe suivant lequel « un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être un peuple libre ».
LE NATIONALISME CHAUVIN ET LE CHAUVINISME DE GRANDE PUISSANCE
Parvenues au stade de l’impérialisme (fin du XIX° siècle), les nations oppressives entrèrent en lutte pour le partage du monde. De leur rivalité prit naissance la première guerre mondiale. A cette occasion les bourgeoisies capitalistes entraînèrent leurs peuples respectifs à soutenir leurs intérêts impérialistes. Elles s’appuyèrent dans ce but sur le déchaînement d’une idéologie nationaliste chauvine. Elles trouvèrent un soutien auprès des chefs des partis sociaux-démocrates de la Deuxième Internationale, sauf en Russie. Lénine qualifia ces « socialistes » d’opportunistes sombrés dans le social- chauvinisme.
Le nationalisme chauvin est la première forme de l’idéologie impérialiste introduite au sein des peuples des nations oppressives. Par la suite, la même idéologie apparut de manière insidieuse dans les rangs de certains partis communistes appartenant à la Troisième Internationale. Par exemple, dès avant 1939, sous l’influence de Maurice Thorez, le Parti « communiste » français adopta une position favorable aux entreprises de sa propre bourgeoisie colonialiste en ce qui concerne la situation de certaines colonies. Après 1945, cette ligne de soutien indirect mais réel se concrétisa dans l’attitude du Parti communiste français à propos de l’ « Union française ». Concernant plus particulièrement l’Algérie, nation opprimée par l’impérialisme français, la ligne de ce parti fut une ligne assimilationniste.
Après le XX° Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique, Khrouchtchev adopta une ligne de retour au capitalisme et pratiqua une politique d’oppression à l’égard des nations engagées antérieurement dans la voie du socialisme, comme à l’égard des nations issues des anciennes colonies tsaristes. C’est du chauvinisme de grande puissance, et il est de même nature que le nationalisme chauvin. Le chauvinisme de grande puissance consiste à opprimer des nations plus petites ou colonisées.
Liberté, égalité, fraternité (Partie 38)
INTERNATIONALISME PROLETARIEN ET PATRIOTISME PROLETARIEN
Au nationalisme chauvin ou au chauvinisme de grande puissance, le marxisme-léninisme oppose le patriotisme prolétarien et l’internationalisme prolétarien : tous deux sont indissociables.
L’IMPERIALISME D’ETAT
L’apparition et la signification du monopole d’Etat ont été clairement perçues et analysées par Engels en particulier dans l’Anti-Dühring. Le développement de la société capitaliste, de par ses lois internes pousse à la concentration des forces productives et à la socialisation croissante du travail. Ainsi apparaissent de nouvelles formes, tels les « trusts », union des gros producteurs nationaux d’une seule et même branche industrielle ; ces trusts ont pour but de réglementer la production par la détermination de la quantité à produire et la répartition de celle-ci entre eux. Bientôt ces trusts se regroupent par le fait de la concurrence entre eux, et concentrent toute une branche industrielle en une seule grande société par action :
« Dans les trusts, la libre concurrence se convertit en monopole, la production sans plan de la société capitaliste capitule devant la production planifiée de la société socialiste qui s’approche. Mais, ici, l’exploitation devient si palpable qu’il faut qu’elle s’effondre. Pas un peuple ne supporterait une production dirigée par des trusts, une exploitation à ce point cynique de l’ensemble par une petite bande d’encaisseurs de coupons. » (213)
Il apparaît alors un phénomène nouveau, la nationalisation, qui donne à l’Etat capitaliste un rôle encore plus oppressif. A la fin du XIX° siècle et au début du XX° siècle, le capitalisme est parvenu à son stade suprême de développement : l’impérialisme. L’essence économique de l’impérialisme, c’est la domination des monopoles ; la grande production atteint des proportions telles que la libre concurrence fait place aux monopoles. En 1917, Lénine caractérisait ainsi la situation :
« Le capitalisme mondial en est arrivé aujourd’hui, approximativement depuis le début du XX° siècle, au stade impérialiste. L’impérialisme ou époque du capital financier est ce haut niveau de développement de l’économie capitaliste où les associations monopolistes (syndicats patronaux, cartels, trusts) ont acquis une importance décisive, où le capital bancaire, parvenu à un degré extrême de concentration, a fusionné avec le capital industriel, où l’exportation du capital dans les pays étrangers a revêtu de très grandes proportions, où l’univers est déjà territorialement divisé entre les pays les plus riches et où le partage du monde entre les trusts internationaux a commencé. Les guerres impérialistes pour la domination du monde, pour les marchés du capital bancaire, pour l’étranglement des nationalités petites et faibles, sont inévitables dans cette conjoncture. Et telle est précisément la première grande guerre impérialiste, celle de 1914-1917. Le degré exceptionnellement élevé du développement du capitalisme mondial en général, la substitution du capitalisme monopoliste à la libre concurrence, la formation par les banques, et aussi par les associations de capitalistes, d’un appareil de réglementation sociale de la production et de la répartition ; la hausse des prix et l’oppression croissante de la classe ouvrière par les syndicats patronaux, en fonction du développement des monopoles capitalistes, ainsi que les immenses difficultés de la lutte économique et politique de la clase ouvrière, les horreurs, les calamités, la ruine, la barbarie engendrées par la guerre impérialiste, c’est ce qui fait que le capitalisme au degré actuel de son évolution, devient l’ère de la révolution prolétarienne, socialiste. Cette ère s’est ouverte. » (214)
Il convient de souligner deux idées dans cet exposé synthétique que Lénine proposait d’introduire dans le programme du Parti bolchevik :
D’abord l’idée que s’est formé, grâce aux monopoles et surtout aux banques, « un appareil de réglementation sociale de la production et de la répartition ». C’est là un des traits les plus visibles du capitalisme monopoliste d’Etat.
Ensuite l’idée que le capitalisme moderne « devient l’ère de la révolution prolétarienne socialiste ».
Ces deux idées sont indissociablement liées chez Lénine, la première impliquant la seconde comme l’indique le texte.
Mais les révisionnistes modernes ont radicalement séparés ces deux idées. Ces derniers proposent de perfectionner, dans le cadre du système capitaliste, cet « appareil de réglementation sociale de la production et de la répartition », en promettant de lui donner un contenu plus « juste » et plus « démocratique ». Par des réformes successives, et en passant par l’étape de la « démocratie avancée », ce processus conduirait pacifiquement au « socialisme ». Pour Lénine, l’impérialisme est l’ère de la révolution prolétarienne, et, en particulier, « Le capitalisme monopoliste d’Etat est la préparation matérielle la plus complète du socialisme, l’antichambre du socialisme, l’étape de l’histoire qu’aucune autre étape nesépare du socialisme. » (215)
Pour les révisionnistes, le capitalisme monopoliste d’Etat, c’est l’époque où l’on peut faire l’économie de la révolution prolétarienne. En fait, le perfectionnement, dans le cadre laissé intact du système capitaliste, de « l’appareil de réglementation sociale de la production et de la répartition », aboutira immanquablement au renforcement du capitalisme monopoliste d’Etat, donc de l’impérialisme. Les révisionnistes prétendent que la phase du capitalisme monopoliste d’Etat est à la fois en continuité et en rupture avec la « phase précédente », celle de l’impérialisme. Les révisionnistes séparent capitalisme monopoliste d’Etat et impérialisme, Etat et monopole : le fond de la rupture serait le prétendu « nouveau rôle de l’Etat ».
Contre les révisionnistes, le marxisme-léninisme affirme que le capitalisme monopoliste d’Etat n’est rien d’autre que l’impérialisme moderne. Mao Tsetoung a théorisé cela en affirmant que nous sommes toujours à l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne. Le capitalisme monopoliste d’Etat c’est la forme moderne de l’impérialisme, celle qui est apparue, selon Lénine, au cours de la première guerre mondiale impérialiste de 1914-1918 ; les traits fondamentaux du capitalisme d’Etat sont les traits fondamentaux de l’impérialisme : domination des monopoles et du capital financier, exportation des capitaux, partage du monde entre les pays capitalistes et lutte pour les zones d’influence.
LA SITUATION INTERNATIONALE
Qu’est-ce que notre époque ? La bourgeoisie se plaît parfois à parler d’accélération de l’histoire, accumulant à plaisir les conquêtes technologiques et scientifiques. Le prolétariat parle d’accélération de la révolution et il observe ce qui se passe :
1917 : les peuples de Russie secouent le joug tsariste, et créent le premier « Etat soviétique ». Ils sont rejoints en 1945 par de nombreux peuples d’Europe centrale.
1949 : le peuple chinois a fait sa révolution ; depuis il n’est pas un peuple qui n’entreprenne sa lutte contre l’ennemi commun.
Depuis 1917, l’histoire s’accélère dans cette époque qui est encore la notre, celle de l’impérialisme agonisant,
« L’époque historique, dit Mao Tsetoung, où dans le monde entier le capitalisme et l’impérialisme courent à leur perte, où dans le monde entier le socialisme et la démocratie populaire marchent à la victoire. »
A l’issue de la Révolution d’Octobre 1917, Lénine a indiqué :
« La journée de demain, dans l’histoire mondiale, sera justement celle du réveil définitif des peuples opprimés par l’impérialisme et du commencement d’une longue et âpre bataille pour leur affranchissement. »
Ce grand jour est là, et les peuples sont effectivement entrés en lutte. Parmi eux, ceux d’Asie, d’Afrique, et d’Amérique latine combattent en premières lignes, car, dans cette zone du monde, convergent les contradictions du monde contemporain : la contradiction qui oppose nations opprimées et impérialisme, la contradiction qui oppose prolétariat et bourgeoisie dans les pays capitalistes, la contradiction qui oppose les pays capitalistes entre eux, et la contradiction qui oppose l’impérialisme et le socialisme.
L’époque qui commence avec Octobre 1917 reste notre époque ; et l’essence de l’impérialisme reste « la rivalité de plusieurs grandes puissances tendant à l’hégémonie » (Lénine).Mais les chefs de file de l’impérialisme ont changé.
L’impérialisme britannique qui contrôlait un empire où « jamais le soleil ne se couchait », est relégué au second rôle ; l’impérialisme hitlérien a été décapité par le gigantesque effort des peuples, l’Union soviétique en tête. A partir de la mort de Staline, il y a eu deux chefs de file : l’impérialisme américain et le social-impérialisme soviétique.
Sorti considérablement renforcé de la seconde guerre mondiale, l’impérialisme américain a jeté ses tentacules sur le monde entier pour le dominer. Après trente années, il a dû baisser pavillon, sans toutefois cesser de tenter son rêve d’hégémonie mondiale. Affaibli économiquement (sa part dans la production industrielle mondiale est passée de 53,3 % à 32,4 %, et les exportations de 41,3% à 16 % de 1948 à 1970) l’impérialisme américain est atteint sur le plan politique. Cette situation de déclin confirme l’analyse de 1947 de Mao Tsetoung :
« Le boom du temps de guerre aux Etats-Unis n’est que temporaire. Leur puissance n’est que superficielle et passagère. Des contradictions irréconciliables tant à l’intérieur que sur le plan international menacent quotidiennement comme un volcan l’impérialisme américain ? L’impérialisme américain est assis sur un volcan. » (216)
Le social-impérialisme est nouveau venu sur le plan international. Reniant la ligne prolétarienne, les révisionnistes ont transformé le premier Etat socialiste en un nouvel Etat impérialiste, qui renoue avec l’impérialisme des anciens tsars. C’est un impérialisme qui use des mots du socialisme et de l’amitié pour mieux dominer.
BOURGEOISIE NATIONALE ET BOURGEOISIE COMPRADORE
L’impérialisme, c’est la guerre. Il n’a, malgré les revers subi, pas changé de nature : c’est la course au profit maximum, l’expansion économique suivie de l’expansion militaire. C’est là une loi objective indépendante de la volonté des hommes. « La guerre est la continuation de la politique » (Clausewitz) : sans indépendance militaire, pas d’indépendance politique, et donc pas d’indépendance économique.
Par exemple, la politique étrangère et militaire française comporte deux aspects : d’une part la conquête et la défense de zones d’influence dans le monde et notamment en Afrique et Méditerranée, d’autre part la défense nationale proprement dite.
Pour ce qui est du premier aspect, il convient de le condamner sans réserve au nom de l’internationalisme prolétarien. Il convient, en leur accordant toute confiance, de soutenir sans réserve les peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, victimes de l’impérialisme, du colonialisme et du néo-colonialisme français.
Le second aspect de la politique militaire du gouvernement des monopoles capitalistes, est la prétention de s’opposer au contrôle, aux brimades et au pillage des superpuissances : en paroles la bourgeoisie monopoliste se présente comme soucieuse de l’indépendance nationale. Mais la fraction, de la bourgeoisie compradore, la bourgeoisie monopoliste est étrangère à la nation. D’une part, elle défend ses profits, mais d’autre part elle n’est pas prête à affronter un éventuel agresseur. Le « patriotisme » bourgeois s’est confondu bien vite en France, immédiatement après la Révolution de 1789, avec le chauvinisme : il a servi jusqu’en 1918 à tromper le peuple, à faire combattre le peuple pour défendre les intérêts sordides de la bourgeoisie impérialiste.
Le patriotisme est inséparable de son contenu de classe : patriotisme bourgeois, ou patriotisme prolétarien.
Posts récents
Voir toutPartie 22: Israël - Église - Messie Vous avez eu les Signes: - Le Messie est connu de la terre entière, son enseignement est répandu ,...
Partie 21: Israël - Église - Messie Notre Père. Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta...
Partie 20: Israël - Église - Messie deuxième partie: les nations Guerre de la Russie contre l'Ukraine Il appartient aux peuples russe et...
Comments