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Liberté, égalité, fraternité (Partie 2)

  • jeanbernardritt
  • 10 déc. 2024
  • 7 min de lecture

Liberté, égalité, fraternité (Partie 2)




CHAPITRE I




« PREFACE DE L’EDITION ANGLAISE DE 1888 » DE FRIEDRICH ENGELS.

















Cette préface comprend trois parties : l’histoire de Manifeste du parti communiste, le résumé de la thèse générale de ce livre, et une précision essentielle sur ce qui a changé quant aux idées les plus importantes depuis que ce livre a été rédigé en 1847.


  1. HISTORIQUE DU LIVRE. SA GENESE.


Friedrich Engels expose à quelle occasion le Manifeste du parti communiste  a été écrit, quel était l’objectif visé, et quel a été l’histoire de ce livre en relation avec les événements historiques qui lui sont contemporains. A l’origine, il s’agissait d’établir un programme (1) pour les communistes, organisés dans la « Ligue des communistes ».


LA LIGUE DES COMMUNISTES.


Au milieu du XIX° siècle, la classe ouvrière était encore dans un état embryonnaire, et il se développait alors une lutte aiguë en vue de la création d’un parti prolétarien, indépendant des autres forces politiques, capable de diriger les ouvriers tant dans leurs luttes économiques que politiques. Il existait alors de nombreuses sectes (2) qui prônaient la conspiration, s’illustraient par des rites d’initiation, des serments de fidélité, la concentration du pouvoir dans les mains des chefs.

Afin de regrouper les éléments avancés de la classe ouvrière, Marx et Engels créèrent au début de l’année 1846, le « Comité communiste de correspondance de Bruxelles ».Ce Comité correspondait avec des ouvriers socialistes de différents pays d’Europe ; des circulaires lithographiées étaient publiées et il y avait des collectes permettant de couvrir les frais de propagande. Ce Comité entra en contact avec la « Ligue des justes », en France et en Angleterre, en vue de créer ce type de Comité partout.

Engels avait connu les chefs de la « Ligue des justes » à Londres en 1843 : ceux-ci, l’horloger Joseph Moll, le cordonnier Heinrich Bauer, et Karl Schapper, ancien étudiant, exilé politique, fondèrent un Comité à leur tour.

A la fin de 1846, il y eut un tournant dans l’état d’esprit des membres de la « Ligue des justes » : ils se détournaient des courants du socialisme utopique (3) qu’ils avaient prônés jusque là et se tournaient vers le socialisme scientifique (4).

En novembre 1846, la Chambre du Peuple, organisme central de la « Ligue des justes », quitta Paris pour Londres et envisagea la réunion d’un congrès communiste international pour le début de mai 1847. Ne réussissant pas à élaborer un programme, les chefs de la « Ligue des justes » se tournèrent vers Marx et Engels. Moll, délégué à Bruxelles, proposa à tous deux l’adhésion à la « Ligue des justes » et demanda leur concours à la rédaction du programme. Déjà invités antérieurement à adhérer à la « Ligue des justes », Marx et Engels avaient refusé cette offre en raison des idées utopiques dominantes dans cette organisation, et des principes sectaires et conspirateurs développés par elle, à l’image de toutes les sociétés ouvrières sévissant à cette époque. Mais voyant la possibilité de faire de la « Ligue des justes » le noyau du parti prolétarien, le désir de changer manifesté par les chefs de la « Ligue des justes », tant du point de vue de l’orientation qu’en ce qui concerne la réorganisation, Marx et Engels y adhérèrent.

Le congrès de la « Ligue des justes » se tint à Londres au début de juin 1847. Faute de ressources, Marx ne put s’y rendre. Wolff, délégué du groupe de Bruxelles, y alla avec les instructions de Marx. Engels fut délégué pour le groupe de Paris. A ce congrès, la « Ligue des justes » prit le nom de « Ligue des communistes ».Marx devait déclarer, dans une correspondance datant de 1877 : « La première adhésion d’Engels et de moi à la société secrète des communistes s’est faite à la condition absolue que l’on éliminerait des statuts tout ce qui concourt à la superstition des autorités ». (5)

Marx voulait signifier par là son refus du culte des chefs.

Quels furent les nouveaux statuts ? Ils renfermaient différents principes, comme :

  • L’électivité des dirigeants ;

  • La centralisation ;

  • La subordination des organismes inférieurs aux organismes supérieurs ;

  • L’organisme suprême était le congrès, composé des délégués des organisations locales ;

  • Le comité central détenait le pouvoir exécutif dans les intervalles entre deux congrès ;

  • La cellule de base était la « communauté » avec un président et un adjoint éligibles ;

  • Plusieurs communautés formaient une région dirigée par un comité. L’un des arrondissements du pays ou de la province était déclaré dirigeant ; tous les autres en relevaient et devaient passer par lui pour communiquer avec le comité central de province ;

  • Le candidat à l’adhésion à la « Ligue des communistes » prenait connaissance des statuts et adhérait avec l’approbation de la communauté, de son président et d’un membre répondant.

Les statuts prévoyaient également des règles d’exclusion pour diverses infractions, un système de cotisations et des dépenses des ressources.

Les membres de la « Ligue des communistes » devaient professer le communisme, mener une vie digne des communistes, se dévouer à la propagande, ne pas appartenir à des groupes hostiles à la Ligue, respecter ses décisions et garder les secrets du parti.


Liberté, égalité, fraternité (Partie 3)



La « Ligue des communistes » est la première organisation d’un type nouveau, quoiqu ‘elle ne compta que 400 personnes dans ses rangs. La figure centrale n’y était pas encore l’ouvrier des grandes entreprises industrielles, mais l’apprenti artisan prolétarisé.

Le congrès décida de renoncer à l’ancien mot d’ordre : « Tous les hommes sont frères ! » au profit de l’appel suggéré par Marx et Engels : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ».Pour la première fois dans l’histoire, on lançait un mot de ralliement incarnant le principe de l’internationalisme prolétarien : l’idée de l’unité de la classe ouvrière contre le capitalisme et l’idée de la solidarité de tous les travailleurs. La création de la « Ligue des communistes » constitue la première fusion entre le socialisme scientifique et le mouvement ouvrier.

Après le 1° congrès, il fallait consolider l’idéologie et la structure de la « Ligue des communistes ». Le 5 août 1847, une communauté et une région de la « Ligue des communistes » furent instituées à Bruxelles sur l’initiative de Marx. Marx, Wolff, le Belge Philippe Gigot, agrégé ès lettres et philosophie, et Junge, ouvrier allemand, firent partie du comité régional, présidé par Marx. Le rôle de ce dernier ne se limita pas à la direction des communautés belges, mais de fait, Bruxelles devint le centre directeur de la « Ligue des communistes ».

Selon Marx, l’objectif essentiel de la « Ligue des communistes » était la propagande du communisme. La « Ligue des communistes » était vouée à la clandestinité du fait de la domination de monarchies absolues et de régimes dits « libéraux » qui opposaient de nombreux obstacles à la lutte des communistes. Mais selon Marx, la « Ligue des communistes » devait éviter l’isolement par rapport aux masses, isolement tel qu’on le trouvait de la part des sociétés ouvrières des années 1830 et 1840. Pour éviter cela, la Ligue devait s’associer des sociétés ouvrières déclarées, se rattacher celles qui existent déjà, ou en créer, comme l’Association culturelle des ouvriers allemands de Londres, qui comprenait des sociétés de bibliothèques, de cours, de chorales, ou la Société ouvrière allemande, composée surtout d’émigrés, société créée à Bruxelles, en août 1847, comprenant d’abord 37 membres, puis au bout de quelques mois, une centaine. Les membres de la « Ligue des communistes » y jouaient un rôle de premier plan.

Marx était conscient du fait que la propagande du communisme requérait un organe de presse. Weydemeyer (6) écrivait à Marx le 28 juin 1846 : « Il est désolant de n’avoir aucun organe pour publier de courts articles sans que la censure s’en mêle. Je suis persuadé que tu es le seul qui pourrait se charger du travail de rédaction. »

Ce rôle d’organe de presse fut joué en partie par la « Gazette allemande de Bruxelles », qui paraissait deux fois par semaine depuis le 1° janvier 1847 jusqu’au 27 février 1848.

Pour éliminer les derniers restes de socialisme utopique, il apparut la nécessité de convoquer un nouveau congrès de la « Ligue des communistes », qui se réunit du 29 novembre 1847 au 8 janvier 1848 à Londres. Lors des préparatifs du congrès, le comité central envoya aux communautés de la Ligue son projet de programme, rédigé selon l’usage des sociétés secrètes de l’époque, sous forme d’un catéchisme révolutionnaire ou d’un symbole de foi : liste de questions et de brèves réponses. Le projet, débattu lors des réunions des communautés, ne convint ni à Paris, ni à Bruxelles. Hess soumit un second projet, rejeté également.

Sur la demande des membres parisiens de la Ligue, Engels en composa un troisième, intitulé « Principes du communisme ». Tout en conservant les anciennes formes, il ébauchait les thèses d’un parti prolétarien. Mais selon lui, ce n’était là qu’un brouillon. Il était convaincu que, le programme nécessitant une argumentation historique, ne pouvait tenir dans un questionnaire. Il écrit à Marx, quelques jours avant de venir à Londres : « Réfléchis donc un peu à la profession de foi. Je crois qu’il est préférable d’abandonner la forme du catéchisme et d’intituler cette brochure : Manifeste communiste. Comme il nous y faut parler plus ou moins d’histoire la forme actuelle ne convient pas. » (7).

Marx se rangeait à l’avis d’Engels et considéra les Principes du communisme comme un avant-projet. Le congrès chargea Marx et Engels de la rédaction du programme sous la forme d’un manifeste. Marx regagna Bruxelles sans doute le 13 décembre 1847 et se mit au travail, ainsi que durant le premier mois de 1848. Si quant aux idées, le Manifeste du parti communiste est l’œuvre de deux auteurs, Marx et Engels, et s’il s’inspire en partie des Principes du communisme, l’expression littéraire appartient à Marx.

Achevé fin janvier 1848, le manuscrit fut envoyé à Londres. La première édition parut pendant la révolution française de février. A la mi-mars 1848, 1000 exemplaires furent expédiés à Paris pour diffusion en France et en Allemagne.

Quelle était, en Europe, la situation des différentes forces sociales lorsque fut publié le Manifeste du parti communiste ? Les différentes classes exploitantes luttaient entre elles ; les différentes fractions bourgeoises luttaient également entre elles. Le mouvement ouvrier aspirait à l’indépendance, à se constituer en force politique autonome.

Quel a été l’avenir du livre ? Quand le mouvement ouvrier était en recul, le livre était peu lu, quand le mouvement ouvrier connaissait un certain essor, le livre était très répandu. En regard de cela, on peut distinguer deux périodes de lecture de Manifeste du parti communiste.



 
 
 

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