LA RESISTANCE ET LA FRANC-MACONNERIE(Partie13)
- jeanbernardritt
- 19 mai 2021
- 5 min de lecture
LA RESISTANCE ET LA FRANC-MACONNERIE
(Partie13)
Troisième partie : Le rôle de la franc-maçonnerie
La franc-maçonnerie ne pouvait pas voir plus loin que l’avant-garde de la classe ouvrière, qui est devenue la classe la plus avancée de la société. Dans la mesure où les intérêts stratégiques de cette classe ont été trahis par les dirigeants révisionnistes et opportunistes de celle-ci, la seule optique était la réalisation du programme du CNR.
Pourtant, depuis la Révolution française de 1789, mais surtout depuis les révolutions de 1848 et de 1871, se sont posées avec de plus en plus d’acuité les questions de la démocratie, de la liberté et de l’égalité.
Ces problèmes se posent de la façon suivante :
L’Etat bourgeois, c’est la liberté, pour une minorité de plus en plus restreinte d’exploiter d’autrui. C’est l’absence de démocratie et d’égalité pour le plus grand nombre. C’est une organisation parfaite de la micro-économie, au niveau de chaque entreprise prise individuellement. Mais c’est l’anarchie au niveau de la macro-économie et de l’organisation de l »’économie dans son ensemble.
L’Etat socialiste, c’est la démocratie et l’égalité pour la majorité, une organisation planifiée de l’économie, assurant à chacun des moyens de vivre (travail, logement, loisirs,…). C’est aussi la dictature sur la minorité des anciens exploiteurs. Le point clé est la collectivisation des moyens de production.
La société, dans son ensemble aspire au socialisme, et donc à une prise en charge de l’économie par la classe ouvrière et ses alliés.
En conséquence, seul le socialisme véritable est satisfaisant quant à l’application des principes de « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Comme en 1789, 1848 ou 1871, les classes privilégiées n’accepteront pas de gaité de cœur de renoncer à leurs privilèges.
Le passage de l’ancien système au nouveau système nécessite donc une période difficile, de rupture, une période révolutionnaire, qui sera forcément une période de guerre populaire.
Il convient donc de s’y préparer, le contexte général pouvant être, soit une paix relative entre les Etats, soit une guerre entre les nations. Pour la classe ouvrière, il est donc nécessaire de la préparer idéologiquement, afin d’éviter qu’elle ne rate à nouveau le coche et ne se mette de nouveau à la traîne d’une fraction de la bourgeoise, que cette fraction soit de droite, de « gauche » ou ouvertement fasciste. La classe ouvrière, ainsi que ses alliés c’est-à-dire, quel que soit le contexte, notamment entre les nations, paix ou guerre, doit avoir une conscience claire de ses intérêts propres stratégiques, et mène la lutte jusqu’au bout, sans se laisser dévoyer par les révisionnistes, composante de la bourgeoisie au sein de la classe ouvrière.
C’est avec raison que le Régime de Vichy a désigné la franc-maçonnerie comme un ennemi mortel : en effet la franc-maçonnerie irrigue la société de principes républicains qui vont tout à fait à l’encontre du fascisme et même du capitalisme.
Il est capital d’étudier la réalité historique telle qu’elle est.
Par exemple, différents dictionnaires de francs-maçons font l’impasse sur le fait que certaines personnalités étaient francs-maçons, comme Pierre Laval. D’autres francs-maçons sont devenus collaborationnistes et fascistes. Ignorer ce fait, c’est un peu éluder la réalité.
Il est important de mesurer le nombre de francs-maçons qui sont devenus d’une part résistants, et d’autre part collaborationnistes et fascistes. C’est un phénomène probant, tout comme les communistes qui se sont transformés en leur contraire et sont devenus fascistes, comme Jacques Doriot.
Certains historiens affirment qu’il y avait plus de francs-maçons du côté de la collaboration et de l’Occupant, que du côté de la résistance : ceci est un élément à étudier ;
Il en a été de même à toutes les époques historiques :
Lors de la Révolution française de 1789, certains francs-maçons étaient hostiles à cette Révolution (les émigrés, La Fayette,…) , d’autres se sont comportés en traîtres (Mirabeau,…).
Lors de la Commune de Paris de 1871, certains francs-maçons étaient opposés à ce mouvement (les Versaillais, les anciens généraux de Napoléon III,…). De nombreux francs-maçons, communards, se sont transformés en boulangistes ou conservateurs (Rochefort, Malon,…).
Voici quelques éléments qu’il serait utile d’étudier d’un point de vue statistique, sociologique et psychologique :
L’évolution sociologique des francs-maços dans les ateliers :
Au XVIII° siècle : présence d’aristocrates et de la haute-bourgeoisie ;
Au XIX° siècle : présence de la bourgeoisie et de la petite-bourgeoisie (artisans, aristocratie ouvrière,…).
A chacune de ces périodes, la fraternité est « censitaire », et se caractérise par l’absence des classes populaires. Il y a une ségrégation sociale, organisée notamment par le recours aux « hauts-grades », et les loges « entre-soi ». Par exemple, au XX° siècle, il existe des loges composées exclusivement de médecins, d’avocats et de magistrats, d’hommes politiques, de chefs d’entreprise,…. Il y a une forme de fraternité spécialisée « entre-soi », ce sont les « fraternelles ».
L’évolution de la mythologie maçonnique et des rites, des divers thèmes, comme l’égalité. Par exemple, un trait de génie des initiateurs de nouveaux rites a été l’introduction de la maçonnerie templière, et de la lutte contre les deux piliers de l’oppression, le Roi et l’Eglise. Autre exemple : la liberté. La loi du frère Le Chapelier a conduit à l’interdiction de tous les regroupements, y compris les réunions de loges.
La fonction de la « machinerie » maçonnique, et de l’égrégore maçonnique. Si la « tradition » maçonnique traverse toutes les périodes, son objectif reste le même : c’est préparer l’étincelle qui « met le feu à la plaine ». Plus précisément, c’est l’élément qui associe une partie des classes « d’en-haut » aux mouvements révolutionnaires. La franc-maçonnerie place une partie des classes privilégiées dans une position résolument progressive. Elle est un élément déclencheur des crises sociales majeures et des révolutions.
La franc-maçonnerie contribue à scinder les classes privilégiées en deux fractions : l’une conservatrice, l’autre progressive. Ceci en deux périodes bien distinctes : d’abord, entre deux crises, la franc-maçonnerie sert de moyen, parmi d’autres moyens (académies, clubs,…), de diffusion des « lumières » dans l’ensemble de la société, en propageant des thèmes comme la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité … dans l’ensemble du tissu social. Ensuite, elle sert à déclencher la crise en mettant en mouvement, par une scission avec ses éléments réactionnaires, une fraction de la classe privilégiée, entraînant les classe populaires dans ce mouvement d’édification d’une société nouvelle.
Dans ce cadre, il convient de distinguer une maçonnerie « purement théorique », qui reste au niveau des mots, et une maçonnerie pratique, qui considère que ses valeurs sont des réalités à mettre effectivement en œuvre pour la première maçonnerie, dite « théorique », les valeurs sont des faire-valoir, la fraternité a un aspect « bisou nounours », tout à fait irréel et éthéré. Pour la maçonnerie pratique, les valeurs sont prises « au mot », et doivent trouver leur réalisation dans la réalité sociale.
Les francs-maçons, hommes politiques, sont souvent peu assidus en loge, mais ils calent leur manière d’être sur leurs « électorats ».
Concernant le féminisme, l’Obédience du GODF a eu longtemps une manière de voir rétrograde et patriarcale. C’est ainsi que les responsables de l’obédience ont du violenter la majorité pour imposer, de façon très pau démocratique, l’initiation des femmes.
Chaque loge de fait, agit sur la Cité, en vertu de l’adage : « Répandre à l’extérieur du Temple les vérités acquises ». Ceci se manifeste notamment par une opposition irréductible de la franc-maçonnerie par rapport à l’extrême-droite, le fascisme, le racisme, l’antisémitisme, c’est-à-dire toute forme de fanatisme.
Les francs-maçons ne se sont vraiment jamais attelés, ni au cours des « Trente Glorieuses », ni au cours des « Quarante Piteuses », pour impulser une augmentation des droits démocratiques et une diminution des inégalités sociales.
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