LA RESISTANCE ET LA FRANC-MACONNERIE(Partie 4)
- jeanbernardritt
- 11 mai 2021
- 5 min de lecture
LA RESISTANCE ET LA FRANC-MACONNERIE
(Partie 4)
Ainsi, ces divers coûts, mais aussi le temps libre dont il convient de disposer, ne serait-ce que pour participer à au moins deux tenus par mois, conduit automatiquement à réserver la maçonnerie à certaines catégories sociales plutôt aisées, l’aristocratie au XVIII° siècle, la bourgeoisie et la petite-bourgeoisie aux XIX° et XX° siècles. De toute façon, aucun effort n’est fait pour recruter des éléments de la classe ouvrière ou de la paysannerie pauvres : ce recrutement pourrait se concevoir par exemple par l’application du quotient familial et une participation au mouvement en fonction des revenus réels.
Il en résulte donc bien que les valeurs de Liberté-Egalité-Fraternité sont « censitaires » et réservées au-dessus d’un certains « cens ». Seuls sont aidés les francs-maçons de cette « classe moyenne », qui connaissent des difficultés occasionnelles – chômage, licenciement, divorce,… .
Une conséquence est un recrutement « consanguin » : les bourgeois recrutent dans leur milieu et donc de nouveaux bourgeois. Aucun effort n’est fait, ne serait-ce que pour des considérations financières, pour recruter dans les classes sociales inférieures, ne serait-ce que pour regrouper les éléments les plus représentatifs de chaque classe sociale à même d’appliquer les principes de « Liberté-Egalité-Fraternité ».
Il en résulte notamment une forte tendance des francs-maçons vers l’apolitisme, la « neutralité »,, qui confine au conformisme, à la défens e du statut-quo, et donc de la domination bien réelle de la classe bourgeoise. Une fraction de francs-maçons se distingue aussi par un anticommunisme outrancier. Et pourtant la franc-maçonnerie bien conçue a pour objectif immédiat l’instauration du communisme.
En effet, le communisme, c’est la fraternité réelle vécue entre égaux libres. C’est dans la société collectiviste qu’est mis en œuvre le maximum possible d’égalité et de liberté pour l’ensemble des individus et pour chacun pris individuellement. Le communisme est donc, ici et maintenant, l’expression de ce qui correspond le mieux à la devise fondatrice de la maçonnerie : « Liberté-Egalité-Fraternité ».
Peu à peu se dessine l’objectif de la République sociale, correspondant à une réalité sociale fondée sur la liberté, l’égalité et la fraternité. Les principaux idéaux de la Commune de paris, tels la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la laïcité, en particulier dans l’enseignement, ont peu à peu pris place dans la réalité.
Il y a extension des droits sociaux et affirmation des droits de l’homme au niveau international, création de la Société des Nations, puis de l’O.N.U.
Un point spécifique du XX° siècle, c’est l’existence pendant une trentaine d’année, du Parti Communiste Français, qui donne à la classe ouvrière son autonomie. Après la mort de Staline, ce parti est devenu un embryon de la bourgeoisie sociale-démocrate.
Et aujourd’hui ? Le Parti « Communiste » Français est un parti révisionniste, un embryon de la social-démocratie bourgeoise. La franc-maçonnerie doit aider à l’émergence d’un nouveau parti révolutionnaire.
Les responsables du Grand Orient de France ont publié le 25 janvier 2013 un « Manifeste des francs maçons du Grand Orient de France. Une espérance républicaine pour le 21 ème siècle ». C’est une sorte de Manifeste du Parti Maçonnique, dont la conclusion est une reprise de la devise communiste : « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ». Il est en effet déclaré, page 20 : « […] c’est le changement radical de paradigme qu’il faut viser : une distribution des revenus non plus en fonction du travail et de la détention du capital, mais surtout en fonction des besoins de chacun. »
Deux critiques principales peuvent être formulées à l’encontre de ce document. La première critique concerne la lutte que souhaite mener le GODF contre la féodalité financière : il existerait une « laïcité » au niveau financier, consistant à séparer l’Etat de l’argent. Il convient de donner aux mots leurs vrais sens, et de maintenir la lutte pour la laïcité dans le domaine des croyances religieuses. La finance n’est, en tant que telle, ni bien, ni mal : ce qu’il convient d’apprécier, c’est l’usage fait par la finance, placée au service de la majorité, ou bien au service de la minorité. La seconde critique concerne la nature de l’Etat : L’Etat est aujourd’hui confisqué par les puissances d’argent, c’est-à-dire la haute-bourgeoisie. Il s’agit bien de briser cet Etat et de laisser le peuple et son avant-garde, composé de la classe ouvrière, construire un nouvel Etat, comme cela a été fait par les Communards en 1871.
A noter que le GODF a effectué sa « révolution culturelle », et, après divers « pas de clercs », procède enfin à l’initiation des femmes, traitées comme étant « des frères » comme les autres.
Cependant, la « mécanique » maçonnique conserve toute son efficience, et la force de l’égrégore agit indépendamment de la volonté et des désirs des individus. Cette force conduit plus que jamais à affirmer l’égalité (sociale de tous), la liberté (démocratique) et la fraternité (entre les peuples).
Aujourd’hui, la bourgeoisie est divisée en trois branches : la « droite républicaine » (ce sont les successeurs de Cavaignac, de Thiers et de de Gaulle), la gauche sociale-démocrate (ce sont les successeurs de Blum et de Mitterrand) et le fascisme (ce sont les successeurs du général Boulanger et de Pétain). Pour défendre ses intérêts propres, chacune de ces branches essaie de mobiliser le peuple.
Malgré toutes les tentatives d’entrisme, de la part des fascistes, la franc-maçonnerie n’est pas soluble dans l’idéologie fasciste. Les valeurs défendues par la franc-maçonnerie ne pourront jamais être partagées avec le fascisme.
La « mécanique » maçonnique est un instrument de coercition, et éventuellement d’éjection, des membres qui tenteraient de tirer la couverture à eux, tels Cahuzac et consorts. Ceux qui, comme Cahuzac, sont des maçons de pacotille, qui pensent se cacher dans les loges pour se livrer aux pires prévarications, sont éjectés et livrés à la justice populaire. Il en a été ainsi des maçons girondins en 1793, qui ont eu la « gorge tranchée », en conformité avec leur engagement maçonnique. Divers maçons, qui étaient des républicains sociaux et des révolutionnaires, lors de la Commune de Paris de 1871, qui sont devenus ensuite « possibilistes », boulangistes et même monarchistes, se sont retrouvés dans les poubelles de l’Histoire.
Aujourd’hui, une partie des maçons s’engage pour la fraction de droite de la bourgeoisie (par exemple Alain Bauer en faveur de Sarkozy), une autre partie des maçons se met à la remorque de la fraction sociale-démocrate de la bourgeoisie (par exemple Mélenchon).
Si la maçonnerie veut être à nouveau initiateur et déclencheur des valeurs, dont celles du travail et du logement pour tous, ce n’est ni l’une ni l’autre orientation qu’il convient de prendre. L’enjeu, ce n’est ni la droite, ni la gauche, bourgeoises l’une et l’autre, ce qui serait se mettre au service de la minorité la plus riche, au service du MEDEF, mais l’enjeu est de cliver la franc-maçonnerie sur la force populaire, ce qui est se mettre au service du plus grand nombre, de l’intérêt général et donc au service du peuple.
Une fois donnée l’impulsion initiale, il convient d’avoir suffisamment confiance dans le peuple pour que celui-ci conquière son autonomie et crée une République sociale, à l’image de ce qui se déroule dans les loges, et de ce que la Commune a réalisé en 1871 à Paris.
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