La relation entre la science et la religion (ou : entre la raison et la foi)

La relation entre la science et la religion (ou : entre la raison et la foi). (Partie 1)

On peut accepter plusieurs façons d'appréhender le monde qui nous entoure, et pour le montrer , on peut prendre deux exemples, une réalité matérielle, la fleur , et un sentiment, l'amour.

LA FLEUR :

Prenons une fleur, une rose par exemple :

Telle qu'un scientifique va l'appréhender, il va en faire l'analyse dans son laboratoire ; Il va lui faire subir divers procédés, et déterminer de quels types d'atomes, de molécules, ou de cellules est composée la rose. Il va en étudier le parfum, ainsi que la naissance, le développement et la mort de la rose. Le scientifique s'intéresse à ce qui se voit, se mesure, est quantifiable.

Un poète aura une autre approche et en faire une poésie, voir Ronsard par exemple. Le poète met en œuvre son imagination.

Et ainsi de suite : on peut imaginer les approches différentes d'un amoureux, d'un peintre, etc. L'amoureux s'attache à la symbolique de la fleur, et aux sentiments.

Vous regardez une fleur. Du point de vue esthétique, la fleur sera-t-elle plus belle si vous savez tout ce qu'en sait la botanique ? Voici la différence entre un botaniste et un poète : un botaniste connaît tout sur la fleur, le botaniste connaît la fleur. Le botaniste est tout bonnement ignorant – il sait beaucoup, mais c'est sur ceci ou à propos de cela – le poète voit.

Un scientifique vous parlera des composés chimiques de la fleur. Bien entendu ceux-ci sont présents, mais ils ne sont pas la fleur, car ils n'en comportent pas la beauté, ils n’en comportent pas le sens.

Pour la beauté, il faut poser la question à un artiste, qui ne parlera pas des composés chimiques. Il composera un poème et il sera plus proche de la vérité que n'importe quel scientifique , mais ce ne sera pas objectif. Cela restera subjectif.

LE SENTIMENT DE L'AMOUR :

On peut imaginer la façon dont un psychologue va analyser ce sentiment, ou bien un sociologue, ou encore un biologiste, ou un spécialiste du cerveau, ou bien un sexologue etc.

Cette approche n'aura presque rien à voir avec l'approche d'un poète, d'un moraliste, d'un religieux, ou d'une personne amoureuse.

DEFINITIONS :

Science : La science est l'étude du réel, de la réalité, tant du cosmos, que de la nature, de la société que de la psychologie humaine. Elle s'occupe des apparences et des phénomènes matériels.

Méthode expérimentale : la science fait des observations, puis émet des lois et des théories, qu'elle confirme par des expériences, expériences qui peuvent être répétées par toute personne en tout lieu à tout moment. Ces lois ont un caractère universel.

Une théorie en remplace une autre, la seconde expliquant plus de faits que la première. En occident, il y a diverses grandes étapes, dont :

-la conception aristotélicienne ;

-puis la conception classique, avec Galilée, Newton,...

-enfin, la conception moderne (Géométrie non-euclidienne, Einstein, etc. )La science s'approche donc de la Vérité absolue, en remettant sans cesse en cause la science passée. En ce sens on peut parler d'un progrès illimité de la connaissance scientifique.

L’application des lois scientifique contribue à créer les diverses techniques (médecine, machinisme, etc.)

Pendant sa recherche, la science se fonde sur le doute, aucune foi a priori n'est permise.

La science concerne le monde extérieur. C'est une lutte avec le monde extérieure. « Maître et possesseur de la Nature », « Conquérir la Nature ».

La science peut être écrite. C'est une théorie. C'est une description, ce n'est pas un mystère. La base même de la science consiste à tout démystifier. Elle a des principes , des lois ; si vous déchiffrez la loi, tout est connu.

Religion :La religion est l'étude du sacré, de ce qui relie l'homme au sacré, dont l'existence de Dieu. Elle étudie ce qui est au-delà des phénomènes (métaphysique) comme Dieu, le paradis, l'âme, le royaume de Dieu, la liturgie, la révélation, la possession, etc.

On ne peut donc pas parler exactement d'un progrès de la religion, mais plutôt de la référence à une tradition.

La méthode , c'est l'intuition, l'inspiration , l'illumination, la prière, la contemplation, la méditation, les diverses expériences spirituelles (transverbération de sainte Thérèse, miracles, etc.)

La religion concerne l'inconnu , le mystère . La religion est une descente en soi-même.

Si pour la science, il y a bien des expériences, celles-ci sont répétables indéfiniment, et se déroulent dans le monde extérieur. La science peut donc faire des démonstrations. Pour la religion, il y a bien expériences, mais celles-ci ne se répètent pas à volonté, et sont souvent tournées vers l'intérieur .

La relation entre la science et la religion (ou : entre la raison et la foi). (Partie 2)

Raison : La raison est la faculté propre de l'esprit humain dont la mise en œuvre lui permet de créer des critères de vérité et d'erreur et d'atteindre des objectifs.

La raison concerne la partie gauche du cerveau, c'est la partie dite masculine, rationnelle.

L'hémisphère gauche est généralement associé à la logique et au langage, alors que le droit est le siège des intuitions, des émotions et du sens artistique.

Foi : La foi, selon le dictionnaire philosophique d'André Lalande, est un acte de la volonté par lequel on adopte comme vraie une vision du monde qui n'est ni rationnellement démontrable, ni évidente.

Le terme peut recouvrir d'autres significations que la foi religieuse : avoir foi en quelqu'un, en l'avenir, au monde, etc.

L'objet de la foi n'est pas perceptible, pas accessible à la raison.

On dit que la foi et la croyance occupe la partie gauche du cerveau, la partie dite féminine, intuitive, plus développée chez la femme que chez l'homme.

La foi est fondée sur la conviction que la raison est impuissante à penser le mystère de Dieu (infini et éternel, alors que la raison s'occupe plutôt de ce qui est perceptible, quantifiable, temporel). Le mystique tentera de s'approcher de ce mystère par des voies qui ne sont pas celles de la raison : intuition, inspiration, illumination.

La relation entre la science et la religion :

Du début de l’Église catholique, à partir de Constantin , jusqu'à la Renaissance, la religion chrétienne s'est déclarée au-dessus de la science, tout comme le pape est une autorité au-dessus des pouvoirs royaux et impériaux. Ainsi, comme le déclare Saint Thomas, la théologie est la reine des sciences, et elle domine toutes les autres branches de la connaissance, que ce soit la philosophie, ou les diverses sciences de la nature.

Peu à peu, à partir du XIV° siècle, de Galilée à Newton, la science s'est dégagée de l'emprise de la religion, pour devenir autonome.

Si l' on considère que la science et la religion s'occupent de domaines différents, comme l'a indiqué le philosophe Emmanuel Kant, à savoir :

-Pour la science, les phénomènes, c'est-à-dire les apparences, les faits matériels,

-et pour la religion, les noumènes, c'est-à-dire les éléments qui sont au-delà du monde matériel (le Ciel, le Royaume de Dieu, les miracles, Dieu lui-même, etc.)

il n'y a donc pas de raison de considérer que les deux disciplines sont en situation conflictuelle.

Cependant une fraction des religieux a toujours entrepris une lutte pour que la religion soit dominante, tant du point de vue temporel, que du point de vue spirituel, dans le sens où les Écritures ,plus particulièrement la Bible, serait aussi un livre scientifique qui donne l'ultime vérité en matière de connaissance de la Nature (création du ciel et de la terre en 6 jours, etc.)

D'autre part, une fraction des scientifiques a toujours considérés les diverses religions comme des obstacles au développement des connaissances scientifiques. Dans ce cas, la science est devenue un instrument pour combattre les diverses religions, et une tentative pour les annihiler, les faire disparaître .

Pendant longtemps, les conflits entre science et religion ont résulté de la volonté soit d'une partie des scientifiques, soit d'une partie des religieux , d'être dominant sur l'autre partie.

Ce qui guide tant la religion que la science, c'est la recherche de la Vérité, mais ceci dans deux domaines différents.

D'une part, la science intervient uniquement dans le monde matériel, celui des faits matériels. Les scientifiques doivent demeurer dans le cadre du champ de la recherche scientifique, qui est l'étude du monde matériel tant du point de vue de la nature que de la société et de la psychologie humaine.

D'autre part, la religion intervient dans le domaine des événements religieux . La religion ne vise pas la vérité scientifique. Les Écritures saintes ne prétendent pas être des manuels de science, mais des livres qui développent des chemins pour aboutir à connaître et à aimer Dieu. En conséquence, la religion ne devrait pas intervenir pour dicter à la science les principes de la recherche scientifique.

Si la science avait raison de lutter pour se dégager des limitations et des interdictions imposées par la religion,par contre certains scientifiques avaient tort d'utiliser les sciences pour combattre la religion, et intervenir dans le domaine religieux afin de nier l'existence de Dieu, la conception spirituelle du monde, etc.

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Le conflit de la raison et de la foi dans la philosophie médiévale :

La question qui se pose est : les deux notions de foi et de raison sont-elles compatibles ? Laquelle doit commander l'autre ?

S'opposent la lumière naturelle de la raison et la nature surnaturelle de la lumière de la foi (révélation).

Il y a deux moyens de rencontrer Dieu : Par la foi (révélation) et par l'étude de sa création (nature).

Pour les matérialistes rationalistes, la raison est la seule source possible de la connaissance réelle La raison est une connaissance dont l'existence est certaine, que l'on ne peut pas mettre en doute. La raison , au moyen de l'intellect, est la seule source possible de connaissance réelle. Par exemple, l'évidence mathématique 2+2=4 ne demande rien d'autre qu'un esprit clair. Elle n'implique pas de croyance. Par contre la virginité de Marie, les miracles, etc. sont considérés comme des défis pour la raison , voire des aberrations.

Les promoteurs de la foi, comme les promoteurs de la raison se renvoient la même critique centrale.

Pour Saint Thomas d'Aquin (1225/1226-1274) la philosophie devrait être la servante de la théologie, parce qu'elle est limitée à son champ d'investigation : les perceptions rationnelles terrestres.

Pour le rationaliste, la religion est au mieux un objet d'étude des comportements et des égarements humains, produits par la peur et la fuite du réel.

L'une et l'autre se reprochent ainsi ce qu'elles perçoivent comme leurs propres limitations.

Les limites de la raison (apories) : Kant a tenté de dresser une carte de la raison, avec ses limites . La raison permet d'étudier la réalité matérielle du monde, ce que l'on aperçoit, avec les sens, les phénomènes. Mais elle ne permet pas d'aller au-delà, et d'étudier les choses en soi, les noumènes, ce qui est au-delà du réel. Il s'agit donc des réalités spirituelles, non matérielles, l'âme, Dieu etc. Ainsi, il y a les apories, à savoir des affirmations dont on peut affirmer l'existence ou affirmer la non existence. Cela relève de la foi, de la croyance, de la religion.

Exemples : on peut aussi bien démontrer que « Dieux existe » ou « Dieu n'existe pas ». Ou bien que « Le monde est éternel » ou bien que « Le monde a un début et une fin », ou encore que l'univers est infini », ou bien que « L'univers a des limites finies ».

La nécessaire déontologie à imposer à la science :

La science n'est ni bonne ni mauvaise. Mais son application peut être bonne ou mauvaise. Ainsi trop souvent les découvertes scientifiques on été appliquées à des causes mauvaises : l'armement, la destruction, la bombe atomique , etc.

Il convient aussi de définir une déontologie très stricte de la science, qui évite de traiter l'être humain comme une chose, un objet. L'être humain, y compris les êtres vivants, doivent être respectés dans leur dignité. L'homme est une personne. A proscrire la science conçue par exemple par les médecins nazis.

La science est devenue destructrice à cause de son attitude conquérante (voir Hiroshima). Elle est aussi parfois compromise par des aspects pécuniaires . (voir les bénéfices réalisés au niveau médical par les laboratoires pharmaceutiques. )

Les scientifiques et la religion :

Descartes : Croyant . L'arbre de la connaissance : les racines sont la métaphysique, le tronc est la philosophie (le doute, la méthode) et les diverses branches sont les diverse sciences : mathématique, physique, astronomie, biologie, etc. Une partie des disciples et successeurs de Descartes ont coupé les racines (les matérialistes et rationalistes).

Newton : Environ 30 % des manuscrits laissés par Newton concerne son activité réellement scientifique. Et 70 %de ces manuscrits concernent les études qu'il a consacré d'une part à l’alchimie et d'autre part à l'étude de la bible, dont l'Apocalypse de Jean.

Pasteur : Croyant.

Einstein : « Je n'ai pas réussi à comprendre les lois fondamentales de l'univers à travers mon esprit rationnel. » « Plus j'apprends la physique, plus je suis attiré par la métaphysique . » « Je ne suis pas athée. Le problème en cause est trop vaste pour nos esprits limités. » « La science sans religion est boiteuse, la religion sans la science est aveugle. »

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La Bible et la science :

Jésus : L'univers de l'homme de science et l'univers d'un homme religieux comme Jésus sont totalement différents.

Jésus aime l'innocence plus que le savoir.

Pour l'homme de science, l'univers est dû au hasard : il n'existe aucune relation entre vous et l'univers ; il est indifférent, il ne s'occupe pas de vous. Vous êtes simplement là par hasard, si vous n'étiez pas là, l'existence n'aurait pas le moins du monde ressenti votre absence ; si vous êtes là, l'univers ne le sais pas. Si vous disparaissez, l'univers ne versera pas de larmes sur vous. L'univers de l'homme de science est un univers mort. Si vous vivez dans un univers mort, comment pouvez-vous avoir des relations ? Vous vivez alors parmi des choses. Tout sera accidentel , uniquement arbitraire. « Dieu est mort » : il y a le monde et vous.

Pour Jésus, Dieu est le Père et tout l'univers prend soin de vous.

« Chacun est le fils » : « Vous êtes le fils du Père, qui est vivant ». La totalité cosmique est vivante. Vous vivez avec un Dieu vivant qui est un père et une mère. La relation est profonde et organique. Vous n'êtes pas abandonné , on ne cesse au contraire de prendre bien soin de vous Ressentir cela vous enracine. Ainsi , vous ne vous sentez pas aliéné ni étranger : vous êtes chez vous. Il y a Dieu, le monde et vous.

Critique de ceux qui veulent faire entrer la religion dans le champ de la raison :

Le mental double : les deux cerveaux.

Albert Einstein : « Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don. »

L’âme. La raison ne permet pas de saisir l'absolu. Mais je peux atteindre l'absolu par la voie des trois « i » : intuition, inspiration, illumination. Je peux avoir l'expérience de l'absolu, « être » le Soi, expérience transcendante qui n'est pas descriptible par des mots.

Utiliser sa tête, c'est bon pour la science, utiliser son cœur, c'est bon pour l'art, mais la religion , c'est la totalité qui est requise. Si la tête fonctionne seule, elle produit des théories sèches ; si le cœur fonctionne seul, il crée de la fiction, des rêves. Votre totalité est requise. Et quand vous fonctionnez totalement, vous atteignez la totalité qui est Dieu et l'univers.

Selon Camille Flammarion, dans « Stella », « Nous habitons un astre. Nous sommes dans le ciel ».

CONCLUSION :

Parabole du trésor et de la perle.

« Le Royaume des Cieux est semblable à un trésor qui était caché dans un champ et qu'un homme vient à trouver : il le recache , s'en va ravi de joie vendre tout ce qu'il possède, et achète le champ.

Le Royaume des Cieux est encore semblable à un négociant en quête de perles fines ; en ayant trouvé une de grand prix, il s'en est allé vendre tout ce qu'il possédait et il l'a achetée. »

INTERPRETATION : Si tu rencontres, dans ton cœur, l'âme (éternelle, infinie, parcelle de Dieu, la vie, l'être et le mouvement), la perle précieuse, le trésor, « vend » , débarrasse-toi de tout le reste, de tout ce que tu possèdes, (connaissances, désirs, fantasmes, « famille », « science », etc. ) pour te consacrer à l'acquisition de cette perle précieuse, de ce trésor caché .