L'IMITATION DE JESUS-CHRIST (Partie 9)

L'IMITATION DE JESUS-CHRIST (Partie 9)

Chapitre XVII.

De la vie religieuse.

Il importe que tu apprennes à te briser en beaucoup de choses si tu veux garder la paix et la concorde avec les autres.

Si tu veux dûment rester et progresser, considère-toi comme exilé et voyageur sur terre. Il importe que tu paraisses insensé à cause du Christ si tu veux mener la vie mystique.

L'habit et la tonsure transforment peu, mais le changement de vie et la mort intégrale des passions, font le disciple vrai.

Chapitre XVIII.

De l'exemple des pères.

Oh ! Combien nombreuses et lourdes les tribulations qu'ont souffert les apôtres, les martyrs, les confesseurs, les vierges et tous ceux qui ont voulu suivre les traces du Christ ! Car ils ont haï leur vie en ce monde afin de la posséder dans l'éternité (Jean, XII, 26 : « Tant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin de devenir des fils de lumière ».)

Étrangers pour le monde ; pour Dieu, des proches et des amis familiers. Ils se regardaient comme rien et ce monde les méprisait, mais pour Dieu, ils étaient précieux et aimés.

L'IMITATION DE JESUS-CHRIST (Partie 10)

Chapitre XIX .

Des exercices du bon religieux.

La vie du bon disciple doit être forte de toutes les forces morales afin qu'il soit à l'intérieur comme les hommes le voient à l'extérieur.

Les résolutions des justes dépendent plus des lumières intérieures données par Dieu que de leur propre sagesse, en Lui et toujours ils se confient quoiqu'ils entreprennent, c'est que l'homme propose, mais Dieu dispose, la voie de l'homme n'est pas en son pouvoir.

Notre extérieur et notre intérieur doivent être scrutés et ordonnés pareillement car tous deux concourent à notre avancement. Si tu ne peux méditer de façon permanente , rentre en toi-même une fois par jour, au moins , le matin ou le soir.

Le matin prends tes décisions , le soir , examine tes actions ; quelles furent aujourd'hui tes paroles, tes œuvres et tes pensées ? Car par elles, peut-être , as-tu plus souvent offensé Dieu et tes proches.

Chapitre XX.

De l'amour de la solitude et du silence.

Cherche un temps pour te rendre libre et penser souvent aux bienfaits de Dieu. Ne te promets donc jamais la sécurité en cette vie, quelque bon cénobite ou ermite dévoué que tu paraisses.

Oh ! Qui ne rechercherait jamais les joies fugitives , qui ne s'occuperait jamais du monde, quelle conscience calme il conserverait !

Dans le silence et le calme, l'âme dévouée progresse et pénètre les choses cachées des Écritures.

Dirige tes yeux dans les hauteurs , vers Dieu et prie pour tes fautes et tes négligences . Laisse aux vains la vanité , mais toi, ne sois attentif qu'à la volonté de Dieu. Ferme ta porte sur toi et appelle à toi Jésus, ton Aimé. Demeure avec Lui en ton cœur car tu ne trouveras nulle part ailleurs tant de paix.

Si tu n'étais pas sorti et n'avais rien écouté des rumeurs, tu serais davantage resté dans la paix. Puisque tu te plais à entendre les nouvelles, il faut que, par là, tu supportes les troubles du cœur.

L'IMITATION DE JESUS-CHRIST (Partie 11)

Chapitre XXI.

Le repentir du cœur.

Si tu veux progresser quelque peu, conserve-toi dans la crainte de Dieu et ne sois trop libre en rien, mais tiens tous tes sens sous la discipline et ne t'abandonne pas à de sottes joies. Donne-toi au repentir du cœur et tu trouveras la ferveur. Le repentir apporte beaucoup de biens qui d'habitude sont vite perdus par le relâchement.

Il est souvent utile , et plus sûr que l'homme n'ait pas dans cette vie beaucoup de bien-être , principalement selon la matière.

Si tu pensais plus fréquemment à ta mort qu'à la longueur de ta vie, aucun doute que tu te corrigerais avec plus de ferveur.

Si , également, tu considérais en ton cœur les futures souffrances des mondes inférieurs de l'en-deça, je crois que tu supporterais volontairement les travaux et les douleurs et ne redouterais aucune rigueur.

« Nourris-moi, Seigneur, du pain des larmes et comme breuvage donne-moi des pleurs en abondance. » (Ps. LXXIX, 6).

N'attire pas à toi les affaires des autres , ne t'implique pas dans la cause des grands.

Chapitre XXII.

De la considération de la misère humaine.

Tu es misérable où que tu sois et de quelque côté que tu te tournes si tu ne te retournes vers Dieu.

Personne n'est dans le monde sans quelque tribulation ou angoisse, qu'il soit Roi ou Pape.

Plus l'homme veut se spiritualiser plus la vie présente lui devient amère, parce qu'il sent mieux et voit plus clairement le défaut de la corruption humaine.

Dis : c'est maintenant le temps d'agir. C'est maintenant le temps de combattre, c'est maintenant le temps pour rendre pur. Quand tu as du mal et du tourment, c'est alors le temps pour mériter.

(…) parce que par la chute nous avons perdu la pureté, nous avons aussi perdu le bonheur vrai. C'est pourquoi nous devons être patients et attendre la miséricorde de Dieu jusqu'à ce que l'iniquité soit passée et que la mort soit absorbée par la vie (II, Cor. V, 4). [C'est-à-dire jusqu'à ce que l'évolution de notre humanité soit achevé].