Partie 34 CHANT GLORIEUX DE CELUI QUI VIENT
- jeanbernardritt
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Partie 34 CHANT GLORIEUX DE CELUI QUI VIENT
Autres prophéties:
1) La plupart des élus, soi-disant représentant le peuple, Mauvais, Maudits et Malfaisants, sont détruits à jamais . - Oracle de Yahvé .
666: Jules , Yules, Minotaure, Yanick Duhaut et Yuri Clamour sont les trois mauvais compagnons, mis sur la route d’Hiram, pour initier celui-ci, et le mener derrière le voile, le faire mourir et le transformer de maître en maître secret !
2 ou Y : c’est le chemin double qui conduit à l’unité, c’est-à-dire, selon que la démarche mène du monde matériel au monde spirituel, « deux fusionne en un », ou que la démarche mène du monde spirituel au monde matériel, « un se divise en deux ». Pour Thésée, ou pour Hiram, dans une autre tradition, 2666 est en fin de compte un nombre béni des dieux !
De nombreuses fois, le président minotaure, Duhaut et Clamour ont amené leurs victimes auprès du gouffre, puis les ont précipités dans le néant sans fond, escomptant une mort professionnelle assurée. A chaque fois, les victimes se sont envolées ! Elles sont passées de l’autre côté du miroir !
Il n’empêche que la volonté de nuire est là : c’est pourquoi, président minotaure (6), Directeur Duhaut (6), Cabinet Clamour (6), vous êtes cité à paraître au tribunal du Grand Architecte de l’Univers pour y recevoir un juste jugement ! Maudits ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu’à la treizième génération de votre incarnation !
LE MINOTAURE BOUFFI
PERSONNAGES :
Yules MINOTAURE (Homme)
Ariane DAMO’CLES (Femme)
Yanick DUHAUT (Homme)
Yao DUMILIEU (Femme)
Yen DUBAS (Femme)
Yuri CLAMOUR (Femme)
Jean Baptiste THESEE (Homme)
Le Chœur (4 Femmes et 3 Hommes dont Le Coryphée)
ACTE I UN BILLET POUR L’ENFER
(Automne. La scène est tendue d’un rideau bleu sombre)
SCENE 1
LE CHOEUR, CLAMOUR, DUHAUT, DUMILIEU, DUBAS
(Le Coryphée présente et mime pour les spectateurs les différents éléments
décrits dans cette scène. En l’absence du Minotaure, les trois prêtres impies
sont attachés par une corde à un crochet de l’autel.)
LE CHŒUR :
Pourquoi ? Pas de pourquoi ici :
Inutiles les propos admis !
L’Isare départementale,
Dans un labyrinthe en dédales,
A construit son château bulle,
Où Minotaure déambule.
Tous coopèrent à ravitailler
Le monstre toujours exalté.
La viande, par Clamour Yuri
Apportée, Duhaut officie
Comme grand prêtre laquais.
Chaque personne est entité
Composée de trois parts unies,
Dans un arrangement précis :
La tête Thésée, le dirigeant,
Le cœur Ariane, le sentiment,
Minotaure ventre porteur,
Rivalisent avec vigueur.
Soit tête et cœur maîtrisent
Ventre : l’assemblage s’humanise,
Soit domine le ventre brutal,
Et cela devient Baal bestial.
Au centre du labyrinthe venu,
Seules deux possibles issues :
Ou le retour vers l’arrière,
Pour ressortir par derrière,
Empruntant le chemin passé,
Traversant la porte d’entrée,
Ou la sortie au point central,
Par l’envolée verticale,
L’initié enfin paré d’ailes,
S’élançant libre vers le ciel,
Ange glorieux et centré,
Qui par le dessus se soustrait.
Voici la perverse histoire
De Minotaure voulant déchoir
Thésée au plus profond abîme,
Et ce faisant, vers les cimes
Il le contraint à s’envoler.
DUHAUT :
Aux citoyens, l’argent volé,
Associé à la flatterie,
À Minotaure aura permis,
Au milieu du parc luxuriant,
Au bout de chemins verdoyants,
De bâtir un palais oiseux,
Livré au culte par les peureux,
À sa gloire hautaine et servile.
Cumulant instincts bas et viles,
Trois points inversés sataniques :
Le sexe pornographique,
Le pouvoir autocratique,
L’argent corrupteur orgastique.
A cet endroit, face au jet d’eau
De l’étang synthétique, taureau,
Avec un style pernicieux,
Saisit le président vicieux,
Instituant jour après jour,
Au milieu de toute la cour,
L’idolâtrie artificielle,
Avec protocole, rituel,
Inspirés des pires horreurs.
J’en suis le grand prêtre flatteur,
Dans la nuit obscure de l’orgueil.
DUMILIEU :
Journellement, dans son cercueil,
Hurlant sa peine, implorant
La délivrance, le président
Manigance le culte, portant
Au Minotaure lot suffisant
De chairs immolées et de sang,
Pleurs des sacrifiés innocents.
Au milieu du temple moderne
Se promène la grosse baderne,
Tyran assoiffé d’aubaine,
De gratitude, de chair humaine,
Monstre fielleux mal dégrossi.
J’en suis second prêtre impie,
Sire de mortelle ambition.
DUBAS :
Fantomatique création
Quant à la mondaine essence,
Bien réelle quant à l’existence,
Égrégore qui s’est emparé
D’un vil président résigné,
La mort s’appropriant le vif,
J’en suis troisième prêtre actif,
Voué à l’adulation terne,
Porteur de la féroce haine
Et de la prévarication.
LE CHŒUR :
Trois prêtres avec passion,
Dédiés à l’office satanique,
Dont le but impartial unique
Est d’alimenter Minotaure
En populaires sang, larmes et corps.
Chaque jour aux pieds du dragon
Déposent les propitiations,
Renonçant délibérément
À la dignité, aux serments
D’édifier temples à la vertu,
Trois prêtres corrompus, tordus,
S’adonnent au culte hérétique,
Rationalisant les iniques
Et les pires comportements,
Donnant des plus beaux sentiments
Une apparence fallacieuse,
Briguant en paroles trompeuses
Le bien commun, la liberté,
L’égalité, fraternité.
Voila le récit de la façon
Dont les discours des trois félons,
Par le pur Thésée, démasqués,
Et la vérité révélée !
Partie 35 CHANT GLORIEUX DE CELUI QUI VIENT
SCENE 2
DUHAUT, DUMILIEU DUBAS, ARIANE, LE CHŒUR
DUHAUT :
(S’adressant à Ariane)
Honneur de l’administration
Que proposer des suggestions.
Le Minotaure te commande,
Pour montrer ton doux sacerdoce,
Une mission fondamentale,
Par un engagement vital :
Partant à la conquête des âmes,
Il te confie l’œuvre sublime
De précéder le noble cortège
En lançant fleurs et éloges,
À la gloire du grand Minotaure,
Grand architecte croquemort
De la galaxie minuscule,
Dimension infinie éternelle
De l’univers département !
DUMILIEU :
(S’adressant à Ariane)
À l’injonction du président
S’ajoute que le prix du billet
Soit assumé par les sujets
Du département de l’Isare.
Car le président pas avare
Pour dépenser suffisamment
De son personnel précieux temps
A l’activité publique
Au service du peuple rustique
A droit de façon furtive
À cette royale prérogative.
DUBAS :
(S’adressant à Ariane)
Jeune fille, pleine de grâces, pure,
Avec volonté de bien faire,
Offre l’ardeur à Minotaure,
Glorifie, assiste et adore,
Et pour prix de la récompense,
J’intercéderai avec force,
Demain tu seras employée
À durée indéterminée.
(Ariane passe dans l’autre pièce, pour s’emparer d’un flambeau et d’une corbeille
de fleurs, puis revient dans l’antre)
LE CHOEUR :
Pernicieusement met en place
Une mécanique efficace
Visant à broyer sans pitié
L’agent strict et discipliné.
SCENE 3
MINOTAURE, DUHAUT, DUMILIEU, DUBAS, ARIANE
(Entrée cérémonielle du Minotaure, qui monte sur le piédestal autel.
Palabres et culte du Minotaure par les trois prêtres impies.)
MINOTAURE :
Exposez l’entière litanie
Des agents qui ont failli,
Et qui partout ne satisfont
Pas ma douce vénération !
Je promulgue que chacun vaquant
À mes ignominieux penchants,
Phobies, obsessions, frayeurs,
Soit de mon culte, l’exécuteur,
Car c’est moi, le service public,
Et le maire de l’Isare, mézigue,
Et moi, et encore moi l’enflure,
Chevalier à la belle allure !
DUHAUT :
(Tendant la liste)
Voici la commande, monsieur !
MINOTAURE :
(En colère)
Devant le président : « Monsieur! »
Forme la mention conforme.
Des messieurs et des mesdames,
Vous en rencontrez tous les jours,
D’innombrables, dans les rues, toujours,
Alors qu’un seul exemplaire
Minotaure président respire !
DUHAUT :
(S’inclinant bien bas)
Voici monsieur le président,
Modèle unique et bienveillant,
La liste de ceux qui ont omis
D’invoquer votre nom béni
Lors de chaque respiration,
Causant votre irritation !
MINOTAURE :
(Excédé) :
Qu’ils soient donc tous anéantis,
Immolés dans la joie ravie,
Pour ma plus grande renommée !
J’exige des agents comblés,
Souriants sans cesse enchantés !
Ensuite incessamment filmés
À leur insu, l’exaltation
Régnant dans les directions !
Je prescrits la paix profonde,
Mes administrés turpides,
Dont je suis père maire, chanteront
De l’aube au couchant mon renom !
DUBAS :
(Obséquieux)
Cela sera fait, constamment
Monsieur le parfait président !
DUMILIEU :
(Obséquieux)
Ariane ardemment s’applique
À transcrire cela en musique,
Monsieur le noble Président !
SCENE 4
MINOTAURE, DUHAUT, DUMILIEU, DUBAS, ARIANE
(Ariane exhibe un flambeau et une corbeille de pétales de fleurs. Elle devance le
cortège et jette des pétales de fleurs sous les pas du Minotaure. Le convoi
se coordonne, et se met en route pour rejoindre la pièce de Lumière. Arrivé devant
le miroir, le Minotaure esquisse un signe d’horreur. Le Chœur, dont le Coryphée,
représente les personnalités qui accueillent et reçoivent le Minotaure
et son cortège).
MINOTAURE :
Horreur ! La chair quitte l’ossement !
Voila trop de véritable
Lumière, acte intolérable !
(Le convoi se précipite avec désordre, dans l’antre obscur du Minotaure)
MINOTAURE :
Quel voyage miteux, désastreux,
Avec la lumière dans mes yeux !
J’ai approché un lampiste
Employé subalterne, copiste,
Sans croiser les autorités
Les plus hautes de la contrée,
Seuls mes égaux condisciples.
Les circonstances du périple
Exécrables et orduriers,
Actes de lèse-majesté,
Apparaissent indignes de mon rang !
DUHAUT :
Ariane fautif du manquement,
Peureuse et pas dégourdie,
Ni soumises à mon avis,
Ni apte saisir les instructions !
DUMILIEU :
Ariane sans considération
Pour la seigneurie éminente
Ne sachant être déférente,
Encourt un châtiment subi
Exemplaire marquant les esprits.
DUBAS :
Face à ces errements maudits,
Malgré les avantages fournis,
Votre présence bienfaitrice,
Ariane ignore reconnaissance,
Pour servir, elle est indigente
Et en plus impertinente !
MINOTAURE :
Puisqu’Ariane ne sait s’appliquer
À obséquieusement seconder,
Et mordant dédaigneusement
Main sustentant complaisamment,
Pour une ultime fois tester
Sa compétente servilité,
Employez-la à éduquer
La prochaine recrue affidée.
LE CHŒUR :
Avec frayeur irraisonnée,
Craignant de ne plus exister,
Que cela altère son règne,
Le Minotaure frémit de haine.
Tel un carnassier, se réjouit,
Face au jet d’eau glissant en pluie,
Les allées en dédales menant
Au parc et à l’étang clinquants,
Devant ses adeptes pantois,
Garanti du total bon droit,
Impérial donneur de leçons,
Minotaure se pavane abscons.
L’auguste contact du maître,
À qui chacun doit s’en remettre,
Abdiquant les intimes idées,
À sa concupiscence, dédiée,
Et lui allouant tout son temps,
Temps à lui seul appartenant.
Le retrait de sa présence,
L’écart de sa suffisance,
En cas de moindre déviation,
Est l’automatique sanction.
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