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Moi, résidente en maison de retraite, anciennement femme de ménage, centenaire et en fin de vie, je

  • jeanbernardritt
  • 2 mars 2022
  • 31 min de lecture



Moi, Thérèse DITZ, née le 02 novembre 1922, et donc centenaire aujourd'hui, anciennement femme de ménage, et résidente depuis le 3 juillet 2018 à la maison de retraite médicalisée, dite Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes, je souhaite témoigner de ce qu'est ma situation .

Je suis d'autant plus compétente pour témoigner de cela, parce que j'ai vécu à la fois des deux côté de la barrière, ayant été pendant plus de seize années employée d'une association d'aide à domicile, et pendant près de quatre années maintenant , résidente de cette même association .

En effet, j'ai été employée dans l'Association Mosellane d'Aide aux Personnes Âgées (AMAPA) en qualité d'Aide Ménagère à Domicile du 9 octobre 1973 au 30 avril 1989.

Ma vie a été celle d'une modeste fille du peuple et ne présente aucun fait notable et exceptionnel. Née en 1922 à Haute-Kontz, en Moselle, d'une famille à peine autosuffisante de deux agriculteurs, j'ai très peu fréquenté l'école, à peine jusqu'au certificat d'études primaires. Ayant épousé un homme également enfant d'agriculteurs, du même village, en raison de l’insuffisance des terres agricoles, et du remembrement de ces terres, nous avons du quitter ce village pour nous rendre à Metz, mon époux occupant toute sa vie un métier d'ouvrier. Moi-même , mère au foyer, j'ai eu cinq enfants, dont seuls deux sont encore vivants aujourd'hui, et mon mari est décédé également à soixante-deux ans , en 1973, en raison d'un leucémie, contractée sans aucun doute pour des raisons tenant à son métier de soudeur. J'ai , moi-même travaillé comme aide-ménagère, sur le tard.

J'ai vécu jusqu'en 2018, tant que j'étais valide, dans un appartement, soit jusqu'à plus de quatre-vingt quinze ans. Il est vrai que pendant plus de dix années j'étais accompagnée par diverses aides ménagères, ainsi que par une infirmière. Plus le temps passait, plus il était difficile pour moi de faire les courses pour aller chercher les différents éléments de mon alimentation, ainsi que pour me préparer les repas, et entretenir le ménage de l'appartement. Est arrivé un âge où il m'a été difficile de me déplacer et il a fallu recourir à un déambulateur. Surtout, il me devenait très difficile de faire mes besoins physique, selles et urine, tant la nuit que le jour, et il a fallu que je mette des couches. Le médecin qui me suivait , avec une visite à domicile par mois, a demandé que je sois placé en maison de retraite. De même, par la surcharge de travail, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, les femmes de ménage ont déclaré forfait et affirmé qu'elles ne pouvaient plus s'occuper de moi, devenant trop dépendante.

C'est ainsi que fut décidé en 2018 mon affectation en maison de retraite, et mon fils m'a emmené, le matin du 3 juillet 2018, à l' Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes de la Grange aux Bois à Metz, établissement géré par l'association Aide Maintien Accompagnement des Personnes Âgées (AMAPA), devenue depuis AVEC, opérateur médico-social du groupe Doctegestio. Cette association est la même qui me suivait au quotidien dans mon appartement.

Jusque-là, il n'y a rien de particulièrement notable. Ma vie a été celle de millions d'autres personnes de la classe populaire, de ce vingtième siècle, et du début du vingt-et unième siècle : plutôt une vie de travail modeste, mais honnête, avec ses joies et ses peines, avec comme élément marquant, le passage de la campagne à la ville (exode urbain) et aussi le passage naturel du temps, de l'enfance à la maturité, pour parvenir à une extrême vieillesse .

Par contre, il m'apparaît important de témoigner de ce qu'est aujourd'hui, en France , l'un des pays les plus riches, le sort peu enviable des personnes âgées dépendantes. Sans aucun doute, notre société a eu très peu pitié de ses aînés, lors des années passées, et ceux-ci sont passés dans l'autre monde, dans ce que l'on a qualifié à juste titre dans des « mouroirs ». Cependant, grâce à différents facteurs tels que les progrès de la médecine , de l'hygiène et de l'alimentation, la vie s'est allongée et dans l'avenir proche, sans aucun doute, le nombre de personnes d'un grand âge va augmenter. Il faut donc prévenir toutes les personne qui auront la chance de disposer d'une vie longue des conditions dans lesquelles vont se dérouler les dernières années de cette vie. En somme ce que le système d'aujourd'hui a mis en place pour faciliter la vie des personnes bénéficiant d'un grand âge, mais aussi ayant divers facteurs de dépendance. Pour le dire plus brièvement, si la mort ne vous emporte pas, voici, mes futurs frères et sœurs humains, par quoi je passe aujourd'hui, avec mes congénères, et par quoi vous aussi vous passerez demain, si vous ne vous révoltez pas et si vous n'obligez pas par la force nos dirigeants politiques et économiques à mettre en place les moyens et les mesures permettant à chacun de transiter de vie à trépas dans la plus grande dignité. Donc, par où je passe aujourd'hui, vous autres les futurs anciens passerez demain, si rien ne change.

Ce serait une erreur et une illusion d'imaginer que ce sort est réservé aux classes pauvres et laborieuses. Sont concernées aussi les classes moyennes , de plus en plus déclassifiées, et en cours de paupérisation et d’appauvrissement, comme le démontre le livre « Les Fossoyeurs », du journaliste Victor Castenet, qui décrit notamment la situation d'établissements de personnes âgées situés dans des quartiers riches des environs de Paris, qui pratiquent des prix largement au-dessus des moyens des familles les plus pauvres. C'est dire qu'à l'exception d'une extrême minorité de familles très riches, capables de faire entourer les personnes âgées d'un personnel qualifié et conséquent, on peut dire sans se tromper, que le système actuel est sans vergogne pour escroquer des sommes non négligeables mêmes aux familles des classes dites moyennes, sans que personne ne trouve grand chose à redire, et ceci pour organiser en toute connaissance de cause , une vie qui mène très vite à la sénilité. En conséquence, les conditions de vie que je vais décrire, concernent la très grande majorité de la population âgée, et si vous êtes tant soit peu réaliste, il vaut mieux vous considérer comme faisant partie de ce lot de personnes abusées ou alors, demander des comptes à nos dirigeants, et encadrés de votre famille, les contraindre à prendre des mesures urgents pour que la fin de vie soit vécue pour tous à la fois humainement et dignement.

Entrer dans une maison de retraite, c'est à la fois entrer dans une prison et un hôpital. C'est comme si sur le portail, il était écrit : « Ici, laissez votre humanité à la porte, vous êtes devenus des choses », ou bien : « Si vous entrez ici, vous n'avez plus de droits, vous devenez des objets ». Et cela est vrai tant des résidents que des personnes qui les entourent (aide-soignants, administration, dont le directeur ou la directrice, infirmiers, animateurs, cuisiniers, etc.). Voilà pourquoi.

D'abord, il faut bien comprendre le choc qu'est le passage d'un lieu familier, qui est la résidence habituelle de la personne âgée, à la chambre de la maison de retraite, qui est une sorte de cellule limitée au strict minimum, à savoir, le lit, une table et une chaise, un placard pour les vêtements personnels et les quelques effets que l'on peut emporter, et un coin toilette, avec une douche de plein pied et un WC. Avec la possibilité d'installer une télévision et quelques photographies pour rappeler la vie d'autrefois. Voilà le lieu de vie où le résident passe le plus clair de son temps. C'est en somme son lieu de douleurs, avec la seule fenêtre sur le monde qu'est la télévision. Comme je le dis souvent : « Celle-ci est ma meilleure et ma seule amie ».

Avant son entrée en maison de retraite, chaque résident est classé d'office, dès qu'il a besoin d'une aide régulière , voir journalière dans sa vie quotidienne : C'est le Groupie Iso-Ressource, ou GIR, déterminé en fonction des besoins, de l'âge et des revenus. Les GIR les plus importants sont les trois premiers, Le groupe numéro 1 (GIR 1) correspondant au niveau de dépendance le plus fort, tandis que le sixième groupe (GIR 6) au niveau le plus faible. Chaque groupe correspond donc à la situation précise de perte d'autonomie et met en exergue le type d'aide à la personne (APA) dont le senior a besoin.

C'est en somme le niveau de sénilité. Pour ma part, j'ai été classé , avant mon arrivée, en GIR 3. Très vite, mon état s'est délabré, et ma mobilité a été rendue de plus en plus difficile. Je suis passé d'un déambulateur, amené avec moi à la maison de retraite, à un fauteuil roulant dont je ne peux plus me passer. Mais le GIR 3 n'a pas été modifié, sachant que le niveau du GIR détermine le niveau financier de l'APA, à savoir d'environ 1700 € pour un GIR1 à 1300 € pour un GIR2, 900 € pour un GIR 3 et 600 € pour un GIR4.

Le personnel fait une différence entre trois catégories de résidents présents, au nombre de 90 environ. D'une part les résidents « impotents », qui quittent rarement leur chambre et leur lit. D'autre part les résidents qui se déplacent, souvent en fauteuils roulants, mais qui sont incapables de se nourrir par eux-mêmes. Et enfin les personnes âgées, les plus nombreuses qui peuvent se nourrir elles-mêmes, qui ont une canne, un déambulateur, une chaise roulante, ou, rarement, qui sont mobiles avec leurs deux jambes. Ces deux catégories, les personnes se nourrissant elles-mêmes, d'une part, et les personnes nourries par le personnel, dites « séniles » par le personnel,sont tout à fait distinctes , de façon géographique, dans le réfectoire, ce qui provoque déjà une première forme de ségrégation.

Une seconde forme de ségrégation concerne la nature sociale tant du personnel encadrant dans son ensemble, que des résidents eux-mêmes. Dans l'ensemble, sans faire de statistiques ethniques, on peut distinguer très clairement les personnes dites « françaises de souche » , les « gaulois », et les personnes dites « issues de l'immigration » essentiellement de l'Afrique, dont le Maghreb et l'Afrique noire. Le personnel encadrant, dont la directrice , en ce qui concerne ma maison de retraite, sont « gaulois » (personne de direction, administratif, cuisiniers et infirmerie). Le « petit personnel » consacré à l 'entretien des résidents , personnel le plus nombreux, (lavage, ménage, douche, etc.) est du personnel immigré , car, dit-on les français et françaises refusent de faire ce type de travail, à la fois dur, et sous-payé. Ce personnel est toujours en nombre insuffisant (on dit une heure par jour et par résident, pour faire l'entretien et tout ce qui s'en suit, ce qui est plus qu'insuffisant). C'est souvent du personnel précaire, en contrat à durée déterminée, très mal formé, pas du tout sensibilisé au public dont ils ont la charge. C'est donc du personnel plutôt jeune qui change souvent. Sans compter que la direction utilise au maximum , toutes les ficelles permettant de se procurer du personnel peu ou pas payé, comme les personnes en apprentissage, ou les étudiants en stages divers, personnel, cela va de soi, corvéable à merci. Ceci constitue donc une seconde forme de ségrégation, entre du personnel à peu près normalement traité, et du personnel corvéable et exploitable à merci. Je précise que la ville de Metz a été gérée par un maire centre droit pendant trente années, puis un maire dit de « gauche », pendant deux mandats électoraux , soit douze années, sans que personne n'y voit rien de choquant et donc rien à réformer ou à changer.Ne serait-ce permettre aux personnes âgées issues de l’immigration, et habitant les quartiers populaires de résider dans des maisons de retraite. J'appelle le personnel en contact direct avec moi-même, chargé de ma toilette ou de changer ma couche, « les robots », ce que les aide-soignants acceptent volontiers avec beaucoup d'humour. Car c'est la réalité, hélas. En effet, par manque de temps, et parfois aussi par manque de motivation et dégoût des tâches à accomplir, les gestes de ce personnel sont souvent mécaniques, saccadés, rapides … En somme, les résidents sont traités comme des morceaux de viande. Ce personnel, pourtant , a un rôle social indubitablement nécessaire, mais peu reconnu, voire méprisé … Personnel qui n'est pas formé, ne serait-ce au portage de personnes !

Pour être précis, les relations entre résidents et personnel divers , sont plutôt bonnes. Le personnel, dans la mesure des moyens qu'on lui donne, est plutôt dévoué. Seule une minorité de personnes sont malhonnêtes. Et l'on peut dire, d'ores et déjà, que cela tient à l'absence de contrôle de la part des encadrants eux-mêmes, qui préfèrent souvent fermer les yeux.

Ainsi, dans la résidence où je suis , il y a souvent des vols. Les règles d''hygiène ne sont pas toujours respectées et suivies. Souvent, lorsque l'on en fait la remarque, la réponse conventionnelle toute trouvée est de dire : « Cela dépend des équipes en place ! ».

Ainsi l'association où je suis résidente, s'occupe également d'aide à domicile. Et j'ai pu constater par expérience, que, les personnes âgées étant très vulnérables, et faisant souvent confiance « en aveugle », celles -ci sont victimes de vols et d'escroqueries divers (faire payer de la main à la main des prestations déjà payées à l'association par la famille, de façon double à l'agent d'entretien, comme les promenades, garder par devers soi de l'argent liquide destiné à faire les courses, etc.) . Si les familles ne sont pas vigilantes, ces pratiques peuvent durer des mois. Lorsqu'elles sont découvertes, les responsables de l'association préfèrent étouffer l'affaire et licencier les personnes indélicates en cause. Mais la très grande majorité du personnel est composé de personnes foncièrement honnêtes.

Voilà déjà une première indication de l'état d'esprit à la fois des résidents et de leurs familles lorsqu'une personne dépendante est plongée brusquement dans le milieu d'une maison de retraite. Celle-ci passe d'un milieu qui lui est connu et familier, où parfois elle vit seule, dans une grande solitude, mais avec des habitudes bien ancrée, et elle atterrit brusquement dans une collectivité, au milieu d'inconnus, avec d'autres habitudes, et souvent une grande

promiscuité, en tout cas la suppression de toute intimité, tant en ce qui concerne sa toilette, ses repas, et toutes ses heures passées dans le réfectoire. Ce qui ne veut sûrement pas dire qu'il y a le retour d'une richesse des relations sociales et humaines. Et pour la famille, elle qui ne pouvait plus s'occuper d'un père ou d'une mère , d'un grand-père ou d'une grand-mère, devenus impotents, c'est une source d'un sentiment de culpabilité, qui interdit presque tout sentiment de révolte face à des conditions parfois inacceptables. De cette rupture, de ce passage d'un foyer familier à une résidence où tout est nouveau et étranger, sans préparation aucune, résulte un sentiment d'abandon et de culpabilité qui fragilise et conduit souvent à détériorer une situation déjà fragile. Combien de fois n'a-t-on pas entendu parler d'une personne âgée, ainsi transplantée, dont l'état physique et mentale dégénère, passant à une vie végétative, puis à la mort en quelques mois. On dit parfois que telle personne, pourtant coquette en entrant, ne met plus ses bijoux, ne se farde plus, ne mange plus, ou bien « se laisse aller », « se laisse mourir ».

Mais il convient aussi de donner quelques indications sur d'autres interlocuteurs importants pour les personne de santé fragile. Et d’abord bien sûr , sur le personnel médical, qui compte en premier lieu, le médecin de famille.

Mon médecin de famille, appelons-le Jacadi, voulait, dès 2013 déjà, me « placer » en maison de retraite. « J'y serais bien » disait-il. Je lui répondais chaque fois qu'il enchaînait sur ce point : « La maison de retraite, c'est pas la fête ». C'est dire que , dans les discussions que l'on pouvait avoir entre personnes âgées, aller en maison de retraite, ce n'était pas un brillant avenir, mais une mort lente assurée. D’autant plus que l'on connaît tous des personnes plutôt aisées, de la classe moyenne, pour celles qui ont encore les moyens, elles font tout ce qui est possible pour rester à la maison, où trouver des solutions alternatives, autres que les sinistres maisons de retraite. Mais, lorsqu'il ne devenait plus possible de me maintenir à domicile, entourée de personnel aidant, et que ma famille, devant travailler et ne pouvant pas s'occuper de moi vingt-quatre heures sur vingt quatre, j’ai dû me résoudre à abandonner mon foyer pour m'installer dans une « cellule » de la maison de retraite de la Grange aux Bois, à Metz.

D 'abord, donnons quelques considérations générales sur la médecine, en France, en ce début du XXI° siècle. Sans aucun doute, la médecine a fait de considérables progrès, contribuant à allonger la durée de la vie. C'est son aspect positif. Mais c'est aussi une médecine qui se développe dans un contexte bourgeois et capitaliste : c'est dire que son moteur essentiel, c'est l'argent. Et cela touche tous les domaines, depuis la fabrication des médicaments – ne dit-on pas que les laboratoires pharmaceutiques sont parmi les entreprises les plus corrompues et les plus lucratives, les deux étant sans douté liées – jusqu'à la distribution des médicaments par les pharmaciens – si vous connaissez un pharmacien qui ne paie pas l'impôt sur la fortune, c'est que c'est soit un jeune pharmacien, qui vient de s'installer, ou un pharmacien qui n'a pas un bon profil marketing – en passant par toutes les professions paramédicales (marchands de lunettes, d'appareils auditifs, de masseurs, etc) . Mais il est évident qu'il y a aussi le prolétariat de la médecine, les « petites – mains », infirmiers, aides-soignants dans les hôpitaux, secrétaires médicales, préparateurs en pharmacie, enfin tous les salariés , dans les hôpitaux et ailleurs, sous payés, corvéables à merci, au service des grands « mandarins ». Les personnes âgées, particulièrement exploitables par cette engeance , en connaissent un rayon.

Ainsi, sur le tard, ayant des problèmes auditif, je me suis rendu chez un spécialiste ORL pour me faire poser éventuellement un appareil auditif ; je me suis fait répondre par ce spécialiste, sans doute un grand défenseur de la sécurité sociale, mais surtout connu pour être un grand militant du Rassemblement pour la République : « Vous n'avez qu'à lire sur les lèvres ! ».

La présente crise de la COVID-19 a démontré , s'il en est besoin, la compromission des hautes sphères de la médecine avec les puissances d'argent. Ne dit-on pas que le meilleur représentant du laboratoire PFIZER n'est autre que le président de la république ?

On classe souvent les maisons de retraite qui entrent dans la catégorie des EHPAD en trois types : les entreprises privées, du genre ORPEA et KORIAN. Ce qui prime ici, entre les actionnaires, le personnel, et les résidents, ce sont évidemment les bénéfices versés aux actionnaires, ceci aux dépens du nombre de personnel nécessaire, du salaire équitable de ceux-ci, et surtout de la qualité des services, tant d'hôtellerie que de santé ,donnés aux résidents. Puis , deuxième type, les entreprises publiques. Et enfin, les établissements qui relèvent du monde associatif.

Le suivi des établissements est assuré par les services des Agences Régionales de Santé (ou ARS). Voici quelles sont les missions des ARS : Les agences régionales de santé sont chargées du pilotage régional du système de santé. Elles définissent et mettent en œuvre la politique de santé en région, au plus près des besoins de la population. Mais soit par manque de personnel, soit par désintérêt, à ma connaissance, il n'a jamais été vu la moindre présence de cet organisme qui devrait exercer un pouvoir de tutelle sur les maisons de retraite. En tout cas s'il y a des rapports pour décrire la réalité de ces établissements, ils ne sont suivis d'aucune prérogatives et d'aucune réalisation pratique. Par ailleurs, vu le montant des fonds publics versés , soit aux maisons de retraites, soit aux résidents, il devrait y avoir également un contrôle exercé par l’État, ainsi que les conseils départementaux, et sinon, les services sociaux des communes d'implantations de ces établissements. Mais là aussi le vide sidéral de tout contrôle. Pour tout dire, il y a même l'absence de tout contrôle par les structures elles-mêmes sur leur personnel, tant dans l'accompagnement au domicile, que dans les résidences de personnes âgées. Des médecins , et toutes les personnes des secteurs paramédicaux (dentistes, kinésithérapeutes, etc.) sont censés suivre chaque personne âgée : interviennent-elles tant soit peu sur les conditions de vie imposées aux résidents et au petit personnel des maisons de retraite ? Nullement. Et les syndicats ? Grands absents. Il y a bien diverses commissions au sein des établissements , comprenant des représentants des différents corps de métier présents sur le terrain, y compris la direction, et des représentants du personnel et des résidents, ou de leurs familles, mais tous ces postes sont squattés par des affidés de la direction et sont bouche bée sur tout ce qui se passe : c'est le silence absolu, et la défense de parler.

Cependant, étant résident d'un établissement géré par une association, je peux apporter des précisions sur le type de gestion ainsi assuré. Que nenni, ce n'est guère mieux que les établissement gérés par le capital privé. Il y a un système de gestion mis en place qui vise, c'est triste à constater, uniquement à surexploiter les personnes âgées et leurs familles, et à exploiter le personnel.

Voici par exemple, ce qui se passe à Metz, et sans doute dans tout le département de la Moselle. Je donne d'abord le portrait-robot d'un responsable , président d'une association de gestion de maisons de retraite, et ce n'est pas du tout fictif. Le président de ces établissements a différentes casquettes ; C'est d'abord un médecin, le bon docteur Jacadi. Puis c'est un élu politique, cumulard de chez cumulard : non seulement député, mais aussi conseiller départemental et conseiller municipal. Il peut être responsable du secteur santé (Centre Communal d'Action Social, CCAS ou autre) d'une commune. Lorsque la réglementation a interdit le cumul excessif des fonctions élues, rien ne l'a empêché de faire endosser certains de ces postes lucratifs, payés par les contribuables, par son épouse, ou un autre membre de sa famille. Et pour pimenter le tout, c'est aussi un grand ponte du Rassemblement pour la République (RPR) devenu Les Républicains (LR). Y compris, pour se couvrir un peu plus, un éminent notable, membre des loges francs-maçonnes locales. Voilà donc que l'unité est faite au sein de la dispersion de tous les organismes chargés de contrôler les maisons de retraite, au niveau d'une seule et même personne, par les différents fonctions qu'il occupe : représentation nationale, département, commune, médecine, etc. Le « bon docteur Jacadi » est le pivot de tout un système . La couleur politique n'y change rien : les mêmes mœurs de l'entre-soi vont de la droite à la « gauche », Parti dit « Communiste » inclus. L'extrême droite est en marge, sans aucun doute parce qu'elle n' a pas pu accéder à ce jour à cette galette. La preuve en est que la commune de Metz, de droite de 1971 à 2008, est passée à « gauche », de 2008 à 2020, pour repasser à droite en 2020.

Chacun connaît les pratiques corrompues des partis politiques. Ainsi, en Moselle, le président de l'association qui gère les maisons de retraite a été mis en cause au niveau judiciaire, pour l'embauche de personnes gérant soit sa carrière personnelle, soit comme colleurs d'affiches lors des campagnes électorales (Emplois fictifs, utilisation des moyens comme le secrétariat,les photocopies pour mener campagne électorale). C'est donc autant de personnels non affectés pour s'occuper des personnes âgées, mais personnes rémunérées par les fonds publics ou par les fonds versés par les résidents ou leurs familles. On sait que c'est le cas de nombreuses autres associations ou entreprises diverses, dite para-municipales, ou départementales, comme les établissements qui gèrent des Habitations à Loyers Modérés. Ainsi de nombreuses associations dites para municipales sont utilisées par les élus de toutes obédiences pour placer des militants politiques et utiliser les moyens de ces associations à des buts personnels ou partidaires.

Faire en sorte que le système soit perçu comme une machine anonyme, quelque chose de nécessaire, et ainsi dédouaner les vrais responsables que sont les élus, depuis la représentation nationale jusqu'aux élus de la base, voilà quelque chose qui est mis en place. Il est entretenu une confusion administrative, où tout est camouflé, souterrain, de sorte que cela apparaisse comme un mal nécessaire, irréformable. Mais quelques « élus » et notables savent bien vivre sur cette « bête ». Mais le jeu mené dans ces organismes est de plus en plus apparent et discrédité, et voilà pourquoi il n'est pas étonnant que ces élus soient de plus en plus pris à partie et parfois de façon violente, car il s'agit vraiment de truands « aux cols blancs », mais aux mains sales.

Chaque fois qu'un scandale éclate (sang contaminé, morts excessive dans les EHPAD, publication d'un plaidoyer, comme « Les Fossoyeurs »), les élus font semblant de découvrir le problème. Ou alors ils minimisent le problème en le circonscrivant à un établissement particulier. Mais surtout , il ne faut pas mettre au grand jour le système en son entier : ce serait la fin de leur « commerce » lucratif et inhumain. Alors, ils s'insurgent, créent des commissions d'études, et font en sorte de faire retomber le soufflé. « Circulez, il n'y a rien à voir ». Et le système peut poursuivre sa marche inexorable.

Ainsi, il est normal qu'il y ait une justice qui s'applique à tous ces élus, notamment aux maires de la ville de Metz. Mais bien entendu, quand il y a un recours juridique la justice bourgeoise est purement formelle, rien à voir avec une justice populaire, qui irait au fond des choses.

Peut-être tous ces élus, maintenant très âgés , parfois dépendants et utilisant des déambulateurs et des fauteuils roulants, voudront-ils libérer leurs consciences avant de mourir, et alléger leurs bagages pour passer dans l'au-delà. ? Imaginons-le ... De toutes façon, ; il y a de nombreuses personnes qui savent, actuellement à la retraite, et libres de paroles, plus soumises à divers chantages, anciens membres du personnel des maisons de retraite, ou des organismes publics. Libérées de toute contrainte de la part de leurs anciens employeurs (AMAPA, CCAS, Conseil départemental, etc.) les bouches sont prêtes à s'ouvrir. La classe dominante, qui comporte les plus riches, par égoïsme, ne lâchera rien, si elle n'est pas contrainte par la force.

L'appauvrissement des classes moyennes et des classes laborieuses conduit à faire passer l'argent des poches des résidents et de leurs familles dans les coffres-forts et les paradis fiscaux des plus riches, tel est bien leur objectif.

Il y a déshumanisation du personnel en même temps que des résidents. Cette déshumanisation ressemble beaucoup à celle qui touche beaucoup d'autres métiers, tels que les fossoyeurs ou les agents travaillant dans les abattoirs. Il serait temps de prendre en compte les maltraitances quotidiennes subies par le vieilles femmes comme moi dans le cadre des luttes féministes, ce ne serait pas du luxe.. A force d'être traités de façon inhumaine, en contradiction avec tous les beaux principes énoncés par les juristes bourgeois, tels que la liberté, l'égalité, la fraternité, etc. tous les êtres humains sont traités comme des riens et des choses. Humaniser la société, ce serait en somme détruire ce régime pour le remplacer par un régime populaire, qui met véritablement en œuvre les principes essentiels des déclarations des droits de l'homme et de la femme. Il serait temps qu'une association, similaire à l'association de défense des animaux , tel que L 214, soit créée pour défendre les mamies et les papys maltraités. Par exemple, s'il y a bien la présence de sonnettes d'alarme dans chaque chambre – obligatoires- encore faudrait-il qu'à l'autre bout de la sonnette, il y ait une personne pour répondre (infirmière, aides-soignants, etc.) . Ainsi, quelle absence de personnels les week-end, lors des périodes de vacances, ou même en temps ordinaire ! Ainsi, une personne âgée, tombée de son lit, est morte un dimanche, étouffée dans son vomi, sans que personne ne trouve rien à redire. Ou bien une personne passe sa journée à pleurer et à crier : »J'ai mal... J'ai mal ! » sans cesse , alitée dans sa chambre, la porte grande ouverte, sans que personne n'intervienne, au plus grand scandale des visiteurs.

Ce que l'on ressent, comme la pire des maltraitance psychologique, c'est l'ennui. Passez à n'importe quelle heure dans une maison de retraite, vous rencontrerez tant dans les chambres que dans le réfectoire, l'ennui.

Ennui qui déprime, appauvrie les facultés intellectuelles, et fait dégénérer à grande vitesse vers la sénilité. Quand la remarque en est faite au personnel, la réponse est automatique : « Les vieux sont toujours fatigués » « et ils n'ont envie de rien », etc.

Par manque de moyens de personnel d'animation et de moyens financiers , il y a très peu d'activités culturelles, qui puissent mettre en œuvre tant le physique que le mental. Par exemple, de la gymnastique, de la lecture, de s rencontres diverses, etc. Tout repose souvent sur le bénévolat et l'intervention de personnes extérieures (musique, thérapie avec des rencontres animales, etc.)

Ne parlons même pas de la négation des besoins sexuels : dans ma maison de retraite, seul deux personnes vivent en couple.

Lorsque des sorties sont organisées -rares- elles sont réservées à des résidents privilégiés, ce que les autres appellent les compères ou commères petits-bourgeois, une caste volontairement mise à part. Ceci alors que tous les résidents paient leur part pour le séjour en maison de retraite. Là aussi, les réponses fusent, de façon quasi automatique, de la part du personnel, lorsque celui-ci est confronté à de telles injustices : « Votre maman (ou votre papa) ne le demande pas ! ». Comme s('il ne fallait pas organiser un tour de rôle, et obliger chacun à sortir , et s'échapper de la grisaille quotidienne (visites diverses, dont des musées, des théâtres, etc. restaurants à l'extérieur, à la charge des résidents, etc) !

Si donc du côté des résidents, c'est la pauvreté psychologique, culturelles, sexuelles, etc. , du côté de la direction, que ce soit une maison de retraite soumise au droit privé, associatif ou au droit public, c'est bien l'organisation du vol des économies (et des héritages éventuels des résidents et de leurs familles. Tout est au service des actionnaires capitalistes et des notables locaux , en organisant une vie de chien pour les personnes âgées .

Bien évidemment, le personnel qui accompagne les personnes âgées (soignants, infirmiers, aides-ménagères, cuisiniers, etc.) est tout à fait étranger à ce système et il en serait même plutôt lui-même l'une des victimes.

Il est certains que le personnel des maisons de retraite et les résidents ont tout à fait le même intérêt : celui d'un changement de fond en comble de la manière de gérer les personnes âgées et en particulier les personnes handicapées et dépendantes.

Sans doute, il y a une minorité du personnel qui fait subir aux résidents des événements plus ou moins traumatisants , les traitant de façon infantile, et parfois allant jusqu'au coups , de manière sadique. Mais ce n 'est pas le cas général.

Le personnel est pris entre le marteau et l’enclume : il fait avec les moyens qu'on lui donne. Les statistiques , jamais rendues publiques, établissent que, en moyenne, par jour, on s'occupe au maximum une heure d'une personne âgées, et dans cette heure, on comprend le réveil , la douche quand il y a , l’habillement,

L'élément dont je veux témoigner, et non le moindre, c'est le coût total d'hébergement d'une personne comme moi dans un EHPAD.

Le coût total s'établit à 3831,54 € par mois. Sur ce total il y a diverses déductions, dont :

  • -Pour la Dépendance GIR 2 couverte par l'APA versée par le département de la Moselle : 450,00 €

  • Le ticket modérateur de dépendance de 165,90 €

  • La déduction forfaitaire soin 2 versée par la CPAM de 948,60 €

  • La déduction APL de 124,00 €

Soit des déductions (aides publiques) de 1688,50 €.

Le montant total de la facture s'élevant à 3831,54 €, il reste à ma charge un montant de 2143,04 €.

En matière de recettes, je cumule les retraites de mon époux (décédé en 1973), ouvrier, et de moi-même (aide-ménagère) de 1195,07 €.

La différence entre ce que coûte mon hébergement dans une simple chambre d'hébergement et mes revenus mensuels – ces données concernent le mois de juin 2021), est donc de 977,97 €. A la charge des économies du résident, ou de la famille. Une vraie rapine organisée.

Je rappelle que, selon les statistiques nationales, le coût des repas par personne hébergée est de 5 € par jour en moyenne. Pour ce prix là, soit 150 € par mois, vous comprenez bien que la qualité nutritive de nos repas n'a rien à voir avec les repas de nos soi-disant « représentants » politiques dans les divers palais, nationaux ou locaux de la république bourgeoise.

De plus, selon ces mêmes statistiques nationales, le personnel des résidences s'occupe en moyenne une heure par jour de chaque résident. Vous comprenez bien que , pendant une heure, il est difficile de s'occuper du coucher, du lever, de la douche quotidienne, des activités divers,es de chaque résident.

Voilà donc déjà quelques éléments de réflexion : Chaque mois, un résident moyen comme mois est obligé de verser de l'ordre de 1000 € à partir des économies réalisées au cours de toute une vie de labeur. Ou alors cela est réclamé à la famille. En somme, c'est le principe du ruissellement vers le haut pour les vieux Français, depuis la poche des classes laborieuses et des classes moyennes dans la poche des très riches.

Mais ni les résidents, ni leurs familles ne sont informées du coût précis et exact de leur hébergement.

Comme cet hébergement est affecté à des entreprises privées, qui cherchent à rémunérer des actionnaires et des partenaires, comme les notables , on peut considérer cela comme du vol, et même du vol d'argent public et de biens communs.

Comme vous pourrez le constater les dépenses des centres d'hébergement de personnes âgées (ou « maisons de retraite »), sont largement minorées (achat de conserves diverses et d'aliments à bas prix, embauche de personnel sous-payé et insuffisant, etc). Il suffit parfois de jeter un œil discret sur les poubelles à l'entrée des établissements. Ceci afin de grassement rémunérer divers investisseurs, déjà très fortunés par ailleurs (les « très riches », ou bourgeois), qui n'ont pas besoin de cet argent supplémentaire.

Ainsi, on peut voir diverses publicités relatives à un investissement privé dans les résidences pour personnes âgées, avec un rendement pouvant aller à 8 % et plus de l'apport en investissement, publicités qui se trouvent entre d'autres publicités d'investissement, comme pour la Française des Jeux, ou des parkings pour voitures.

Les membres âgés de la classe moyenne, de plus en plus clients potentiels des maisons de retraite sont peu habitués à la maltraitance et aux humiliations diverses : Les mots de « maison de retraite » leur font peur. Ils sont traumatisés par la souffrance et le désarroi. Parqués dans un coin du réfectoire, ou devant une télévision, les soignants qui leur parlent comme à des enfants : « On n'a pas fini son assiette aujourd'hui, c'est pas bien ça ! » La seule animation ,c'est le jeu de loto. Dans le réfectoire, personne ne parle, tout le monde est assoupi. Certains résidents ne sortent de leur chambre, parfois de leur lit que pour aller manger. Des moments gênants où l'aide soignant vous accompagne aux toilettes et vous aide à vous essuyer. C'est comme vivre dans un hôpital ou une prison jusqu'à ce que la mort vous emporte. Tout est fait pour dépérir. Avec une odeur de désinfectant un peu partout. Ces personnes ont bien du mal à vivre une condition de vie qui ressemble à une prison, avec , comme dans une prison la possibilité de cantiner, ou encore la nécessité de négocier une heure de « parloir ».On peut aussi cantiner comme dans les prisons, c'est-à-dire améliorer l'ordinaire, par l'apport , par la famille, de diverses denrées, ou des objets d'entretien, ce que les personnes issues des classes moyennes peuvent encore faire. Supprimer le « parloir », c'est-à-dire la rencontre avec la famille peut être une mesure punitive, non motivée. Et pourtant, voici que d'anciens commerçants de la ville de Metz apparaissent dans les rangs des résidents de la maison de retraite. Et par la presse , on apprend que d'autres membres de la classe moyenne, journalistes, petits entrepreneurs locaux, même des parents d'acteurs du show-biz, deviennent les proies de la razzia par des capitalistes indélicats, qui mettent la main sur les économies de ces personnes dépendantes, et leur font subir des maltraitance, avant de les laisser mourir dans des conditions indignes et indécentes. De plus en plus de personnes, y compris au sein des classes moyennes sont happées par la déclassification et la paupérisation , et celles-ci deviennent donc des clients de choix des EHPAD, avec vol des économies des résidents et de leurs familles.

Ainsi, on ,ne peut s'habituer à voir une personne âgée, déambuler dans le réfectoire, avec un déambulateur, portant une couche bien visible, sous le pantalon, mais néanmoins avec le pantalon maculé d'urine. Cette personne allait presque à chaque heure, avec son déambulateur, aux toilettes, à pas lents, prise d'une envie irrépressible d'uriner. Pourtant, du point de vue médical, des traitements sont possibles ! Personne décédée depuis …

Par contre, il convient de ne pas sous-estimer la résistance du peuple laborieux à la souffrance et à l'humiliation. On oublie un peu vite que les personnes qui vont entrer actuellement dans les maisons de retraite, sont les baby-boomers qui ont déclenché ou participé à Mai 1968 . Les anciens ont gardé toute leur virulence de jeunesse.

La forte mortalité dans les établissements pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) pendant la pandémie de la COVID-19 a été aggravée par le manque de personnel et les conditions de travail, ainsi que les conditions de séjour des résidents. A voir s'il y aura une réelle enquête à la fois administrative et judiciaire autrement plus sérieuse que celle qui a suivie la période de chaleur et la canicule de l'année 2003, notamment auprès des familles, ainsi que des préconisations à mettre en œuvre pour améliorer la situation à venir.

Pour 600 000 personnes résidant dans 7000 établissement EHPAD, près de 34 000 sont décédées du fait de la pandémie entre mars 2020 et mars 2021. Cela ne résulte pas seulement de la fragilité des résidents, mais estime la Cour des Comptes dans un rapport de février 2022, également de difficultés structurelles liées à ces établissements. Les médecins représentent moins de 1 % des 377 000 équivalents temps plein que comptent les EHPAD, soit en moyenne , un seul médecin pour environ 600 résidents, déjà fragilisés par ailleurs. Sans compter, en raison des conditions de travail imposées sans vergogne, un taux d'abstention du personnel de 20 %, ainsi que des bâtiments inadaptés. Ainsi , la maison où je réside est fort ancienne, et voilà déjà cinq ans qu'il y a un projet en cours de reconstruction d'un nouveau bâtiment, qui semble-t-il , manque de financement. Voilà ce qu'en dit la presse locale : « C’est le groupe Avec (anciennement DocteGestio) qui a la paternité de ce projet. En 2017, il avait acquis le terrain du Sansonnet, c’était  avant la crise sanitaire. Et ce n’est pas un virus, en l’espèce, qui a ralenti le projet mais un manque de financements. »

A noter également dans ma maison de retraite, l'absence d'une réponse adéquate au désir de spiritualité de certains résidents. S'il y a bien une salle qui sert de lieu de prière, en raison de la crise des vocations de prêtres, une est dite une fois par mois, au lieu d'une fois par semaine. Ceci pose également un problème quant à l'absence de respect du principe de laïcité dans les EHPAD. En effet, si l'on trouve parfois, dans l'enceinte des maisons de retraite, des églises, par contre, il n'y a pas d'autres lieux pour d'autres cultes, ou des lieux de spiritualité. L'une des raisons à cela est l'absence délibérée parmi les résidents de personnes issues des classes laborieuses des quartiers populaires de Metz, parfois de confession musulmane, bouddhiste ou autres (originaires d'Afrique du Nord, ou d'Afrique Noire, de Turquie, etc.). Par ailleurs, s'il y a à Metz, une maison de retraite confessionnelle, un « Home israélite » , à proximité de la synagogue, je peux témoigner par la présence d'amies du quartier dans celui-ci, que le traitement réservé aux résidents est quasiment le même que celui de ma propre maison de retraite. Espérons l'application des principes et la fin de la ségrégation entre Français de souche et Français immigrés et l'instauration d'une réelle égalité entre hommes et femmes, qu'ils soient blancs gaulois ou d'origine immigrée et de couleur, riches ou pauvres.

Les résidents des EHPAD étant considérés comme des choses, voilà longtemps qu'ils ne sont plus des citoyens à part entière. Même les principes de la démocratie bourgeoise ne sont plus appliqués par la classe bourgeoise (élections, suffrage universel, informations politiques, etc.). Aucun effort n'est fait pour faire participer les personnes âgées aux diverses échéances électorales.

Voilà de nombreuses années que les résidents des maisons de retraite sont tenus à l'écart du suffrage universel ; ils ne comptent pour rien dans la vie politique et sociale. Alors que lors des diverses échéances électorales, il suffirait d'un bureau de vote ambulant, dans un autobus , par exemple, comportant un représentant de chaque candidat pour empêcher les fraudes. Cet autobus pourrait sillonner les rues pour s'arrêter devant tous les lieux où des personnes sont confinées (maisons de retraite, prisons, hôpitaux,...) afin de permettre aux personnes qui ne peuvent pas se déplacer de participer aux divers votes !

Enfin , je voudrais insister sur la pire de toutes les humiliations, et le summum de la maltraitance, réservées aux personnes âgées, c'est le fait d'obliger à porter les « grenouillères de la république bourgeoise » . De quoi s'agit-il ? C'est une sorte de camisole de force que je suis obligée de porter depuis un an jour et nuit.

Pourquoi une grenouillère ? Pour les personnes âgées, ou à mobilité réduite, la grenouillère est un vêtement que l'on enfile, et dont l'achat est facturé à la famille. Ce vêtement est muni d'une fermeture à glissière, qui se trouve dans le dos, jusqu'à l'entrejambe, afin de faciliter les gestes d'habillage et les soins quotidiens, en limitant les manipulations.

Mon fils s'est opposé à ce que je porte une grenouillère. Il a rencontré les responsables de la maison de retraite, en exposant tous le éléments qui allaient à l'encontre d'une telle torture qui m'est infligée. En effet, j'ai l'habitude de porter une culotte et une chemisette, alors que cette grenouillère se porte sur la peau au-dessus de la couche. Jusque là j'avais aussi l'habitude d'aller seule aux toilettes, mais là cela devient impossible, car la grenouillère s'ouvre dans le dos. C'est une ultime dépossession du corps, et une façon de faire en sorte que la personne baigne dans les odeurs des excréments et de l'urine, perdant toute humanité.

Les arguties pour obliger à porter cette grenouillère, sortes de camisole de force, est d'affirmer à mon fils que je me dénude devant les autres résidents, en arrachant ma couche. Mais la vraie raison est d'économiser encore le temps consacré à mon entretien et au changement des couches. Cette façon de lutter contre la dignité humaine se retrouve , par exemple, dans les entreprises, où les capitalistes , pour ne pas perdre de temps, car « le temps, c'est de l'argent », obligent les employés à porter des couches, pour faire leurs gros et petits besoins, et éviter ainsi de consacrer du temps aux toilettes. C'est une véritable dépossession de mon corps. L'une des conséquences est de tenir à l'écart du peu d'activités sociales existant dans un tel environnement . Heureusement que les jours de visite, mon fils change la couche polluée ! C'est une volonté méchante de faire dépérir encore plus vite les personnes dépendantes.

Voilà les conditions de vie des résidents dans des maisons de retraire sous statut associatif, et voilà donc ce que de plus en plus de personnes dépendants vont vivre dans l'avenir, si elles ne se révoltent pas aux côtés de leurs familles. Cette déshumanisation va également gangrener les divers personnels de ces établissement, empêchés par le système de faire un travail intelligent et dignement rémunéré.

Vous trouverez des éléments d'information complémentaire également sur deux sites Facebook :

-Mon site personnel, sous le pseudonyme de Thérèse Ditz : https://www.facebook.com/therese.ditz/

-Le site de l'AMAPA, sous le nom de AVEC Mon EHPAD: https://www.facebook.com/residences.avec/.

Ainsi que sur l'encyclopédie Wikipédia à propos du groupe Doctegestio :

et le site du Républicain Lorrain :

Le présent message s'adresse d'abord aux futures personnes dépendantes et à leurs familles: si vous n'obtenez pas des changements rapides , voici ce qui vous attend concernant vos conditions de vie … Le message s'adresse aussi à tous les encadrants de la dépendance : élus, administrations, médecins, personnel médical de toute sorte, ainsi que le personnel des EHPAD, depuis la direction jusqu'aux agents les plus divers : ne vous laissez pas enfermer dans une bulle de maltraitance, mais battez vous pour obtenir à la fois des salaires dignes et des conditions de travail adaptés à un pays riche comme la France !

Faut-il vous rappeler que le nombre de résidents en EHPAD est aujourd'hui d'environ 600 000 personnes, et les personnes en perte d'autonomie à domicile sont environ de 1,9 million de personnes pour un total de personnes de plus de 60 ans en 2015 de 16,2 millions de personnes, et que le nombre estimé de personnes en perte d'autonomie sera de 640 000 personnes en établissements et 3,1 millions de personnes à domicile, en 2030. 2030, c’est demain. Et vous en serez peut-être , vous, sœur ou frère ,qui me lisait, parmi cette cohorte.

Comme je l'ai indiqué ci-dessus, les personnes des classes moyennes seront de plus en plus nombreuses. Et c'est une clientèle qui intéresse au plus au point les truands qui s'engraissent des économies des résidents et de leurs familles. Car les classes moyennes ont encore quelques économies. Mais aussi, comme je le constate tous les jours, et contrairement aux personnes des classes laborieuses, qui pourront de moins en moins bénéficier de placements en maisons de retraite, les personnes des classes moyennes(parents dépendants de commerçants, d'enseignants, de médecins, de petits patrons, d'artisans, etc) ont du mal à supporter les conditions de maltraitance et de souffrance que la machinerie des EHPAD leur fait subir.

Sœur ou frère humain, c'est à toi que s'adresse ce message : Prends ton destin en main, avant qu'il ne soit trop tard !


Thérèse DITZ

19 février 2022


ANNEXE :



JUSTICE

Affaire Amapa à Metz : Denis Jacquat définitivement blanchi

Le conseiller départemental Denis Jacquat a été définitivement relaxé dans l’affaire de l’Amapa, une association mosellane d’aide aux personnes âgées et handicapées dont il fut longtemps le président. Après 14 ans de procédure. Un ancien collaborateur du Messin est, lui aussi, disculpé.

Par par S.-G. SEBAOUI - 18 janv. 2019 à 05:00 | mis à jour le 18 janv. 2019 à 18:54 - Temps de lecture : 2 min


Quatorze ans que l’ex-député messin Denis Jacquat était empêtré dans l’affaire de l’Amapa, une association mosellane d’aide aux personnes âgées et handicapées dont il fut longtemps le président. Quatorze ans d’interrogatoires, de procédures mais aussi et surtout, deux condamnations successives de l’homme politique de droite en première et seconde instance, à six mois de prison avec sursis. Des peines assorties, à chaque fois, de lourds dommages et intérêts. Fausses factures, utilisation de l’association à des fins de propagande, emplois fictifs, tenue de fichiers illégaux… Tout y était.

Et voilà le Messin blanchi ! Le désormais conseiller départemental était allé jusqu’en cassation pour obtenir un nouveau et ultime procès, ce fut chose faite, à Reims encore, comme les deux premiers procès. « On a toujours voulu faire croire que Denis Jacquat avait des activités distinctes de sa présidence de l'Amapa, et qu’il se servait largement des moyens de l’association pour son mandat de parlementaire », explique Me Gérard Chemla, à l’origine de ce succès. « Or, tout était lié bien évidemment. Des membres fondateurs de l’Amapa étaient des anciens combattants ou encore des personnes handicapées. Et un magistrat a eu le courage du doute, s’est plongé dans le dossier pour découvrir, par exemple, que des questions parlementaires rédigées par une secrétaire de l’Amapa pour le député étaient étroitement liées aux activités de l’association. Qu'il n'y avait rien de frauduleux là-dedans. Le dossier monté contre mon client comportait également des faux, il ne faudrait pas l'oublier, ce qui donne une idée du contexte, de l'ambiance dans laquelle tout ceci s'est déroulé.» Faits d’escroquerie, d’abus de confiance, traitement illicite de données, chaque point a été consciencieusement détricoté devant la cour rémoise. « Je suis heureux », a dit jeudi l’intéressé. « J’ai été dénoncé pour de faux agissements par des gens qui avaient été mes collaborateurs. Puis, localement, j’ai été le “politique” à abattre » Pas simple à digérer, même une fois l’honneur lavé.

Sur le même banc de tribunal que Denis Jacquat, durant toutes ces années, Hubert Zeinert, autrefois président de l'Action sociale mosellane de Metz et ses environs, était pour sa part poursuivi pour des supposées manœuvres frauduleuses opérées entre les deux associations liées par des conventions. L'émission de fausses factures à l'endroit de l'Amapa pour récupérer des fonds, avait également été décortiquée devant les juridictions pénales. Les deux hommes ont fait front dans un même élan, toujours démenti les faits reprochés, et le droit leur donne aujourd'hui raison.


 
 
 

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